Le robot conversationnel concurrent à ChatGPT, Google Bard, fait son arrivée dans 180 pays mais pas dans ceux de l’UE. Nous savons désormais pourquoi.
Bard n’est également disponible que dans trois langues seulement : anglais, japonais et coréen. Là encore, les experts de Google, en direct de l’événement I/O qui se tenait la semaine dernière, apportent des réponses sur pourquoi cet outil censé être intelligent ne parle pas plus de langues.
Des régulations à respecter
Le Google I/O édition 2023 a fait la part belle à l’intelligence artificielle. Celle-ci était au centre de la conférence du géant de Mountain View, qui a dévoilé de très nombreuses nouveautés, notamment concernant Bard, son robot conversationnel et grand concurrent de ChatGPT. Des nouveautés excitantes, qui laissent présager un potentiel énorme de l’IA et de son impact sur nos sociétés. Parmi les grandes nouvelles, nous apprenions que Google rendait Bard disponible à qui le voulait, sans file d’attente, dans 180 pays. Douche froide pour les habitants du Vieux Continent cependant, le géant ne rend pas disponible son outil dans l’UE et donc en France.
Des journalistes présents sur place ont pu en apprendre plus sur cette décision de la part de Google. Selon le PDG de Google, Sundar Pichai, plusieurs explications entrent en jeu. « Nous voulons une vraie localisation, bonne en termes de qualité et de responsabilité. Les différences de régulation entrent aussi en jeu. » Google France a précisé au journal Le Parisien: « Nous travaillons en étroite collaboration avec des experts et des décideurs politiques pour nous assurer que Bard soit en ligne avec les exigences locales. »
Une référence indirecte au nouveau règlement européen actuellement discuté, l’Artificial Intelligence Act. Une potentielle future réglementation qui viendrait s’ajouter aux Digital Markets Act et Digital Services Act en vigueur. Google se prépare donc en amont afin de proposer son outil dans les clous en UE si la régulation venait à être adoptée.
Un apprentissage encore en cours
Autre problématique soulevée, la seule disponibilité de Bard en anglais, japonais et coréen. Les habitants des 180 pays dans lequel l’outil est déployé doivent donc se contenter de ces langues et non de leur langue natale. Selon des médias présents lors des tables rondes organisées par le géant, PaLM 2, le nouveau modèle utilisé par Bard, serait tout à fait polyglotte. Mais, aussi élevé soit son niveau dans une autre langue, comme le français, le robot doit encore apprendre à faire attention à ce qu’il dit. Un travail supplémentaire est encore nécessaire pour que Bard réussisse à reconnaître la limite entre des propos appropriés et des propos choquants.
En attendant un déploiement de Google Bard en France, il est toujours possible d’utiliser un VPN pour essayer l’outil en se localisant dans un des nombreux pays autorisés à l’utiliser.