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Avortement aux États-Unis : trahie par ses messages Facebook, une adolescente condamnée à 3 mois de prison

24 juillet 2023
Par Kesso Diallo
Sa mère, qui sera jugée et condamnée le 22 septembre prochain, risque jusqu’à cinq ans de prison.
Sa mère, qui sera jugée et condamnée le 22 septembre prochain, risque jusqu’à cinq ans de prison. ©Longfin Media / Shutterstock

Âgée de 19 ans, Celeste Burgess a été inculpée l’année dernière avec sa mère après que la police a obtenu leurs messages privés sur Facebook.

90 jours de prison et deux ans de mise à l’épreuve. C’est la peine prononcée à l’encontre de Celeste Burgess, une femme de 19 ans originaire du Nebraska accusée d’avortement illégal, rapporte le New York Times. Avec sa mère, Jessica, 42 ans, elle a été inculpée l’été dernier après que la police de Norfolk a obtenu leurs messages privés échangés sur Facebook. Ces derniers montraient qu’elles avaient prévu de mettre un terme à la grossesse de Celeste Burgess, âgée de 17 ans au moment des faits, et de « brûler les preuves ».

Un avortement illégal car la loi du Nebraska l’interdisait, à l’époque, après 20 semaines de gestation et que la jeune femme était dans son troisième trimestre de grossesse, 30 semaines selon le procureur. Alors qu’elle a utilisé des pilules abortives pour interrompre sa grossesse, elle avait déclaré que l’enfant était mort-né. La perquisition a permis à la police de trouver les restes du fœtus brûlé.

Un symbole des risques encourus par les femmes

Celeste Burgess a ainsi été condamnée pour avoir brûlé et enterré son foetus après avoir avorté illégalement. Dans le cadre d’un accord, les procureurs ont abandonné les charges de fausse déclaration et de dissimulation de décès. Sa mère, qui sera jugée et condamnée le 22 septembre prochain, risque jusqu’à cinq ans de prison. Ayant plaidé coupable d’avoir commandé des pilules en ligne, pratiqué un avortement illégal, fait de fausses déclarations et dissimulé des restes de squelette humain, deux charges contre elle ont aussi été abandonnées.

L’enquête policière a commencé avant que la Cour suprême n’annule le droit à l’avortement en juin 2022, décision qui n’a eu aucune répercussion dans cette affaire. Celle-ci est pourtant devenue un symbole des risques encourus par les femmes souhaitant interrompre leur grossesse, alimentant les craintes qu’elles et que les personnes qui les aident puissent être poursuivies pour avortement et que leurs communications privées puissent être utilisées contre elles.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste