Décryptage

Maitreyi Ramakrishnan (Mes premières fois) aimerait incarner Raiponce et suscite déjà la polémique

13 juin 2023
Par Apolline Coëffet
La saison 4 de "Mes premières fois" est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 8 juin.
La saison 4 de "Mes premières fois" est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 8 juin. ©Netflix

L’actrice a évoqué sur Twitter son envie d’interpréter Raiponce dans le live-action qui serait en préparation. Ce souhait soulève une fois de plus la question de la représentation dans les adaptations cinématographiques qui, ces derniers temps, ont suscité de nombreuses polémiques.

Disney n’a de cesse de bercer les enfances, et de nombreuses actrices rêvent de prêter leurs traits à une princesse de cet univers. Parmi elles figure Maitreyi Ramakrishnan, connue pour son rôle de Devi dans la série Netflix Mes premières fois. Sur Twitter, l’artiste canadienne d’origine tamile sri-lankaise a fait part de son envie d’incarner Raiponce si Disney venait à produire une adaptation du conte de fées en prises de vues réelles : « Ce serait génial ! Pourquoi Raiponce ne peut-elle pas être une fille sud asiatique ? Nous savons ce que c’est d’être prise au piège dans nos chambres avec nos longs cheveux huilés à la noix de coco. »

Ce n’est pas la première fois que Maitreyi Ramakrishnan évoque ce souhait. En janvier 2022, elle identifiait déjà Disney dans une publication Twitter à ce propos. « Les tweets ont des pouvoirs de manifestation ? D’accord, Disney, que pensez-vous d’une Raiponce sud asiatique ? Je peux peindre, dessiner et coudre une robe », soulignait-elle alors. 

Couleur de peau et polémiques

Si une partie des fans de l’actrice sont convaincus que seule une jeune femme originaire de cette région du globe pourrait porter Raiponce sur grand écran, cette idée ne saurait être au goût de tout le monde, en témoignent les dernières polémiques en date. La plus récente résultait déjà d’un choix de Disney, qui a fait d’Halle Bailey l’Ariel de son live-action de La Petite Sirène. L’an passé, les elfes de The Rings of Power étaient également pointés du doigt pour la même raison : la couleur de leur peau.

Variation sur le même thème, d’autres adaptations sont sous le feu des critiques en raison des acteurs et des actrices prévus au casting. Le mois dernier, Disney + a annoncé qu’un live-action de Lilo et Stitch était en préparation. Sydney Agudong devrait y incarner Nani, la grande sœur de Lilo. Seulement, une fois de plus, les avis divergent et le film est accusé de colorisme, une forme de discrimination basée sur la couleur de peau. La carnation de l’actrice serait trop claire. Interrogée par CNN, OniMasai Connor, une habitante d’Hawaï, expliquait regretter ce choix qui « contribue d’une certaine manière à l’invisibilisation [des peaux foncées] ».

Des adaptations à l’épreuve de la nostalgie

Outre les remarques nimbées de racisme qui embrasent régulièrement les réseaux sociaux, Twitter en tête, certains ont du mal à voir les films et dessins animés qui ont marqué leur enfance être modifiés d’une quelconque façon. En cause ? La nostalgie qu’ils suscitent. Certains fans de Maitreyi Ramakrishnan se montrent même réticents à l’idée que l’actrice puisse incarner Raiponce.

Or, une adaptation se définit, par essence, comme étant la transposition d’une œuvre dans un autre genre que celui qui était le sien. En ce sens, des transformations peuvent avoir lieu. Elles s’imposent alors comme l’occasion toute trouvée d’insuffler davantage de diversité et d’offrir des représentations aux plus jeunes issus de minorités. 

À plus large échelle, il devient presque systématique que l’annonce d’un remake d’une œuvre qui a bercé une ou plusieurs générations s’ensuit d’une vague de critiques. Le design douteux de Sonic, la nouvelle coupe de cheveux de Clover dans les premiers visuels de la suite des Totally Spies… Toucher à un monument de la culture populaire n’aboutira sans doute jamais à un consensus. 

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Apolline Coëffet
Journaliste
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