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ByteDance, la maison mère de TikTok, accusée d’avoir volé des vidéos de plateformes concurrentes

16 mai 2023
Par Kesso Diallo
ByteDance s'est défendu face aux accusations de l'ex-ingénieur, les jugeant sans fondement.
ByteDance s'est défendu face aux accusations de l'ex-ingénieur, les jugeant sans fondement. ©Robert Way / Shutterstock

Un ancien ingénieur de ByteDance a déposé une plainte contre l’entreprise, l’accusant de l’avoir licencié pour avoir dénoncé des pratiques illégales.

Les ennuis continuent pour TikTok et sa maison mère, ByteDance. Le groupe chinois est visé par une plainte dans laquelle un ancien responsable l’accuse d’avoir volé des vidéos provenant de réseaux sociaux concurrents, a rapporté l’AFP. Alors qu’il était chef de l’ingénierie pour ByteDance aux États-Unis, Yu Yintao indique avoir découvert, peu après son embauche à l’été 2017, que la société « volait » des vidéos publiées sur Instagram et Snapchat pour les mettre sur ses propres services. 

D’après la plainte, déposée auprès d’un tribunal de San Francisco le 1er mai, il a alors alerté sa hiérarchie, mais « le vol de propriété intellectuelle a continué sans entrave ». Licencié en novembre 2018, l’ex-ingénieur accuse ainsi la maison mère de TikTok de l’avoir congédié parce qu’il avait dénoncé des pratiques illégales.

Un outil de propagande et d’espionnage

Yu Yintao a également déposé une plainte amendée vendredi dernier, accusant ByteDance de « servir d’outil de propagande pour le parti communiste chinois » (PCC). Il affirme avoir vu la société mettre en avant des contenus « qui exprimaient de la haine pour le Japon » et en reléguer d’autres « qui exprimaient du soutien pour les manifestations à Hong Kong » en faveur de la démocratie.

Pire encore, l’ancien ingénieur assure que le PCC « avait en permanence un accès suprême à toutes les données de l’entreprise, y compris les données stockées aux États-Unis ». Cela, alors que le sujet de l’accès aux informations personnelles des utilisateurs suscite des tensions dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis. Si plusieurs institutions et gouvernements occidentaux ont banni TikTok de leurs appareils, les États-Unis pourraient, eux, complètement interdire l’application dans le pays. Tel est d’ailleurs le souhait de nombreux élus qui estiment que le réseau social permet à Pékin d’espionner et de manipuler les utilisateurs.

Dans cette plainte, Yu Yintao réclame une injonction du tribunal pour forcer ByteDance à cesser les pratiques évoquées ainsi que des dommages-intérêts, dont une « partie substantielle » sera reversée à des organisations de défense des droits civiques des Américains d’origine asiatique. Le groupe chinois s’est, lui, défendu face à ces accusations qu’il juge « sans fondement », prévoyant de « se battre vigoureusement » contre celles-ci, comme l’a indiqué un porte-parole à l’AFP. « M. Yu a travaillé pour ByteDance pendant moins d’un an (…) Il s’occupait d’une appli appelée Flipagram, qui a été retirée du marché il y a des années pour des raisons commerciales », a-t-il ajouté. 

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste