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Empêcher la publication de contenus pédopornographiques, un véritable défi pour Twitter

06 juin 2023
Par Kesso Diallo
Le problème a été résolu le mois dernier, selon les chercheurs.
Le problème a été résolu le mois dernier, selon les chercheurs. ©khak / Shutterstock

Selon des chercheurs de l’Université de Stanford, le réseau social n’est pas parvenu à empêcher la diffusion de dizaines d’images connues d’abus sexuels sur des enfants sur sa plateforme au cours des derniers mois.

Après avoir racheté Twitter, Elon Musk a fait de la pédopornographie son cheval de bataille, annonçant fin novembre que « supprimer l’exploitation des enfants est la priorité n°1 ». Il est pourtant toujours possible aujourd’hui de trouver ce type de contenus sur le réseau social. D’après des chercheurs de l’Observatoire de l’Internet de Stanford, Twitter n’a pas réussi à empêcher la publication de dizaines d’images d’abus sexuels sur des enfants sur sa plateforme au cours des derniers mois. 

Dans le détail, plus de 40 images publiées sur le réseau social et qui avaient auparavant été signalées comme étant du contenu pédopornographique ont été détectées entre le 12 mars et le 20 mai par le système des chercheurs, comme l’a expliqué David Thiel, technologue en chef de l’Observatoire de l’Internet de Stanford, au Wall Street Journal. Autrement dit, ces images sont incluses dans des bases de données gérées par des organisations comme le Centre national pour les enfants disparus et exploités et que les entreprises peuvent utiliser pour filtrer le contenu publié sur leurs plateformes.

Un obstacle aux futures recherches sur Twitter

Les chercheurs ont fait cette découverte lors d’une vaste enquête sur l’exploitation des enfants en ligne, qui sera publiée plus tard cette semaine. Ayant informé le personnel de Twitter, ils ont indiqué que le problème semblait avoir été résolu le mois dernier. L’entreprise leur a aussi récemment indiqué qu’elle avait amélioré son système de détection, tout en leur demandant de l’alerter s’ils remarquaient un pic concernant ces contenus à l’avenir. Twitter a également affirmé avoir détecté de faux positifs dans certaines bases de données de contenus pédopornographiques que l’entreprise filtre manuellement. Ainsi, les chercheurs pourraient, eux aussi, voir des faux positifs.

Il pourrait cependant être difficile pour eux, comme pour d’autres chercheurs universitaires de détecter de futures failles dans le système de Twitter vu que la société a augmenté les prix d’accès à son interface de programmation d’application (API), qui leur permet d’analyser des données. De nombreux chercheurs universitaires ont affirmé que ces prix rendront l’API inabordable pour eux, entravant les recherches futures sur le réseau social. « C’est un coup dur pour la transparence de la plateforme », a déclaré David Thiel. Ne payant pas l’accès à l’API grâce à un accord conclu avant le rachat de Twitter par Elon Musk, l’Observatoire de l’Internet de Stanford a cessé de l’utiliser la semaine dernière à cause de ces nouveaux prix.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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