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L’Institut du monde arabe lance un cycle de conférences autour de la philosophie arabe

08 octobre 2021
Statue d’Averroès (1126-1198) à Cordoue
Statue d’Averroès (1126-1198) à Cordoue ©Rambaud/IMA

Chaque premier jeudi du mois, le philosophe Jean-Baptiste Brenet anime une conférence pour mettre en lumière les spécificités et la richesse d’une pensée qui semble plus que jamais contemporaine.

Y a-t-il un humanisme arabe ? Création ou éternité du monde ? La morale est-elle naturelle ? Autant de questionnements philosophiques qui jalonnent ce cycle de conférences consacrées à la pensée arabe prise dans sa globalité. L’Institut du monde arabe s’est associé au philosophe Jean-Baptiste Brenet pour mettre sur pied ce rendez-vous hebdomadaire qui invite un ou une spécialiste de la philosophie arabe à explorer un pan de cette pensée, exhumant des auteurs et des courants de pensée injustement méconnus. Averroès, Avicenne, Ibn Khaldoun, les figures de la pensée arabe sont légion et méritent d’être étudiées avec soin.

Dès la première conférence, Jean-Baptiste Brenet déconstruisait cet a priori – entretenu, entre autres, par un historien comme Ernest Renan au XIXe siècle – que la philosophie arabe serait entièrement tournée vers Dieu et laisserait le destin de l’homme de côté. Or, “La philosophie arabe essaie de concevoir ce qui fait l’humanité de tous, en deçà des singularités, et elle place dans l’intelligence ce noyau commun”, pointait le philosophe dans un entretien donné à L’Obs.

Philosophies arabe et occidentale : des rapports plus qu’étroits

Omniprésent dans l’espace public, le terme “arabe” est connoté négativement le plus souvent et se voit trop rarement associé à son pendant philosophique : “(…) la pensée s’est aussi écrite en arabe, l’arabe est une langue de la philosophie (…) ”, continue-t-il. Il faut reconnaître que la philosophie occidentale doit beaucoup aux philosophes arabes. Ce sont eux qui, notamment à partir de la prise d’Alexandrie au VIe siècle, vont redécouvrir les manuscrits d’Aristote, de Platon et leurs commentateurs, mais aussi les traités de Ptolémée, Archimède ou Hippocrate ; ce sont eux qui vont les réorganiser, les systématiser, les intégrer à leur propre pensée avant de les transmettre progressivement vers l’Occident. Ce phénomène de translatio studiorum emmené par les philosophes arabes a ainsi joué un rôle décisif dans la redécouverte des philosophes antiques dans les pays latinisés. Une dette qu’on ne peut se passer d’honorer aujourd’hui.

La prochaine conférence, qui aura lieu le 4 novembre prochain sur le thème “Démontrer et soigner”, reviendra sur les modèles de la médecine et de la métaphysique et en quoi ces deux sciences dialoguent continument dans la philosophie arabe.

Les Jeudis de la Philosophie Institut du monde Arabe, 1 Rue des Fossés Saint-Bernard, Paris (5e) – Entrée libre. Tous les premiers jeudis du mois. Dernière conférence le jeudi 2 juin 2022.

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