D’après des enquêtes menées par l’entreprise américaine sur son propre réseau social, pour bon nombre d’utilisateurs, son utilisation aurait un impact négatif sur plusieurs aspects de leur vie.
Le Wall Street Journal n’en a pas fini avec les Facebook Files. Selon les révélations du quotidien américain le 5 novembre dernier, un utilisateur sur huit a déclaré se livrer à une utilisation compulsive du réseau. Leur sommeil, leur travail, leur rôle parental ou encore leurs relations s’en trouveraient impactés de façon négative. C’est en tout cas ce qui ressort des enquêtes menées par l’équipe « bien-être » de l’entreprise, censée évaluer les effets de l’utilisation du réseau social sur le quotidien de ses utilisateurs.
Environ 360 millions d’utilisateurs de Facebook se disent affectés par ces problèmes : ils perdent en productivité, car ils arrêtent d’effectuer des tâches dans leur vie pour consulter fréquemment le réseau social ; leur sommeil est altéré du fait qu’ils restent éveillés tard à faire défiler des contenus sur l’application ; leurs relations personnelles se dégradent également étant donné qu’ils remplacent le temps passé avec d’autres personnes par du temps passé en ligne. Selon les chercheurs, « des parents se concentrent davantage sur Facebook que sur le fait de s’occuper de leurs enfants ou de créer des liens avec eux » dans certains cas.
Des solutions face à cette utilisation compulsive
Les études menées par les chercheurs leur ont permis de découvrir quels aspects de Facebook étaient responsables de ces problèmes : la réception d’un grand nombre de notifications, la lecture automatique de vidéos ou encore les contenus éphémères que les utilisateurs se sentent obligés de regarder avant qu’ils ne disparaissent.
Ils ont ainsi suggéré une série de solutions, dont certaines ont été mises en place par l’entreprise. Un mode silencieux a par exemple été introduit en avril 2020 pour permettre aux utilisateurs de désactiver la plupart des notifications push. Le problème, pour les chercheurs, c’est ce que cette fonctionnalité n’est pas facile à trouver sur le réseau social. Pour y accéder, il est nécessaire de cliquer sur « Paramètres et confidentialité », puis « Paramètres » et enfin « Gérez votre temps ». Ils ont recommandé l’ajout de raccourcis faciles à trouver pour ce mode, mais cela n’a rien changé.
Bien que les chercheurs reconnaissent que cette utilisation compulsive a un impact sur la vie des utilisateurs, ils ne considèrent pas ce comportement comme une dépendance clinique. Ils estiment en effet qu’il n’affecte pas le cerveau de la même manière que le jeu ou la toxicomanie. Le groupe californien a beau avoir récemment changé de nom en Meta pour mieux refléter son projet de metaverse, il reste empêtré dans ce scandale avec de nouvelles révélations, ainsi que des témoignages de la lanceuse d’alerte Frances Haugen, qui sera d’ailleurs entendue par le Parlement européen ce 8 novembre.