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Science-fiction, E.T… Gareth Edwards (Star Wars Rogue One) nous parle de The Creator

23 septembre 2023
Par Lisa Muratore
"The Creator" est attendu au cinéma le 27 septembre.
"The Creator" est attendu au cinéma le 27 septembre. ©2023 20th Century Studios. All Rights Reserved

L’Éclaireur a eu la chance d’assister à la conférence de presse de The Creator en présence de Gareth Edwards. L’occasion pour le réalisateur révélé grâce à Star Wars : Rogue One de revenir sur l’origine du projet, son casting, mais aussi sur l’impact de la science-fiction dans sa filmographie.

Cela fait sept ans que les fans de science-fiction attendent le retour de Gareth Edwards sur grand écran. En 2016, le réalisateur révélé grâce à Monsters (2010), dirigeait Star Wars : Rogue One, un spin-off de la saga imaginée par George Lucas, considéré à ce jour comme l’un des meilleurs volets de la franchise. En effet, le cinéaste peu connu du grand public à l’époque, avait réussi le pari de raconter une histoire captivante portée par des personnages inédits, tout en reprenant les codes iconiques de l’univers.

Cette prouesse est l’une des raisons pour lesquelles The Creator est particulièrement attendu aujourd’hui. Véritable création originale, tout droit sortie de l’imagination de ce maitre de la science-fiction, le film suit un ancien agent des forces spéciales américaines, Joshua (John David Washington), chargé de mettre la main sur une technologie ultra-puissante. Conceptualisée par le mystérieux Créateur dans l’espoir que les machines gagnent la guerre face aux humains, cette arme n’est autre qu’une intelligence artificielle supérieure qui a pris les traits d’une jeune enfant.

John David Washington dans The Creator. ©2023 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Blockbuster dystopique qui rappelle à nos mémoires Blade Runner (1982) et Terminator (1984), The Creator est également un film indépendant à travers les thématiques qu’il aborde. Le deuil, la destinée, la religion, ainsi que les interrogations sociétales liées à l’IA sont autant de sujets qui apportent de la profondeur au long-métrage et sur lesquelles Gareth Edwards est revenu en conférence de presse.

« La science-fiction vous pousse à questionner vos croyances »

« J’ai commencé à travailler en 2018 sur le film, à écrire le scénario quand l’intelligence artificielle n’était pas encore d’actualité. C’était quelque chose qu’on ne pensait pas voir au cours de notre vie. J’ai l’impression que les grandes avancées technologiques comme l’électricité ou Internet ont toujours entraîné des changements sismiques qui sont mal perçus au départ. Je pense qu’avec l’IA ça sera la même chose. C’est un outil qui est très puissant et qui peut nous apporter beaucoup de choses positives, malgré l’aspect négatif que l’on en tire actuellement. »

« Si on ne parvient pas à émouvoir les spectateurs alors le cinéma perd toute son utilité. »

Gareth Edwards durant la conférence de presse de The Creator

La science-fiction permet d’aborder des sujets tel que l’IA aujourd’hui. Et c’est précisement là que le genre intéresse Gareth Edwards. Pour le réalisateur, il permet « de changer un aspect de notre réalité, de repousser le curseur. Lorsque l’on fait ça, cela vous pousse à questionner vos croyances. Je pense que c’est le meilleur genre de science-fiction. Dans le film, nous utilisons l’IA pour parler de la différence, bien que depuis plusieurs mois cette réalité soit devenue la nôtre. »

Un film de science-fiction profond

Cependant, il n’y a pas que l’IA qui soit au coeur du long-métrage. Celui-ci, malgré une densité et une intensité certaines, aborde aussi des sujets plus profonds ; une émotion qui a toujours fondé le cinéma de Gareth Edwards, et qui est en lien avec l’influence que Steven Spielberg a eu dans sa jeunesse. « E.T a eu un gros impact sur moi lorsque j’étais enfant. Quand j’étais plus jeune tout ce qui m’intéressait c’était de voir des extraterrestres et des vaisseaux spatiaux, puis j’ai vraiment été ému jusqu’aux larmes pendant le film. J’ai l’impression que c’est le but ultime dans chaque film que vous faîtes. Si on ne parvient pas à émouvoir les spectateurs alors le cinéma perd toute son utilité. C’est un objectif secret lorsqu’on écrit un film, d’émouvoir les gens. »

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Difficile, en effet, de ne pas remarquer l’impact que le long-métrage culte de Steven Spielberg a eu sur The Creator. En mettant en scène des enfants, les films se font écho. Ainsi, Elliot (Thomas Henry) laisse place à Alphie (Madeleine Yuna Voyles), incarnation de l’intelligence artificielle suprême, dont le casting fût le premier choix de Gareth Edwards. « Lorsque Madeleine a passé l’audition, ça a été immédiat. Elle était brillante et émouvante ; c’était trop beau pour être vrai. »

Madeleine Yuna Voyles dans The Creator. ©2023 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Autre choix de distribution, celui de John David Washington dans la peau de Joshua. Sa relation avec Alphie dans le film est au coeur de la narration. C’est d’ailleurs le personnage de la jeune fille qui parvient « à percer l’armure de Joshua. »

« Les personnages qui ne montrent aucune vulnérabilité ne m’intéressent pas. Je voulais un acteur qui fasse bonne figure devant les autres, mais qui, une fois seul, pouvait se laisser aller à ses émotions. John et moi voulions vraiment apporter cela au personnage. Nous étions sur la même longueur d’ondes, nous avons aussi veiller qu’il devienne ami avec Madeleine derrière la caméra. C’est une enfant très réservée, mais il a réussi à craquer le code en coulisses, ce qui donne une merveilleuse alchimie sur grand écran. »

Dernière bande-annonce dévoilée de The Creator.

En dernière partie d’interview, le réalisateur est revenu sur les décors et l’atmosphère du film. The Creator voit principalement s’affronter les États-Unis et le continent asiatique, où se déroule l’action principale. Grâce à des effets visuels spectaculaires, le cinéaste et son équipe sont parvenus à offrir un monde impressionnant où passé et future se mélangent. « L’une des choses que j’ai apprises sur le tournage de Star Wars, et qui était aussi l’un des atout de George Lucas sur la saga, c’est cette faculté à mélanger des éléments du passé, comme la mythologie, la religion, la spiritualité avec ceux du future lointain. J’avais en tête Blade Runner, mais je voulais également insérer des choses plus sacrées. J’aime travailler avec ces contrastes visuels. Ça me donne une sorte d’énergie. Je pense que je cherche toujours ça tant dans la narration que dans les décors, en tant que réalisateur. »

The Creator de Gareth Edwards avec John David Washington, Madeleine Yuna Voyles et Gemma Chan, 2h13, en salles le 27 septembre.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste