Le célèbre jeu de société se réinvente en téléréalité sur Canal+, mais également en comédie sur Netflix. À cette occasion, la rédaction de L’Éclaireur revient sur son histoire.
À l’instar des légendes, l’origine des Loups-garous de Thiercelieux demeure floue en quelques points. Cet aspect énigmatique correspond bien à l’ambiance du célèbre jeu de rôle qui a marqué la jeunesse de beaucoup d’entre nous et continue de rythmer les soirées jeux de société.
Récemment, celui-ci est devenu la source d’inspiration d’une émission animée par Panayotis Pascot et Fary sur Canal+, et d’une comédie Netflix réalisée par François Uzan. Quoique ces adaptations, auxquelles s’ajoutent d’autres, plus anciennes, témoignent du succès de la franchise, aucun éditeur n’y croyait au moment de sa création, il y a plus de 20 ans.
La version améliorée d’un ancien jeu
Philippe des Pallières et Hervé Marly sont les créateurs des Loups-garous de Thiercelieux, mais d’autres versions, sans cartes, existaient déjà par le passé. La première édition française, sortie en 2001, indiquait d’ailleurs que « [l’œuvre ludique] est librement inspirée d’un jeu soviétique de tradition orale, apparu en URSS dans les années 1930, plus connu sous le nom de Mafia ».
Le principe de ce dernier était alors beaucoup plus simple. Dans la version fixée par Dimitri Davidoff en 1986, 8 à 24 joueurs piochent une carte qui détermine s’ils appartiennent au groupe des citoyens ou à celui des criminels. Des débats ont lieu la journée quand des éliminations, par votes anonymes, se tiennent la nuit. L’objectif est de faire gagner son camp.
« Ça ne marchera pas ton truc »
En 1997, Andrew Plotkin aurait repris les grandes lignes de ce jeu et les aurait transposées dans un univers peuplé de loups-garous. En résulte Are You a Werewolf?, dont Philippe des Pallières et Hervé Marly n’aurait pas eu connaissance. En effet, ils auraient découvert Mafia par l’entremise de leurs amis, avant de décider de l’améliorer.
Pour ce faire, ils passent plusieurs mois à concevoir Les Loups-garous de Thiercelieux, dont le nom fait référence à un hameau tranquille dont est originaire l’un des deux créateurs. Pour la première fois, des cartes spéciales, comme la petite fille, la sorcière, le voleur, la voyante, le chasseur ou encore Cupidon, apparaissent et donnent une autre dimension au jeu qui devient dès lors plus complexe.
Ces variantes, qui feront le succès de cette version, peinent pourtant à séduire les éditeurs. « Il y avait 16 cartes dans le jeu de base et un livret de 32 pages de règles, se souvenait Philippe des Pallières dans un entretien pour Konbini. Tout le monde m’a dit : “Mais ça ne marchera pas, ton truc, il y a trop de règles.” On a fait tout ce qu’il ne fallait pas faire. Les gens nous disaient : “Un jeu, c’est entre deux et cinq joueurs, mais pas de huit à dix-huit.” »
Croyant en leur projet, ils décident alors, à raison, de l’éditer eux-mêmes et fabriquent les premières boîtes à la main. Depuis, 7 millions d’exemplaires ont été vendus dans le monde et, preuve que l’engouement n’est pas près de faiblir, ce chiffre n’a de cesse d’augmenter.