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La Cité de Dieu : 3 choses à savoir sur le film culte

26 août 2024
Par Lisa Muratore
“La Cité de Dieu” est sorti en 2002.
“La Cité de Dieu” est sorti en 2002. ©Mars Distribution

Alors que la série La Cité de Dieu est actuellement disponible sur Max, retour sur trois choses à savoir sur le film culte sorti en 2002, co-réalisé par Fernando Meirelles et Kátia Lund.

1 Un film adapté d’un roman

Avant d’être un film, puis une série, La Cité de Dieu est avant tout un roman écrit en 1997 par Paulo Lins. Inspiré par son enfance passée dans les favelas, l’auteur brésilien et journaliste y décrit alors les luttes de pouvoir et la violence qui sévit dans ces quartiers, en racontant notamment la trajectoire de Petit Zé, qui va gravir les échelons de la criminalité jusqu’à devenir le chef de gang principal des bidonvilles.

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À côté de Zé, ce livre dense, de près de 600 pages, retrace le destin de plus de 300 personnages, et est devenu après sa publication un véritable best-seller, en racontant pour la première fois la lutte dans ces quartiers défavorisés, mais aussi le traffic de drogue en tant qu’économie parallèle entre les années 1960 et 1980 au Brésil.

2 Un film décisif pour le Brésil

Comme le livre, le film La Cité de Dieu a eu un impact décisif pour le Brésil. Avec son rythme haletant et sa photographie fiévreuse, le long-métrage devient un classique instantané mettant en lumière le quotidien des favelas pour le meilleur et pour le pire.

D’un côté, La Cité de Dieu a permis de mettre en avant la nécessité politique de s’occuper de ces quartiers brésiliens souvent abandonnés à leurs propres lois, mais aussi les dynamiques intracommunautaires. De l’autre, le film a démocratisé, au moment de sa sortie, les favelas tours en tant que tourisme de masse, comme l’explique un article de Slate. D’après le média, depuis la sortie de La Cité de Dieu, beaucoup de touristes chercheraient à vivre l’expérience brésilienne, oubliant que certains contenus multimédias ont tendance à « rendre cool » ou à « romantiser » ces lieux piégeux, parfois dangereux.

Bande-annonce de la série La Cité de Dieu, disponible sur HBO Max.

Au niveau international, le long-métrage a bénéficié d’une mise en avant considérable dans les festivals. La Cité de Dieu sera notamment salué au Festival de Toronto, de Marrakech ou encore au Festival de Carthagène, après avoir été sélectionné en compétition officielle durant le Festival de Cannes, et avoir été nommé quatre fois aux Oscars 2003. Une mise en lumière non-négligeable pour le Brésil sur la scène culturelle mondiale, qui permettra par la suite au long-métrage de devenir l’un des plus grands succès cinématographique de l’histoire du pays avec 30 millions de dollars au box-office.

3 Un film tourné avec les favelas

Le génie de La Cité de Dieu réside aussi dans sa proximité avec la réalité des lieux. Ainsi, pour être au plus prés de son sujet Fernando Meirelles, le réalisateur, a voulu faire du repérage en visitant la favela décrite dans le livre, Cidade de Deus. Le cinéaste évoquera sa première visite en interview lors de la promotion du film : « J’avais parqué ma voiture dans une rue très animée et poursuivi à pied, escorté par un jeune complice des dealers, censé m’éviter les ennuis. À peine avais-je fait 30 mètres dans la Cité, qu’un garçon me braqua par derrière avec un énorme pistolet. Il aurait fait feu sur le champ si mon accompagnateur ne s’était interposé. Cinq secondes plus tard, le gosse au pistolet s’était évanoui dans la nature. Le cœur battant, j’ai réalisé que Paulo Lins n’avait rien exagéré. »

Bande-annonce du film La Cité de Dieu.

L’expérience dans les favelas s’est révélée à plusieurs reprises dissuasive pour les équipes techniques, ces dernières devant collaborer avec des figures du quartier pour avoir les autorisations nécessaires. Par ailleurs, la collaboration ne s’arrête pas à cela : les cinéastes iront jusqu’à engager plusieurs jeunes issus des bidonvilles, âgés entre 12 et 19 ans, et à leur donner des cours d’arts dramatiques. Ce sera notamment le cas de Leandro Firmin Da Hora, qui incarne Petit Zé dans le film, véritable enfant de La Cité de Dieu, qui après avoir accompagné un de ses amis à l’audition a finalement été repéré par la production.

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Lisa Muratore
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Journaliste
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