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Le premier musée consacré à l’Affaire Dreyfus inauguré au coeur de la propriété d’Emile Zola

11 novembre 2021
Par Félix Tardieu
Portrait d'Emile Zola (1840 - 1902)
Portrait d'Emile Zola (1840 - 1902) ©Hulton Archive/Getty Images

Après dix ans de fermeture, la Maison Zola à Médan (Yvelines) a rouvert ses portes le 28 octobre dernier et a présenté un tout nouvel espace muséal exclusivement consacré à l’Affaire Dreyfus.

« J’Accuse…! » : le 13 janvier 1898 paraissait dans L’Aurore le célèbre réquisitoire d’Emile Zola, monument d’engagement politique où l’auteur de Germinal (1885), guidé par une foi inébranlable en la vérité, attaquait avec virulence le gouvernement de Félix Faure et clamait haut et fort l’innocence du capitaine Alfred Dreyfus, accusé à tort de haute trahison et condamné au bagne à perpétuité. C’est au sein de la propriété de l’écrivain, qui a rouvert ses portes en octobre dernier après de longues années de restauration, qu’a été inauguré le tout premier musée à être entièrement dédié à l’Affaire Dreyfus et à son retentissement, affaire qui marqua un tournant dans la vie et l’oeuvre d’Emile Zola.

Logé dans une dépendance de la maison du romancier, le musée Dreyfus déploie sur ses deux étages d’exposition permanente les tenants et les aboutissants d’une affaire qui a ébranlé la société française de la fin du XIXe siècle et qui continue de résonner avec des thématiques contemporaines (la lutte contre l’antisémitisme et les discriminations, le rôle de la presse, la tolérance, le droit à la vérité, etc.). Plus de cinq-cents œuvres et documents sont ainsi exposés entre articles de presse, tracts politiques, photographies, chansons, lettres, caricatures et autres empreintes des répercussions de l’Affaire Dreyfus. 

La vérité est en marche, et rien ne l’arrêtera.

Emile Zola
J’Accuse…!

Chaque année, un artiste sera invité à livrer sa vision de l’Affaire au sein du musée. Pour cette première saison, une carte blanche a été donnée au plasticien et metteur en scène Robert “Bob” Wilson – dont l’adaptation du Livre de la Jungle est à découvrir en ce moment sur la scène du Théâtre du Châtelet – dont la fresque est visible depuis l’ouverture du musée. Une première exposition temporaire a également été inaugurée, consacrée à la bande dessinée #J’Accuse…! de Jean Dytar. Emile Zola était entré en possession de ce havre de paix en 1878, grâce au succès de L’Assommoir (1877). Après sa mort, la demeure, largement réaménagée par l’écrivain – qui baptisait chaque nouveau bâtiment du nom d’un de ses succès, à l’instar de la tour Nana et de la tour Germinal -, passe alors entre les mains de l’Assistance publique. Le projet de réhabilitation de celle-ci, dont l’état ne cessera d’empirer au fil des années, sera notamment porté par le mécénat de Pierre Bergé (1930-2017).

Portrait du capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935)©DR

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste