Attendu depuis près de 15 ans, le deuxième opus de STALKER fait enfin son arrivée sur PC et Xbox le 20 novembre, portant avec lui le poids d’une histoire mouvementée, entre annulations, résurrections et le chaos d’une guerre qui a failli l’anéantir définitivement.
Prévu pour le 20 novembre, STALKER 2 : Heart of Chornobyl n’est pas qu’un simple jeu vidéo. C’est l’aboutissement d’une épopée industrielle et humaine, marquée par de nombreux obstacles. Annoncé une première fois en 2010 avant d’être annulé en 2011, le projet a été ressuscité en 2018 par le studio ukrainien GSC Game World. Mais qui aurait imaginé que ce titre, développé en plein chaos géopolitique, verrait le jour ?
Une naissance incertaine
Son retour semblait déjà improbable en 2018. Six ans après l’annulation du projet original, GSC Game World promettait une renaissance ambitieuse pour cette série culte. Inspirée du roman Pique-nique au bord du chemin et du film Stalker d’Andreï Tarkovski, la saga plonge les joueurs dans un univers post-apocalyptique au cœur de la zone d’exclusion de Tchernobyl. Le premier opus, Shadow of Chernobyl (2007), avait marqué une génération avec son atmosphère oppressante et ses mécaniques de survie réalistes.
Cependant, le développement de Heart of Chornobyl s’est heurté à des obstacles monumentaux. Prévu pour 2022, le jeu a vu sa sortie repoussée plusieurs fois, notamment en raison de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
Un jeu en pleine guerre
Basé à Kiev, GSC Game World a bien entendu été bouleversé par le conflit. Certains employés ont pris les armes pour défendre leur pays, d’autres ont fui les zones de combat, tandis qu’une poignée a poursuivi le développement du jeu depuis des abris ou des lieux temporaires. Face à la gravité de la situation, le studio a pris la décision de relocaliser une partie de ses équipes à Prague.
En parallèle, GSC Game World a dû faire face à des cyberattaques répétées, attribuées à des hackers pro-russes. Les menaces de divulgation de données sensibles ont ajouté une pression supplémentaire sur les épaules des développeurs. Pourtant, le studio a continué à avancer, refusant de céder aux intimidations. Le changement d’orthographe dans le titre, désormais intitulé Heart of Chornobyl, symbolise la volonté du studio d’affirmer son identité ukrainienne face à l’agression.
Une attente interminable, mais un jeu prometteur
STALKER 2 n’est pas qu’un jeu repoussé maintes fois. Il est également l’un des titres les plus ambitieux de ces dernières années. Avec son monde ouvert dynamique, ses anomalies surnaturelles et son histoire non linéaire, Heart of Chornobyl promet une immersion totale dans un univers hostile et fascinant. Les développeurs ont annoncé des mécaniques complexes, comme des cycles jour-nuit influençant le gameplay, et des factions à choisir ou à affronter. Le tout porté par une qualité graphique impressionnante.
Pourtant, derrière l’excitation des fans se cache l’angoisse : celle que cet opus ne soit jamais à la hauteur de son attente. Chaque nouvelle date repoussée – du 8 novembre 2022 à mars 2024, puis à novembre 2024 – n’a fait qu’alimenter ces doutes. Mais l’annonce officielle de sa sortie imminente, accompagnée d’un trailer saisissant, semble enfin récompenser cette longue patience. La Russie a déjà annoncé que le jeu ne serait pas commercialisé sur son territoire et pourrait même être criminalisé pour « promotion d’un sentiment anti-russe ».