Chaque année, la rentrée littéraire met à l’honneur à la fois les références du genre et les premiers romans d’auteurs prometteurs et d’autrices émergentes. À cette occasion, L’Éclaireur revient sur ces nouvelles voix littéraires, à suivre de près d’ici les prochaines semaines.
La rentrée littéraire 2024 approche. Plusieurs grands noms de la littérature vont faire leur retour sur les étagères des librairies comme Amélie Nothomb pour L’impossible retour (Albin Michel), Olivier Norek qui quitte le monde du polar pour s’essayer, pour la première fois, à la littérature blanche avec Les guerriers de l’hiver (Michel Lafon), ou encore Jérôme Ferrari et son Nord Sentinelle. Néanmoins, les auteurs et autrices émergents feront également l’actualité dans quelques jours en présentant leur premier livre.
Tout quitter pour écrire
C’est le cas de Célestin de Meeûs qui après avoir publié plusieurs recueils de poésie présentera le 22 août prochain Mythologie du 12 (Sous-Sol), récit choral amer dans lequel plusieurs destins vont se croiser. L’auteur belge n’est pas le seul écrivain à quitter sa sphère de prédilection pour un premier roman. Ainsi, le directeur de la photographie, Thierry Thomas, présentera aux éditions Albin Michel, le 21 août, Feydeau s’en va dans lequel il revient sur la trajectoire du dramaturge de la Belle Époque et sur sa rencontre avec une veuve de guerre lorsqu’il a 54 ans, et elle, 18 ans.
La réalisatrice, Virginia Tangvald, sera également présente durant cette rentrée littéraire, troquant ainsi les scénarii pour un premier roman intitulé Les enfants du large (JC Lattes) dans lequel la cinéaste canadienne raconte le destin de Peter Tangvald, célèbre aventurier ayant fait plusieurs fois le tour du monde, et de sa fille qu’il n’a jamais connue. Dans ce roman, l’autrice tente de retrouver les siens, mais aussi de se trouver elle-même afin de déjouer le sort qui a emporté sa famille.
Les relations humaines toujours au cœur de la rentrée littéraire
Félicia Viti fera également ses armes pendant cette rentrée littéraire avec La fille verticale (Gallimard) qui narre une histoire d’amour entre deux femmes dans un Paris nocturne, alors que notre narratrice tentera « de dessiner L. » En revanche, c’est le personnage de N. que Nagui Zinet prendra pour héros dans Une trajectoire exemplaire (Joelle Losfeld), dépeignant alors un « minable » qui va finalement faire une rencontre amoureuse qui pourrait enfin le sortir de sa solitude.
La romance sera également à l’honneur durant cette rentrée littéraire de août et septembre 2024, notamment avec le premier roman de Clément Ribes baptisé Mille images de Jérémie (Verticales) dans lequel l’auteur raconte son idylle passionnée avec un jeune garçon dont il n’arrive pas à percer le mystère. Autre auteur à suivre de près : Eliot Ruffel qui dévoile avec Après ça (Édition de l’Olivier), un premier roman débordant de tendresse sur l’amitié de Max et Lou durant un été caniculaire.
Les primo-romanciers du Prix du Roman Fnac
Nicolas Martin, de son côté, est attendu avec Fragile/s (Au diable vauvert), un récit d’anticipation sur un programme de gestation eugéniste impliquant des mères pondeuses. Le livre, à paraître le 22 août prochain, questionne la parentalité, ainsi que la place des femmes, dans une histoire pas si futuriste que cela.
L’auteur concourt actuellement au Prix du Roman Fnac 2024 à l’instar de Lucile de Pesloüan qui présentera en librairies, le 6 septembre prochain, un premier roman baptisé Tout brûler (La ville brûle) dans lequel l’autrice raconte l’omerta familiale autour d’un inceste. Un premier roman incandescent qui rappelle Triste tigre (POL) de Neige Sinno, l’année passée.
Enfin, la journaliste, Anaëlle Jonah, présentera Danse avec tes chaînes (Fayard), récit articulé autour de quatre enfants s’inspirant de la face cachée de l’histoire de France au cours de laquelle plus de 2000 jeunes mineurs réunionnais relevant de l’aide sociale à l’enfance ont été envoyés dans l’Hexagone et arrachés à leurs racines.
Mais aussi…
Tout le bruit de Guéliz (Albin Michel) écrit par Ruben Barrouk dans lequel l’auteur promet de nous plonger dans le célèbre quartier de Marrakech aux côtés d’une vieille dame hantée par des bruits étranges du passé, devrait également marquer cette rentrée littéraire.
Avec Constellucination (Verdier), c’est sur les traces de sa famille que l’autrice, Louise Bentkowski, nous embarquera dans une fiction généalogique qui traversera le temps, tandis que dans Les os noirs (Liana Levi) d’Agnès Jésupret, l’Histoire prendra aussi comme parallèle la trajectoire inédite d’un personnage, celui de Clara Ignorante, et de sa famille entre exil depuis la Sicile jusqu’en Tunisie, prospérité, déchéance et secrets.
Martial Carvatz présentera, le 19 août prochain, Les caractériels, sur les traces d’un garçon de Besançon mal-voyant qui après avoir grandi dans une famille dysfonctionnelle, intégre un institut pour personnes non-voyantes. De son côté, Alice Develey racontera également la vie en hôpital dans Tombée du ciel (L’Iconoclaste), une histoire centrée sur Alice, 14 ans, alors internée au même titre que plusieurs autres jeunes adolescentes en psychiatrie, et qui va décider de raconter dans un cahier cette vie faite de traitements révoltants et d’amitiés uniques.
Enfin, la fiction documentaire sera également à l’honneur en cette rentrée littéraire avec le premier roman de Justin Morin, On n’est plus des gens normaux (La Manufacture de Livres). L’ancien journaliste replonge ici dans un fait divers au cours duquel un homme avait foncé sur la terrasse d’un restaurant, fauchant une jeune fille de 13 ans et faisant plusieurs dizaines de blessés. Après avoir couvert le procès, l’auteur a décidé d’en faire un roman, afin d’offrir une conclusion à cette histoire et réinventer, entre fiction et réalité, les familles du coupable et de la victime.
Les premiers romans 2023
L’année passée plusieurs premiers romans avaient marqué la rentrée littéraire. Parmi eux, on peut notamment citer Le Diplôme d’Amaury Barthet, Adieu Tanger de Salma El Moumni, Acide de Victor Dumiot, Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héraclès, Dès que sa bouche fut pleine de Juliette Oury, Les conditions idéales de Mokhtar Amoudi, ou encore La Maison vénéneuse de Raphaël Zamochnikoff.