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États-Unis : Facebook a transmis à la police les messages privés d’une adolescente accusée d’avortement illégal

10 août 2022
Par Marion Piasecki
États-Unis : Facebook a transmis à la police les messages privés d'une adolescente accusée d'avortement illégal
©Kaspars Grinwalds / Shutterstock

La police de Norfolk avait envoyé un mandat de perquisition à Facebook pour avoir accès à ses messages privés.

Meta multiplie les scandales sur les données personnelles. Après des plaintes pour violation du secret médical la semaine dernière, Forbes a révélé que l’entreprise avait transmis une conversation privée entre une jeune fille de 17 ans et sa mère pour savoir si elle avait fait une fausse couche ou si elle avait avorté.

Meta essaie de se justifier

L’État du Nebraska accusait d’abord Celeste Burgess, 17 ans au moment des faits, et sa mère Jessica d’avoir dissimulé un cadavre. Après avoir reçu un renseignement affirmant que l’adolescente avait fait une fausse couche à 23 semaines et avait enterré le fœtus avec l’aide de sa mère, la police de Norfolk a envoyé un mandat de perquisition à Facebook pour avoir accès à leurs comptes et à leurs messages privés. Ils ont ainsi trouvé des messages privés entre la mère et sa fille montrant qu’elle avait avorté. L’avortement étant illégal après 20 semaines dans le Nebraska, elles sont maintenant poursuivies en justice pour cette raison.

Mardi, Meta a tenté de donner des explications dans un court communiqué : « Les mandats ne mentionnaient pas du tout d’avortement. Les documents judiciaires indiquent que la police enquêtait, à ce moment-là, sur l’immolation et l’enterrement illégal d’un bébé mort-né. »

La position ambiguë de Meta sur l’avortement

Depuis le recul du droit à l’avortement aux États-Unis, tous les yeux sont rivés sur les géants de la tech et la façon dont ils vont protéger les données personnelles des utilisatrices. La position de Facebook à ce sujet reste assez floue. Les employés de Meta ont été notifiés en mai qu’ils n’avaient pas le droit d’en parler au travail, mais l’entreprise a ensuite affirmé qu’elle rembourserait toute personne qui aurait besoin de se rendre dans un autre État pour avorter.

Et si les contenus sur les pilules abortives sont rapidement supprimés des réseaux sociaux, Meta reçoit toujours des revenus venant de publicités de désinformation anti-avortement.

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Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste