Dans un nouveau rapport, Germserv révèle que les thermostats intelligents sont 10 fois plus rentables pour réduire les factures de chauffage que les autres méthodes encouragées. Ils tirent également leur épingle du jeu en matière de réduction des émissions de carbone.
Alors que l’Europe fait face à une flambée des prix de l’énergie – et tout particulièrement des tarifs du gaz –, une nouvelle étude met en évidence les atouts des thermostats intelligents. Le rapport de Gemserv, publié par la firme spécialisée dans les thermostats intelligents tado°, révèle qu’ils disposeraient du plus grand potentiel, par euro dépensé, de réduction des émissions de carbone et de diminutions des factures d’énergie si on les compare à d’autres méthodes de décarbonisation telles que l’installation de panneaux solaires, de pompes à chaleur ou l’ajout d’isolation. Basée au Royaume-Uni, la société Gemserv a fait vérifier son rapport par le Dr Tim Formann, professeur de durabilité à l’Université de Cambridge.
Le rapport complet du bureau d’étude, disponible ici en PDF (en anglais), s’est intéressé à différents types de parcs immobiliers en Europe et aux mesures les plus courantes de réduction des émissions de carbone. L’accent a notamment été mis sur le coût du produit et son installation, le carbone non produit et la réduction de coût sur les factures d’énergies annuelles pour les consommateurs. Il apparaît que les thermostats intelligents sont jusqu’à dix fois plus performants que la meilleure solution suivante, réduisant les factures de combustibles de 174 euros par an. Et les économies pourraient se révéler encore plus importantes si les prix de l’énergie à la consommation continuent de flamber.
Comparés à des solutions plus coûteuses telles que l’installation de pompes à chaleur, de panneaux solaires ou d’un système d’isolation, les thermostats intelligents parviennent à se distinguer. Néanmoins, ces solutions ne sont pas à négliger dans une optique de réduction de la consommation d’énergie et de rendre les maisons plus vertes. « Le chauffage à faible teneur en carbone, la production d’électricité renouvelable et l’amélioration de l’isolation joueront tous un rôle clé dans la décarbonisation des ménages. Cependant, ce rapport démontre que les thermostats intelligents offrent des rendements financiers constants, tout en réduisant les émissions de carbone, ce qui est unique parmi les quatre technologies que nous avons analysées », indique Christopher Lewis, analyste économique chez Gemserv.
Le document rappelle au passage que les gouvernements du Royaume-Uni et de l’Union européenne aspirent à une Europe neutre pour le climat d’ici à 2050. Cet accord sur la neutralité climatique a été confirmé en juin dernier et la nouvelle loi climatique porte l’objectif de réduction des émissions en 2030 de 40 à au moins 55 %, rappelle le Parlement européen sur son site. Pour l’heure, Germserv rapporte que les bâtiments représentent environ 40 % de la consommation totale d’énergie et 36 % des émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenne et au Royaume-Uni. Par ailleurs, le chauffage et l’eau chaude sanitaire représentent à eux seuls 79 % de la consommation d’énergie du secteur résidentiel.
Dans ses conclusions, le rapport propose plusieurs recommandations aux décideurs politiques, comme la mise en place de campagnes de sensibilisation du public. Ces dernières viseraient à mieux informer les consommateurs sur les avantages des thermostats intelligents. L’analyste insiste aussi sur l’importance de reconnaître la valeur des thermostats intelligents dans la politique de réglementation.
Que faut-il penser de cette étude ?
Ce rapport du bureau d’études Gemserv a été repris par la firme allemande tado°. Spécialisée dans les thermostats intelligents, la société a naturellement tout intérêt à relayer ce type d’études et y va même de ses prévisions. Dans un communiqué, la marque assure que les émissions totales de carbone en Europe pourraient diminuer de 4,75 % si tous les foyers européens étaient équipés de thermostats intelligents. Derrière ce discours vantant les mérites de son cœur de métier, force est de reconnaître que les thermostats ont le vent en poupe. Notons que, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’utilisation d’un thermostat d’ambiance avec d’autres équipements comme des robinets thermostatiques permettrait de réduire la consommation d’énergie de 5 à 15 %.
Le marché des thermostats est en pleine progression
Le marché est en forte croissance depuis quelques années et devrait atteindre 6,4 milliards de dollars à l’horizon 2026, selon MarketsandMarkets. En 2021, les prévisions tablent sur un marché à 2,5 milliards de dollars et ce boom pourrait s’expliquer par la démocratisation de la smart-home depuis la crise sanitaire et les différentes mesures des gouvernements. En France, le secteur bénéficie également du « coup de pouce » de l’État depuis quelques mois. Il s’agit d’une prime d’un montant de 150 euros versée en cas d’installation d’un thermostat programmable pour un système de chauffage individuel. Elle a pour objectif d’inciter les Français à mieux réguler l’utilisation de leur chauffage pour diminuer leur consommation d’énergie et leur facture énergétique. Avant sa mise en place, GFK estimait que plus de 100 000 objets connectés dédiés au chauffage avaient été vendus en 2019.
Selon le ministère de la Transition écologique, la dépense moyenne d’un ménage français en énergie en 2019 s’élevait à 3 144 euros (carburant compris). Cela représentait au total 8,9 % de leur budget de consommation.