Près de sept ans après la fin de Narcos, les créateurs de la série à succès reviennent avec un show tout aussi explosif et très prometteur sur la « marraine » de Miami.
« Le seul homme dont j’ai jamais eu peur était une femme nommée Griselda Blanco », prévient Pablo Escobar dans une citation qui ouvre le premier épisode. Le ton est donné. Diffusée depuis le 25 janvier sur Netflix, la nouvelle série des créateurs de Narcos s’est rapidement hissée dans le podium de la plateforme.
Quelques jours ont suffi pour qu’elle soit propulsée à la première place des shows les plus visionnés. Une bonne dose d’action, une immersion totale dans les années 1980, des alliances et des trahisons… Il faut dire que la recette est efficace. Les six épisodes nous content l’histoire de Griselda Blanco, une femme puissante et déterminée qui s’est imposée dans le trafic de drogue, en ne partant de rien.
American dream
À la fin des années 1970, Griselda fuit Medellín et son mari violent, et se réfugie à Miami avec ses trois enfants et un kilo de cocaïne. La mère de famille a un objectif : refaire sa vie aux États-Unis et développer un nouveau réseau pour amasser (beaucoup) d’argent. On la suit alors dans sa nouvelle aventure, de ses difficultés à écouler la marchandise à son ascension fulgurante.
Complètement sous-estimée par ses concurrents, son fournisseur et la police (qui ne s’imagine pas une seconde qu’une femme peut être à la tête d’un réseau aussi important), la trafiquante, aussi déterminée qu’intuitive, parvient à ouvrir un tout nouveau marché auquel personne n’avait pensé, et donne des opportunités à ceux qui étaient jusqu’à présent rejetés et dénigrés.
Incarnée par une Sofia Vergara (Modern family) méconnaissable et saisissante, Griselda apparaît dans toute sa complexité. L’actrice nous offre une prestation exceptionnelle, et nous fait ressentir toutes les émotions par lesquelles la « marraine » est passée, de la peur à l’euphorie en passant par la folie. Les décors, les costumes et la BO exceptionnelle participent à cette immersion totale, et nous font vivre un vrai voyage dans le temps durant les six épisodes de la mini-série.
Le diable s’habille en Prada
De la poudreuse en pagaille, des fusillades en série et des coups de folie : Griselda est la digne héritière de Narcos. Leur nouvelle création aborde aussi des sujets essentiels, comme les violences faites aux femmes et leur volonté de s’émanciper. Du milieu de la contrebande à la police, tous les personnages féminins sont sous-estimés et méprisés. Perçue comme une simple monnaie d’échange, Griselda reprend le contrôle de son corps et de sa vie, et décide de prendre le pouvoir.
On ne peut que s’attacher à ce personnage combattif, et on veut croire à sa success-story. On se prend au jeu, et on souhaite sa réussite en oubliant parfois que son business a des conséquences dramatiques sur des milliers de personnes. Cependant, la série ne glamorise pas complètement la criminelle.
Elle nous montre aussi les ravages de la drogue sur ceux qui la consomment et la revendent, en nous exposant aux meurtres, aux guerres de territoire, aux overdoses et aux vies brisées. Haletante et captivante, Griselda a réussi à nous rendre accros.