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Séance de rattrapage : nos pépites du mois d’août

31 août 2024
Par La rédaction
“She Said” de Maria Schrader.
“She Said” de Maria Schrader. ©Universal Studios

Films, séries, musique, romans, jeux… Chaque mois, des centaines d’œuvres sont diffusées dans les salles obscures, sur les plateformes ou dans les librairies. Face à cette offre colossale, le choix est difficile. La rédaction de L’Éclaireur vous dévoile ses trouvailles du mois.

1 Le film She Said de Maria Schrader

Les scandales dans l’Église catholique mis en lumière par le Boston Globe ont eu Spotlight (2016), l’affaire Harvey Weinstein déterrée par deux journalistes du New York Times, en 2015, a désormais She Said (2022). Réalisé par Maria Schrader et adapté du roman éponyme, le film nous plonge dans les coulisses du plus grand journal des États-Unis et des recherches acharnées de Megan Twohey et Jodi Kantor pour mettre en lumière les méfaits du célèbre producteur.

Bande-annonce de She Said.

She Said montre ainsi les prémices du mouvement #MeToo et propose une expérience immersive au sein de la rédaction du grand journal new-yorkais. Outre le travail de recherche colossal, le long-métrage donne aussi à voir la bataille des reporters face à la grande machine d’Hollywood et à l’équipe de communication d’Harvey Weinstein, déterminée à cacher les affaires d’agressions sexuelles dont il a été reconnu coupable.

Pire encore, le film nous plonge dans l’injustice vécue par ces femmes victimes d’un système pendant des années, en nous décrivant leur parcours du combattant et leur reconstruction. Grâce à un travail de reconstitution, n’hésitant pas à interroger les abus expérimentés par des actrices comme Gwyneth Paltrow ou Ashley Judd, voire à imiter de façon glaçante Harvey Weinstein, le long-métrage ne fait aucune concession sur cette bataille face à cette loi du silence.

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Passionnant, mais surtout capital, She Said revient sur l’un des plus importants phénomènes culturels des années 2010 dans un long-métrage émotionnellement fort et maîtrisé. Le film est actuellement disponible sur Netflix.

2 La chanteuse Cleo Sol

Cleo Sol a fait ses premiers pas dans la musique en 2008. Après un premier EP et un hiatus de quelques années, l’artiste britannique fait son retour en 2018, avant de sortir son premier album deux ans plus tard. Forte d’une collaboration avec Little Simz et de ses influences (comme Stevie Wonder, Erykah Badu, mais aussi Jill Scott), la chanteuse a su nous séduire grâce à une voix suave et envoûtante, et des textes rêveurs.

Son dernier album, Gold, paru en 2023, est ainsi le reflet de toutes ses influences et de sa quête de paix intérieure. Véritable étoile montante de la pop, de la soul et du jazz british, Cleo Sol promet de s’inviter dans vos oreilles grâce à son univers aussi doux que puissant porté par une instru vibrante. On ne pourra d’ailleurs que vous conseiller le tube Life Will Be, une pépite jazzy pour finir en beauté l’été et aborder la rentrée avec sérénité.

3 Le livre Ne t’arrête pas de courir de Mathieu Palain

Journaliste remarqué pour ses portraits et reportages dans différents médias prestigieux (Libération, la revue XXI, 6 Mois…), Mathieu Palain est un vrai conteur d’histoire. Que ce soit dans Sale gosse ou, plus récemment, dans Nos pères, nos frères, nos amis, l’auteur nous livre des récits forts, inspirés de faits réels. La plume est simple, fluide et concise, et capte notre attention dès les premières pages.

Ne t’arrête pas de courir ne déroge pas à la règle et nous plonge dans une affaire qui avait fait les gros titres de la presse sportive il y a une dizaine d’années. Star montante de l’athlétisme au début des années 2010, Toumany Coulibaly avait deux vies : « champion le jour, voyou la nuit », comme l’indique le synopsis. Intrigué par le parcours de cet homme avec qui il partage son année et sa ville de naissance, Mathieu Palain a décidé de le rencontrer et de tenter de percer son mystère.

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Ses échanges avec lui au parloir chaque mercredi, retranscrits dans les pages de son roman, nous dévoilent un personnage complexe et très (trop ?) honnête. On s’attache à ce jeune homme qui avait tout pour atteindre les sommets et on dévore frénétiquement chaque ligne pour essayer de comprendre, nous aussi, ce qui a pu lui arriver. Sensible et intelligente, Ne t’arrête pas de courir est une superbe enquête journalistique qui nous permet de voir les athlètes sous un autre angle durant cette période de Jeux olympiques.

4 Le jeu de société Skyjo

Autant l’avouer tout de suite : on a longtemps (et sciemment) ignoré Skyjo. Un jeu avec des chiffres ? Très peu pour nous. Il nous a donc fallu neuf ans pour sauter le pas et tomber sous son charme. Le but du jeu est simple : terminer la partie en ayant le moins de points possible. Chaque joueur commence avec 12 cartes, face cachée, dont les valeurs varient entre -2 et 12. À chaque tour, ils peuvent en piocher de nouvelles, les remplacer, en défausser ou révéler les anciennes.

L’objectif est donc de cumuler les plus petits chiffres ou de se débarrasser des grosses cartes en usant de stratégie. En effet, quand une colonne est composée de trois cartes identiques, cette dernière s’efface tout simplement et vaut donc 0 point. La prise en main peut paraître complexe durant les premiers tours, mais une fois la mécanique intégrée, Skyjo devient une vraie partie de plaisir. Petit et pratique, c’est le genre de jeu qu’on embarque partout, tout le temps, et qui devient un réflexe pour nos sorties et nos soirées.

5 La BD Fassbinder : l’homme qui voulait qu’on l’aime, de Noël Simsolo et Stefano d’Oriano

Publiée aux éditions Glénat, Fassbinder : l’homme qui voulait qu’on l’aime s’intéresse à la vie et à la carrière du célèbre cinéaste allemand, Rainer Werner Fassbinder. Les auteurs Noël Simsolo et Stefano d’Oriano plongent dans la destinée passionnante d’un réalisateur emblématique du siècle dernier.

Célèbre pour ses films traitant de l’Allemagne et de son histoire (notamment de la période d’après-guerre), il s’illustre dans les années 1970 avec des dizaines de films – dont Le Marchand des quatre saisons, Tous les autres s’appellent Ali, Les Larmes amères de Petra von Kant ou Le Mariage de Maria Braun) et devient l’un des plus grands représentants du nouveau cinéma allemand. Cette bande dessinée retrace sa carrière dès son enfance et s’intéresse aux principales thématiques et obsessions de son cinéma : les femmes, les sentiments, la vie dans le pays, les conséquences de la guerre…

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Avec un dessin épuré, clair, lisible et qui se confond bien avec la période montrée, Fassbinder : l’homme qui voulait qu’on l’aime permet au lecteur de s’approprier une figure énigmatique du cinéma en donnant de nombreuses pistes de compréhension sur son parcours, faisant des liens avec ses films et son œuvre dans son ensemble, sans jamais perdre de vue que le sujet du livre est bien Fassbinder – avec son intimité et sa vie privée –, et pas que son cinéma. C’est à la fois triste et beau, et parfaitement documenté.

Idéal pour parfaire ses connaissances après avoir vu l’œuvre de Fassbinder, ou au contraire pour débuter l’apprentissage de son cinéma et plonger dans un pan important du 7e art.

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