Sandrine Kiberlain incarne la célèbre artiste du XIXe dans un film intitulé Sarah Bernhardt, La Divine, en salles dès le 18 décembre 2024.
Surnommée par Victor Hugo « la Voix d’Or », Sarah Bernhardt a durablement marqué son époque. Actrice, dramaturge, peintre et sculptrice, elle fût considérée par beaucoup comme la première véritable « star » du XIXe et du début du XXe siècle, faisant sensation à chacune de ses apparitions dans le grand Paris de l’époque, vantée et scrutée par toute la société.
Ce 18 décembre 2024, elle est incarnée par Sandrine Kiberlain dans le film Sarah Bernhardt, La Divine, qui revient sur sa vie en 1896, alors qu’elle est au sommet de sa gloire. Outre l’aspect artistique, Sarah Bernhardt s’impose aussi comme une femme libre et indépendante malgré les dictats de la société, qui a su s’affranchir de certains codes imposés pour incarner une toute nouvelle modernité.
Le film, réalisé par Guillaume Nicloux, s’intéresse ainsi à la femme derrière l’artiste et à son rapport à l’amour et aux relations amicales comme sentimentales (elle fut d’ailleurs le dernier amour de Victor Hugo), tout en dévoilant l’incertitude d’une actrice à part, malgré son fort tempérament et son envie manifeste d’immortalité. Le film met également en scène Laurent Lafitte et les premières critiques parlent d’une réussite.
La presse conquise, mais une polémique qui passe mal
Pour Version Femina, Sarah Bernhardt, La Divine représente « un beau cinéma », dans lequel Sandrine Kiberlain « relève le défi avec un immense talent en se réinventant ». Même son de cloche du côté des Cahiers du Cinéma, qui louent « la distance dans l’exubérance » lucide de l’actrice pour interpréter un « monstre sacré » de l’art.
À l’inverse, Première trouve que « rien n’accroche vraiment ici », malgré « l’envie louable de contourner les pesanteurs didactiques » du biopic classique.
Peu de temps avant sa sorite, le film est néanmoins critiqué par l’association de défenses des animaux PAZ pour son utilisation de vrais animaux sauvages lors du tournage, estimant « qu’en 2024, il serait temps d’évoluer et de ne pas reproduire les erreurs de nos prédécesseurs. » Le réalisateur Guillaume Nicloux a, en effet, utilisé deux animaux sauvages lors du tournage (un serpent et un lynx), cherchant à se rapprocher de la vie vécue par Sarah Bernhardt avec authenticité.
Le film, en dépit de cette critique, se base, en effet, sur deux évènements marquants et précis dans la vie de l’actrice : sa consécration, en 1896, et son amputation de la jambe, en 1915, des suites d’une tuberculose osseuse du genou. L’héritage de Sarah Bernhardt est immense, et depuis plusieurs mois, peu de temps après le centième anniversaire de sa mort, plusieurs expositions ont eu lieu, célébrant son œuvre et sa vie incroyable. Pour Sandrine Kiberlain, qui l’incarne dans ce biopic après s’être longtemps documentée sur sa vie, Sarah Bernhardt était une icône à part, « l’équivalent des Beatles lors de son époque », comme elle le confie au Parisien.