Actuellement à l’affiche de la série Arte Citoyens clandestins, signée Laêtitia Masson,Naïlia Harzoune s’est confiée sur ce tournage, sur son rapport aux autres comédiens et ses futurs projets.
La série commence avec un événement marquant : l’effondrement des tours jumelles. Tout le monde garde un souvenir très particulier de ce jour-là. Que faisiez-vous ce 11 septembre ?
Je rentrais de l’école. Je suis arrivée chez moi, et la télé était allumée. Ça arrivait très peu, et c’était souvent signe d’un moment particulier. Mon regard, mon cerveau et mon corps tout entier étaient happés par ces images d’avions qui s’écrasent sur les tours, au milieu du salon familial.
Citoyens clandestins nous raconte les mois qui ont suivi cet événement en France, alors qu’un attentat se prépare sur notre territoire. Vous y incarnez une jeune journaliste idéaliste et en quête de vérité. Vous reconnaissez-vous dans ce personnage qui ne lâche rien ?
Je me reconnais dans son rapport à la vérité. Je suis habitée par cette notion. Par ce qui est vrai. Sur comment être, dans toutes circonstances, le plus sincère possible avec soi-même. Face aux autres. J’ai aussi pu être traversée, il y a quelques années, par la naïveté de mon personnage, par son appréhension du monde très douce et pure.
Comment avez-vous préparé ce rôle ?
Avant de tourner, j’ai lu et regardé tout ce que j’ai pu sur le sujet. Je souhaitais justement comprendre tout le scénario, et pas seulement les scènes dans lesquelles mon personnage évolue. J’ai bien sûr lu le livre de DOA dont s’inspire la série, et j’ai eu la chance de pouvoir faire un stage au Monde pour mieux appréhender le rôle que j’incarne.
Raphaël Quenard, Gringe, Pierre Arditi… Citoyens clandestins, c’est aussi un casting cinq étoiles. Comment s’est déroulée cette collaboration ?
C’est un casting très masculin, avec des caractères et des rapports au jeu très forts et singuliers. Ce qui a été le plus intéressant, c’était d’observer Laetitia [Masson, la créatrice de la série, ndlr] jongler avec les acteurs, de voir sa manière de leur parler, de les regarder… En réalité, j’ai adoré travailler cette équipe. Chacun à une sensibilité très propre et différente. Pierre a été extrêmement généreux et protecteur avec moi, je suis rapidement devenue pote avec Raphaël qui a une personnalité extrêmement drôle. C’est toujours gai d’être sur un plateau avec lui. Gringe s’est quant à lui montré très attentif et curieux. C’était agréable de rencontrer quelqu’un comme lui qui s’intéresse aux autres. Ce genre de personnalité est de plus en plus rare.
De Grâce, la série Un Prophète, Bonjour Tristesse… Vous enchaînez de (très) beaux projets, et incarnez des rôles très différents. Qu’est-ce qui vous pousse à vous lancer dans ces aventures ?
Je rencontre avant tout la réalisatrice ou le réalisateur. Si son humanité me plaît, si son imaginaire me bouscule, si je sens que la personne est obsédée par son sujet, je fonce. Pour moi, les projets que je sélectionne sont plus des collaborations artistiques que des choix de rôle au sens premier du terme.
Et y a-t-il un rôle que vous ne pourriez jamais jouer ?
Je pourrais tout jouer si je me sens aimée.
Citoyens clandestins est disponible sur Arte.tv jusqu’au 14 septembre 2024.