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Cannes, Jour #3 : le retour de Corsini et d’Indiana Jones sur la Croisette

19 mai 2023
Par La rédaction
Catherine Deneuve est sur l'affiche officielle de la 76e édition du Festival de Cannes.
Catherine Deneuve est sur l'affiche officielle de la 76e édition du Festival de Cannes. ©RVB

Pour cette troisième journée cannoise, L’Éclaireur est allé à la rencontre de plusieurs artistes tout en profitant des salles obscures du Palais des festivals. On vous raconte.

8 heures. À peine remis d’un deuxième jour riche en talents et en films que nous voilà déjà au matin de notre troisième journée cannoise. Hier soir, L’Éclaireur a eu la chance d’assister au film de Catherine Corsini, Le Retour. Présenté sur la Croisette en sélection officielle dans la soirée du 17 mai, le long-métrage est le douzième de la réalisatrice française et raconte le retour en Corse de Khédidja (Aïssatou Dillo Sagna) et de ses deux filles, Jessica (Suzy Bemba) et Farah (Esther Gohourou). 15 ans après son départ de l’île, la mère va devoir se confronter à son passé, tandis que les deux adolescentes vont quant à elles, le temps d’un été, connaître leurs premiers émois amoureux.

Avec cette troisième sélection à Cannes, après La Répétition (2001) et La Fracture (2021), Catherine Corsini signe un film à la fois tendre et drôle sur les racines et la quête d’identité, dépouillé de tout cliché. À l’occasion de sa présentation durant la 76e édition du Festival, L’Éclaireur a rencontré ses deux actrices principales. Interview à suivre très bientôt.

Des interviews entre terre et mer

En parlant d’interviews, notre troisième journée était plutôt bien remplie. Alors que les cinéphiles attendaient avec impatience la venue d’Indiana Jones, 15 ans après Le Crâne de Cristal – certains badauds se sont essayé au jeu du déguisement, chapeau vissé sur la tête et fouet à la ceinture, et d’autres ont désespérément tenté d’obtenir une place pour la montée des marches à l’issue de laquelle Harrison Ford a reçu une Palme d’or d’honneur surprise après le sacre de Michael DouglasL’Éclaireur a rencontré les autres talents qui font la Croisette en ce Jour #3.

11h30. Notre premier rendez-vous est avec Maxime Rappaz et Jeanne Balibar, venus présenter Laissez-moi à l’Acid. Le duo, très complice, nous a raconté leur rencontre et les raisons qui les ont poussés à se lancer dans ce projet. Pour son tout premier long-métrage, le réalisateur ne pouvait pas rêver mieux que l’actrice de renom. De son côté, la comédienne française a eu une « intuition » et sentait que cette aventure serait « pleine de poésie ».

11h50. Direction le Café Armani pour échanger avec Zoé Tondut, plus connue sous le nom de Juste Zoé. La youtubeuse nous a raconté les coulisses du Festival, de ses heures de préparation à ses soirées mouvementées en passant par sa montée des marches écourtée. Désormais habituée de l’événement (c’est la troisième édition à laquelle elle assiste), elle reste émerveillée par ce temple du cinéma, les films qu’il diffuse et les célébrités que l’on peut croiser à toutes les rues. « Il y a le monde entier à Cannes ! », s’amuse-t-elle. Pour preuve : notre voisin de table n’est autre qu’Ed Westwick, alias Chuck Bass dans Gossip Girl.

©L'Éclaireur Fnac

14 heures. C’est au cœur de ce bouillonnement digne d’Hollywood que nous avons rencontré l’équipe du film Flo, biopic sur la navigatrice française Florence Arthaud, attendu l’automne prochain dans les salles obscures. La réalisatrice Géraldine Danon et Stéphane Caillard, l’interprète principale du film, n’ont rien à envier à James Mangold et sa clique, car c’est sur le vrai bateau, celui avec lequel Florence Arthaud a remporté la Route du Rhum en 1990, amarré dans la baie cannoise, qu’elles nous ont donné rendez-vous. Préparation, casting, et mise en scène : L’Éclaireur est revenu avec les deux artistes sur ce biopic tant attendu.

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Perdidos en la noche

17 heures. Juste le temps de débarquer sur la terre ferme qu’il faut déjà foncer à la projection Cannes Première de Perdidos en la noche. Réalisé par Amat Escalante et porté par Ester Exposito, l’actrice révélée par la série Netflix Elite, le long-métrage suit Emiliano, un jeune homme vivant dans une petite ville minière du Mexique, bien décidé à trouver les responsables qui ont orchestré la disparition de sa mère, une activiste qui défendait les emplois locaux.

Délaissé par la police et le système judiciaire, Emiliano veut lui-même enquêter. Ses recherches le mèneront sur les traces de la riche famille Amalda. Alors qu’il fait la connaissance du père, un artiste contemporain, il va découvrir des secrets bien gardés et entend faire justice lui-même. Si le point de départ du film est intéressant, force est de constater que le cinéaste peine à convaincre à travers son traitement de la tension. Jamais elle ne décolle, et jamais elle ne parviendra à nous embarquer dans la trajectoire d’un personnage principal dont le comportement n’est pas toujours compréhensible.

Juan Daniel Garcia Trevino dans Perdidos en la noche. ©Leo Calzoni

Bien que l’on décèle une critique de l’art moderne et des réseaux sociaux, ainsi qu’une lutte des classes évidente, Perdidos en la noche souffre par ailleurs d’une mise en scène décousue. On a du mal à comprendre les enjeux véritables du scénario qui se jouent devant nos yeux. Seule la prestation de son casting, et notamment celles d’Ester Exposito et de Juan Daniel Garcia Trevino, en Roméo et Juliette des temps modernes, sauveront un film qui se perd finalement dans l’obscurité de son propos.

20 heures. L’équipe d’Indiana Jones enflamme le Grand Théâtre Lumière, et celle de Rosalie (qui concourt dans la catégorie Un Certain regard) bouleverse le Théâtre Debussy. Le long-métrage de Stéphanie Di Giusto (La Danseuse), incarné par les fabuleux Nadia Tereszkiewicz (Mon Crime) et Benoît Magimel (Pacifiction), est l’un de nos plus gros coups de cœur de cette édition. Il a réussi à nous faire rire et pleurer, et nous a émus jusqu’à la toute dernière seconde.

Le film nous plonge dans les années 1870 et nous raconte l’histoire de Rosalie, une jeune femme dont le visage et le corps sont recouverts de poils. Loin de vouloir devenir un phénomène de foire, elle décide d’en faire une force, et d’assumer sa différence avec sa joie de vivre communicative. C’est beau, déroutant et absolument génial. Après le quasi-sans-faute de cette deuxième journée, nous vous donnons rendez-vous demain pour nos premières impressions sur Indiana Jones et le Cadran de la destinée et de nouvelles rencontres passionnantes.

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