Licence culte dans l’industrie vidéoludique, Gran Turismo revient dans un tout nouveau format.
De Tomb Raider à Uncharted en passant par Mario Bros., on ne compte plus les adaptations de jeux vidéo sur grand écran. Mercredi 9 août, c’était au tour de Gran Turismo, célèbre série de jeux vidéo de course automobile, créée en 1997, de débouler dans les salles obscures.
Le film de Neill Blomkamp (District 9, Elysium…) raconte la trajectoire inédite d’un jeune gamer britannique (Archie Madekwe), d’un ex-pilote de course raté (David Harbour) et d’un cadre idéaliste de l’industrie du sport automobile (Orlando Bloom). Ces trois outsiders espèrent révolutionner le monde élitiste de la F1 en créant un concours dédié au meilleur joueur sur console de Gran Turismo, tandis qu’à travers ce projet, l’écurie Nissan espère mettre la main sur son futur coureur.
Une histoire vraie
Le point de départ du long-métrage est intéressant. Non seulement il mélange les codes du jeu vidéo – entre courses automobiles et circuits emblématiques aux quatre coins du monde –, mais le film de Neill Blomkamp, qui office également en tant que scénariste, prend surtout pour toile de fond la Gran Turismo Academy.
Il s’agit d’un concours organisé par Nissan, PlayStation et Polyphony Digital depuis 2008 qui fait passer les meilleurs joueurs de Gran Turismo du monde virtuel au monde réel en leur offrant l’opportunité de s’affronter sur un véritable circuit pour tenter de devenir un pilote automobile professionnel.
Ce concours a notamment permis de révéler Jann Mardenborough. Loin du profil type des paddocks des courses automobiles, son histoire commence en 2010. En participant à la GT Academy, le Britannique se fait remarquer à 19 ans, avant d’intégrer l’écurie Nissan et de concourir aux 24 Heures du Mans. Son incroyable histoire a inspiré Gran Turismo, Archie Madekwe (Midsommar, Voyagers…) prêtant ses traits à ce héros unique, dont le parcours est autant marqué par la réussite que par l’échec.
Un scénario dense
Le choix de raconter cette histoire vraie apporte de la profondeur au long-métrage. Les équipes de Gran Turismo ne sont pas tombées dans le piège de l’adaptation fidèle du jeu. Ce dernier passe rapidement au second plan, le film se concentrant sur ses personnages, le concours, puis sur les enjeux financiers d’une écurie, ou encore ceux des circuits internationaux.
Bien que le film s’autorise plusieurs clins d’œil au jeu initial – notamment à travers ses effets spéciaux et la représentation d’un cockpit automobile –, il demeure toutefois réaliste et prenant.
Grâce au rythme effréné des courses, aux tensions sur le circuit, à certains retournements de situation, mais aussi à l’évolution des personnages, Gran Turismo parvient à offrir un divertissement dense. Le scénario ne repose pas non plus sur le spectacle du milieu automobile, mais offre une réflexion sur la place des jeux vidéo dans notre culture populaire, leur impact et leur prise en compte de plus en plus sérieuse. Il questionne aussi le fond social d’une industrie toujours plus élitiste, en filmant l’ascension d’un jeune homme issu de la classe ouvrière anglaise.
De Stranger Things à Gran Turismo
Révélé dans la série Stranger Things, David Harbour n’est jamais très loin des rôles d’hommes cabossés par la vie. Après avoir incarné le shérif Hooper dans le programme Netflix à succès, l’acteur américain prête ses traits à Jack Salter, un ex-pilote rongé par son passé, qui va redécouvrir le goût de la course et de l’adrénaline au contact de Jann.
Entre cynisme, humour et émotion, l’acteur renoue avec ce qui a fondé le succès de ses débuts à Hollywood. Derrière cette carlingue se cache en effet un homme sensible, semblable à Hooper. Sa dynamique avec Madweke, autant qu’avec Bloom, fonde l’une des principales qualités du long-métrage, alors que David Harbour déploie, une fois de plus, tous les talents de sa palette de jeu. Le film ne pouvait pas rêver meilleur copilote.