Critique

DanDaDan : le mélange des genres pour un cocktail explosif

08 septembre 2024
Par Sarah Dupont
L'anime “DanDaDan” arrive cet automne sur Netflix, ADN et Crunchyroll.
L'anime “DanDaDan” arrive cet automne sur Netflix, ADN et Crunchyroll. ©Studio Science Saru

DanDaDan arrive sur les écrans cet automne, prêt à bouleverser l’animation avec son univers déjanté. Fusionnant surnaturel, action, humour et romance, cet anime promet de surprendre par son originalité et son audace. En avant-première, les trois premiers épisodes seront exceptionnellement diffusés dans les cinémas CGR les 7 et 8 septembre.

Japon, esprits, exorcisme, extraterrestres, romance… Le mélange est étrange, audacieux et attise la curiosité. Or, c’est précisément cette combinaison qui fait le succès de DanDaDan. Cet automne, le célèbre manga célèbre enfin son arrivée sur les écrans et ne sera pas diffusé sur une, ni deux, mais bien sur trois plateformes de streaming : Crunchyroll, Netflix et ADN. Plus encore, les trois premiers épisodes – sous le nom de First Encounter – seront projetés en avant-première dans les cinémas CGR les 7 et 8 septembre. Un lancement en fanfare pour un animé très attendu.

Avec plus de 160 chapitres à son actif, le manga de Yukinobu Tatsu, publié depuis 2021 dans le Shōnen Jump +, s’est forgé une réputation aussi déjantée qu’intrigante. Le réalisateur de l’anime, Fuga Yamashiro (du studio Science Saru), s’est dévoué à recréer cette folie créative, et le résultat est sans appel : mission accomplie, vous ne serez pas déçu.

Du classique à l’absurde

Aux premiers abords, l’histoire de DanDaDan ne semble pourtant pas révolutionnaire. Elle repose sur la rencontre de deux lycéens que tout oppose : Momo Ayase, une rebelle déterminée au langage parfois vulgaire, et Ken Takakura, alias « Okarun », un otaku timide, solitaire et harcelé.

Plus que leur caractère, ce sont leurs croyances qui différencient Momo, persuadée de l’existence des fantômes, et Okarun, fasciné par les extraterrestres. Incapables de s’accorder, ils se lancent un défi : Momo explore un hôpital infesté d’ovni, tandis qu’Okarun s’aventure dans un tunnel hanté. Et après cinq minutes d’apparente banalité, tout bascule dans un chaos aussi inattendu que délirant.

©Crunchyroll

L’anime explose dans un mélange des genres : rom-com, horreur, action, absurde et un petit côté ecchi pris sous le prisme de l’humour. Momo, kidnappé par des extraterrestres pervers, se découvre des super-pouvoirs, tandis que Ken se retrouve maudit, possédé par un esprit du nom de Mémé-Turbo, qui lui dérobe son « engin ».

Un anime visuellement fantastique

L’animation est sans conteste l’un des points forts de l’anime ; déjantée, contrastée et rythmée, elle capture à merveille l’essence de l’histoire. Fuga Yamashiro joue habilement avec des palettes de couleurs vives et saturées, ponctuées d’éclats de néon qui confèrent à certaines scènes un aspect surnaturel. À l’inverse, d’autres séquences plongent dans des teintes grises, parfois en noir et blanc, créant une ambiance lourde, inquiétante, propice à l’occulte et à l’horreur.

©Studio Science Saru

Sans s’encombrer de détails, le dessin mise quant à lui sur des expressions exagérées, accentuant l’humour et l’absurde de la série tout en lui conférant un aspect cartoonesque. Le réalisateur s’est également amusé avec une composition audacieuse des plans, offrant des techniques visuelles originales, comme le découpage de l’écran en « cases » rappelant la mise en page des mangas et des scènes en style « stop-motion » qui renforcent le dynamisme et l’effet décalé.

Une pépite du genre fantastique

Même univers, violence et une certaine vulgarité, DanDaDan partage sans aucun doute de nombreux points communs avec Jujutsu Kaisen et d’autres du même genre. Rien d’étonnant quand on sait que Yukinobu Tatsu a été l’assistant de Tatsuki Fujimoto sur Fire Punch et de Yûji Kaku sur Hell’s Paradise. Pourtant, DanDaDan parvient à se démarquer grâce à une intrigue inédite – la quête absurde de l’ »engin » de Ken – et des influences shōjo assumées par l’auteur.

©Studio Science Saru

La singularité de DanDaDan brille aussi dans d’autres aspects, à commencer par la complémentarité unique des deux protagonistes, Momo et Ken. Comme chien et chat, ils sont inséparables, Momo étant la seule capable d’empêcher Ken de se transformer en monstre. Entre deux gags récurrents, des moments touchants se glissent, au cours desquels les deux amis partagent leurs peines et leur solitude : Momo, orpheline, et Ken, sans amis, tissent un lien qui va bien au-delà des situations comiques.

Des affrontements intenses et une évolution prometteuse des personnages

Les combats, nombreux, se distinguent par leur intensité : violents, fluides et explosifs, ils offrent un spectacle où l’imprévisibilité est reine. Chaque affrontement – contre des monstres issus de légendes urbaines ou de mythes japonais – prend une tournure inattendue, rendant les scènes d’action captivantes et renouvelées à chaque fois.

©Studio Science Saru

L’évolution des personnages promet également de belles surprises. Ce que l’on croit voir en surface n’est que la pointe de l’iceberg. La transformation de Ken, possédé par l’esprit, est particulièrement impressionnante : il passe d’un adolescent timide à un être surpuissant et confiant. Mention spéciale à la grand-mère de Momo, Seiko, une médium excentrique armée d’une batte de baseball et cigarette au bec : les fans de JJK y verront un mélange de Mei Mei et Nobara Kugisaki.

Après une année 2024 riche en animations marquantes, avec des titres phares comme Solo Leveling et Kaiju n°8, DanDaDan s’impose comme la cerise sur le gâteau. Fidèle à l’esprit du manga, l’anime a toutes les chances de devenir à son tour un incontournable de sa génération.

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