Sorti ce mercredi 19 avril dans les salles obscures françaises, La Conférence relate l’élaboration de la Solution Finale durant la Seconde Guerre mondiale. Un film redoutable sur la cruauté humaine, mais aussi nécessaire historiquement.
Ce week-end, si certains préféreront trembler depuis leurs sièges de cinéma en regardant le nouveau opus de la saga Evil Dead, Evil Dead Rise, d’autres cinéphiles se laisseront très certainement tenter par La Conférence. Ce drame historique relate la tristement célèbre Conférence de Wannsee durant laquelle plusieurs dignitaires allemands ont défini les contours de la Solution Finale – plan destiné à l’extermination des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
Le film de Matti Geschonneck (Quand la lumière décline) est d’une dureté rare, à tel point qu’il nous happe par la brutalité de ses mots, de ses dialogues, mais aussi par l’inhumanité de ses personnages enfermés dans un bureau, seulement quelques heures, afin de mettre au point l’un des plus importants génocides de l’Histoire.
Tourné à la manière d’un huis clos, le long-métrage témoigne d’un réalisme fort dans lequel la mise en scène glaciale passe davantage par les échanges entre les personnages, plutôt que par des effets de caméra, ou un montage dynamique.
Cette fatalité étouffante offre d’ailleurs une identité documentariste à La Conférence, alors que le film relate avec précision les discussions qui ont eu lieu ce 20 janvier 1942 durant la Seconde Guerre mondiale. Pour construire son film, le réalisateur s’est notamment basé sur le compte rendu de la réunion, un élément qui apporte de la profondeur au long-métrage et assoit sa nécessité historique.
La Conférence montre également les jeux de pouvoir entre ces 15 dignitaires nazis réunis secrètement à Wannsee. Si certains sont prêts à tout pour mettre en place la Solution Finale, d’autres expriment plusieurs réserves, quitte à ne pas cacher leur doute quant au plan d’extermination juif. Ainsi, le film donne à voir un certain débat d’idée malgré la froideur générale, tout en reprenant par moments les codes du thriller politique.
Avec ce film coup de poing, le cinéaste allemand, Matti Geschonneck, nous plonge dans les coulisses obscures du IIIe Reich et du parti nazi. En choisissant de raconter la Conférence de Wannsee, le réalisateur offre un long-métrage historique nécessaire entre thriller et drame sur les défauts les plus sombres de l’humanité. Le film est à découvrir depuis le 19 avril dans les salles obscures françaises, une date symbolique puisque cette semaine étaient célébrés les 80 ans du soulèvement du ghetto de Varsovie.
La Conférence de Matti Geschonneck avec Philipp Hochmair, Johannes Allmayer, Maximilian Brückner – 1h48 – depuis le 19 avril au cinéma.