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Historique : les émulateurs de jeux sont désormais autorisés sur iPhone

08 avril 2024
Par Pierre Crochart
Historique : les émulateurs de jeux sont désormais autorisés sur iPhone
©L'Éclaireur

Encore inimaginable il y a quelques mois, ce revirement est à mettre directement au crédit des lois antitrust qui resserrent leur étau autour d’Apple.

Entre le Digital Markets Act en Europe et le procès récemment intenté à Apple aux États-Unis, les politiques de la marque que l’on pensait immuables sont pour le moins chahutées. Alors que les iPhone européens peuvent désormais installer des applications depuis d’autres sources que l’App Store officiel, Apple allège officiellement sa règlementation en matière d’émulateurs – ces programmes permettant de lancer des jeux vidéo conçus pour d’autres consoles. Explications.

Les émulateurs ont enfin droit de cité sur iPhone

Jusqu’à vendredi dernier, lancer un émulateur sur iPhone relevait du chemin de croix. En réalité, il était nécessaire de « jailbreaker » son téléphone, c’est-à-dire d’en faire sauter des barrières techniques, au risque de rendre son appareil inutilisable. Or, une mise à jour des conditions d’utilisation opérée en fin de semaine dernière va nettement simplifier la tâche.

Très concrètement, des émulateurs déjà disponibles sur Android comme Duckstation (PS1), PPSSPP (PSP) ou Dolphin (GameCube) vont pouvoir être officiellement déclinés sur l’App Store d’iOS. En d’autres termes, on va pouvoir jouer à des jeux de consoles d’ancienne génération sur son iPhone, avec, en prime, des contrôles tactiles adaptés.

Un rêve devenu réalité pour les joueurs et joueuses nostalgiques, même si Apple pose évidemment certaines limites. Les développeurs ont ainsi le droit de partager des jeux sur leur émulateur, si tant est que ceux-ci respectent « toutes les lois applicables ». Autrement dit : il est formellement interdit de partager des jeux qui ont été piratés. Il est légal de jouer à des versions numérisées de jeux vidéo que l’on possède physiquement ; pas d’en télécharger qui ne nous appartiennent pas sur le web.

De grands bouleversements liés au jeu vidéo chez Apple

Cette révolution s’intègre dans un contexte de grand chambardement du côté de Cupertino en matière de typologies d’applications et aussi de contenus in-app. Avec le Digital Markets Act, les éditeurs d’applications ont désormais la possibilité d’inviter leurs utilisateurs et utilisatrices à les rediriger vers leurs sites web respectifs afin d’échapper à la fameuse « taxe Apple » de 30 % sur toutes les transactions. Mais d’autres types d’applications profitent aussi de ces changements de taille, par exemple les services de cloud gaming comme le Xbox Game Pass ou le GeForce NOW.

Jusqu’avant la publication d’iOS 17.4, ces applications n’avaient tout simplement pas droit de cité sur iOS. Il fallait obligatoirement passer par une version web, via Safari ou autre, pour profiter de jeux dans le nuage. Avec la dernière mise à jour du système d’exploitation, ce genre d’applications pourra bien être publié sur l’App Store et les abonnés profiter du service comme sur n’importe quel autre appareil.

Des assouplissements en pagaille, certes consentis dans la douleur par Apple, mais qui offrent dans les faits de meilleures conditions d’utilisation aux clients et clientes de la marque à la pomme.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste