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La Française des jeux teste une IA pour vérifier l’âge des joueurs chez les buralistes

11 avril 2023
Par Kesso Diallo
Une personne doit montrer un document d'identité si le logiciel détermine qu'elle a moins de 20 ans.
Une personne doit montrer un document d'identité si le logiciel détermine qu'elle a moins de 20 ans. ©gallofilm / Shutterstock

Pendant trois mois, la société a testé un logiciel d’analyse du visage pour évaluer si les jeunes clients souhaitant jouer étaient majeurs ou non.

Alors que jusqu’ici, il fallait présenter sa carte d’identité pour prouver sa majorité chez un buraliste, le visage pourrait bientôt être suffisant. Pendant trois mois, la Française des jeux (FDJ) a testé un logiciel d’analyse du visage dans les bureaux de tabac pour évaluer si les joueurs étaient bien majeurs, a rapporté l’AFP.

Au cours de cette période, les jeunes clients souhaitant jouer pouvaient présenter leur carte d’identité ou faire scanner leur visage sur une borne installée dans la boutique, a expliqué Florian Chevoppe-Verdier, en charge de la politique publique chez Yoti, à l’occasion du Forum international de la cybersécurité. Ayant entraîné une intelligence artificielle (IA) sur des millions de visages, cette startup britannique assure déterminer l’âge avec une précision de 1,6 an. Raison pour laquelle elle a réglé la barre à 20 ans. Ainsi, lorsque l’âge d’une personne est déterminé en dessous, elle doit montrer un document d’identité.

Un système largement utilisé au Royaume-Uni

La FDJ travaille depuis un an sur « des solutions d’analyse d’images et de certification de majorité » avec Yoti, mais pour le moment, elle dispose uniquement de prototypes. La solution de la startup est déjà utilisée ailleurs, notamment au Royaume-Uni, avec des supermarchés qui s’en servent pour les achats soumis à des limites d’âge, comme l’alcool. Elle est aussi testée chez des buralistes dans le pays. Yoti est entre outre partenaire d’Instagram, permettant au réseau social de vérifier l’âge des utilisateurs à l’aide d’un selfie vidéo. Cela, afin de leur proposer des expériences adaptées à leur âge.  

La startup affirme que sa technique permet seulement d’évaluer le visage, sans identifier la personne. Membre du Laboratoire pour la protection de l’enfance lancé par l’Élysée en novembre dernier, elle espère être sélectionnée comme solution technique et comme tiers de confiance pour la vérification d’âge, qui va notamment être imposée aux sites pornographiques. « Si le gouvernement se décidait, nous pourrions activer une estimation d’âge sur tous les sites pornographiques en 24 heures », a assuré Florian Chevoppe-Verdier.

Le responsable de Yoti a cependant reconnu que ce système n’était pas infaillible. « Par exemple, une vie dans la rue vieillit prématurément le visage », a-t-il indiqué. C’est pour cette raison que la startup a refusé d’évaluer l’âge des migrants au Royaume-Uni.

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