L’échéance approche pour Apple, qui n’a pas sorti de nouveaux produits depuis les AirPods en 2017. Et à en juger par les premiers retours, la firme tient là quelque chose d’assez spécial.
Plusieurs médias américains comme The Verge ou Engadget ont été invités par Apple à venir essayer le casque de réalité mixte Vision Pro, dont la sortie est désormais fixée au 2 février aux États-Unis. Des retours mêlant émerveillement et incompréhension, qui dessinent une typologie de produits qui doit encore faire ses preuves pour s’inviter dans le foyer de tout un chacun.
Un produit techniquement impressionnant
Victoria Song, la journaliste dépêchée par The Verge pour être parmi les premières à chausser le casque d’Apple, commence par une plaisanterie qui, malgré tout, a un fond de vérité : « il est impossible d’avoir l’air cool dans un casque VR, même si c’est celui d’Apple à 3499$ ». En dépit d’un design futuriste et d’une (relative) finesse par rapport aux casques que l’on connait déjà, le Vision Pro… se voit comme le nez au milieu de la figure et ressemble à une sorte de masque de ski glorifié.
Un problème pour les autres, remarquez. Car une fois le Vision Pro vissé sur la tête de la journaliste, c’est plutôt l’émerveillement qui s’invite à la fête. En particulier, Song dit avoir été frappée par la grande qualité des écrans Micro-OLED 4K du casque d’Apple. « J’avais lu à quel point l’écran était délirant. Mais même en le sachant, mes yeux n’étaient pas vraiment préparés pour les deux écrans 4K aux pixels de 23 microns. » Du côté d’Engadget, Cherlynn Low ne dit pas autre chose.
En creux, les journalistes soulignent combien la proposition d’Apple se hisse à des sommets encore jamais atteints par la concurrence — en premier lieu Meta, dont le Quest Pro n’a pas su trouver son public. Des atouts techniques, visuels en l’occurrence, qui permettent au Apple Vision Pro d’être définis, aussi bien par The Verge que par Engadget, comme un casque proposant un niveau de réalisme troublant. L’une des démonstrations mettait les journalistes dans la peau d’une exploratrice entourée de dinosaures. Cherlynn Low raconte : « j’ai tendu la main pour appeler l’un des dinosaures, et effectivement il est venu vers moi et a émis un son fort près de mon visage. Je l’ai « caressé » avant qu’il ne s’éloigne. »
Les journalistes d’Engadget semblent avoir été particulièrement conquises par l’application Disney+. Même si elle est encore en bêta, elle permet de regarder ses films et séries préférées dans des décors virtuels thématiques inspirés des grandes licences du groupe (Star Wars, Marvel…). Ceci étant dit, de l’aveux de Low : « je ne suis pas convaincue que je souhaiterais porter un casque pendant des heures et des heures, même si l’expérience était bluffante. » Un reproche que l’on peut opposer à la majorité des casques de réalité virtuelle et mixte du marché.
Un produit qui doit encore faire ses preuves
Passée la récréation, impressionnante, comme le sont finalement toutes les démonstrations techniques en environnement contrôlé, The Verge et Engadget s’attardent sur les capacités dites « productives » du Vision Pro. Après tout, Apple l’appelle lui même « le premier ordinateur spatial », signifiant qu’il est censé pouvoir remplacer un MacBook Pro. Qu’en est-il vraiment ?
Dana Wollman, qui accompagnait Cherlynn Low pour Engadget, trouve pour sa part que l’expérience de saisie au clavier virtuelle s’est montrée particulièrement frustrante, imprécise (on pourra utiliser un clavier Apple avec le casque). Même si l’on peut utiliser le suivi oculaire (qualifié de bluffant par les journalistes) pour sélectionner les touches, ce genre de pratiques demandera assurément du temps avant d’être parfaitement intégré dans les usages.
Ainsi, même s’il est particulièrement puissant grâce à sa puce M2 (la même que dans les MacBook de l’an dernier), le Vision Pro semble pour le moment se limiter à un usage de divertissement, pas de productivité. Trop de zones d’ombre demeurent sur ce point, notamment sur la réelle compatibilité des logiciels les plus utilisés par les professionnels.
En l’état, le Vision Pro semble donc être un produit techniquement impressionnant, mais dont les réels atouts, autre que le divertissement, doivent encore être démontrés.