La pertinence des appareils électroménagers connectés a souvent été questionnée, voire remise en cause. Avec la crise énergétique et la recherche d’économies d’énergie, la connectivité trouve un nouveau souffle et revêt une utilité nouvelle.
Les appareils électroménagers sont de plus en plus nombreux à être connectés, en particulier les gros équipements comme les lave-linge, les réfrigérateurs, les lave-vaisselle et autres sèche-linge. Jusqu’à présent, l’intérêt pratique de la connectivité pouvait être questionné. Comme de nombreuses technologies, elle compte d’ailleurs de nombreux détracteurs. En effet, quel intérêt y a-t-il à lancer son lave-linge ou son lave-vaisselle à distance quand on peut le programmer sans qu’il soit connecté et alors qu’il faut avoir pensé à le charger à l’avance ? Quelle utilité y aurait-il à gérer la température de son réfrigérateur depuis son smartphone ?
Mais les fabricants d’électroménager, qui cherchent toujours à réduire les consommations d’énergie, utilisent de plus en plus la connectivité dans ce but. La question n’est plus seulement de savoir s’il est pertinent de démarrer un cycle de lavage du linge ou de la vaisselle grâce à son téléphone, mais comment le fait que le lave-linge ou le lave-vaisselle soit connecté permet d’économiser de l’eau et de l’électricité. Et de faire du même coup de précieuses économies sur ses factures en période de crise de l’énergie et d’inflation.
Le choix des bons cycles
La connectivité permet d’abord de faire des économies d’énergie en aidant au choix des cycles les plus appropriés pour réduire la consommation tout en maintenant un niveau de performance optimal.
Pour prendre un exemple concret, le programme éco présent sur de nombreux appareils permet de réaliser des économies non négligeables, alors que cela n’est pas forcément évident, puisqu’il s’agit d’un programme beaucoup plus long que les autres. Le programme éco d’un lave-vaisselle permet par exemple de réduire la consommation d’énergie jusqu’à 45% par rapport à un programme intensif (source : Gifam). Idem, le cycle « eco 40-60 » des lave-linge est plus long, mais beaucoup moins énergivore qu’un programme rapide.
Si le programme éco est à privilégier dans la majorité des cas, on peut encore réduire la température de lavage si le linge n’est pas très sale. Et le choix du programme peut encore se corser dès lors qu’on souhaite laver de la vaisselle ou du linge particulièrement sale. Le mode éco suffit-il pour nettoyer un plat à gratin très encrassé ? Et pour laver du linge maculé d’herbe, de purée de carottes ou taché de maquillage ? Comment choisir un programme qui fournira les meilleurs résultats tout en consommant le moins d’eau et d’électricité possible ? Grâce à l’appli, pardi.
L’aide au choix des programmes n’a rien de nouveau. Les équipements électroménagers connectés le proposent depuis bien longtemps, de même que des programmes spécifiques dédiés à certains usages (comme le nettoyage de salissures particulières telle que l’herbe, justement). Si l’aide à la sélection des programmes n’a rien de nouveau, les économies d’énergie sont de plus en plus prises en compte.
Par exemple, l’application My AEG Care, qui accompagne les appareils de lavage de la marque, fait des suggestions personnalisées en fonction des habitudes, avec en ligne de mire la consommation. Si on utilise très souvent un programme de lavage à 40°C, l’appli suggérera de diminuer la température pour faire des économies si le linge n’est pas très sale. Autre exemple : l’application Home Connect de Bosch/Siemens renferme un assistant d’énergie que l’on peut activer lors de l’aide au choix du programme.
Décaler l’utilisation grâce à la programmation
Pour faire des économies sur leurs factures d’énergie, certains Français ont fait le choix d’un contrat heures pleines-heures creuses. Dans ce cas, il peut être intéressant de programmer certains appareils pour qu’ils fonctionnent de préférence lorsque l’électricité coûte le moins cher. On peut facilement le faire avec les plus silencieux, comme le lave-vaisselle ou le sèche-linge, voire avec le lave-linge s’il est installé loin des pièces de vie. Certaines applications le proposent d’emblée. Par exemple, grâce à des partenariats, l’application Home Connect du groupe BSH peut démarrer les appareils lorsque cela coûte le moins cher (grâce à un partenariat avec Smappee) ou prévenir l’utilisateur lorsque l’énergie est chère pour qu’il repousse l’utilisation des équipements (OhmConnect). Ce qui peut d’ailleurs être utile également lors des pics de consommation pour éviter de surcharger le réseau.
Autre exemple : l’application SmartThings de Samsung permet un suivi de la consommation électrique de tous les appareils connectés de la marque, ainsi qu’une évaluation du coût en énergie, envoyant des alertes en cas de surconsommation (SmartThings Energy).
Certains petits appareils électroménagers commencent à proposer ce type de fonction aussi. Par exemple, les dernières générations d’aspirateurs robots de Roborock (série S8) proposent dans leur application le chargement en heures creuses. Le robot gère cette fonction de manière intelligente, en donnant la priorité à la recharge en dehors des heures de pointe, mais en se rechargeant si cela est nécessaire pour finir un cycle de nettoyage.
L’utilisation de l’intelligence artificielle
Certains fabricants utilisent aussi la connectivité pour doter leurs équipements d’une once d’intelligence artificielle. On peut citer comme exemple les lave-linge de la gamme Bespoke de Samsung. Ces appareils sont bardés de capteurs (poids du linge, type de textile, degré de salissure). C’est l’intelligence artificielle qui adapte le programme en temps réel pour obtenir les meilleures performances tout en consommant le moins d’énergie possible.
Haier utilise la connectivité de la même manière sur ses équipements, dont la plupart sont connectés à son application hOn. Les nouveaux lave-vaisselle de la marque, par exemple, suggèrent un programme en prenant une simple photo de l’appareil chargé tandis que le degré de salissure est mesuré en cours de cycle. Là encore, la priorité est donnée aux performances, en gardant comme second objectif les économies d’eau et d’électricité.
Les réfrigérateurs connectés n’échappent pas à cette tendance, certaines marques utilisant de la même façon l’intelligence artificielle pour optimiser l’efficacité énergétique (en ajustant le fonctionnement du compresseur).
Augmenter aussi la durée de vie grâce à l’entretien
Enfin, la connectivité permet de faire des économies d’une autre manière encore : en favorisant l’entretien des équipements (rappels, tutoriels, programmes spécifiques de nettoyage ou de détartrage…). Cela évite la surconsommation énergétique, assure qu’un appareil demeure performant dans le temps et allonge bien souvent sa durée de vie. En effet, un équipement entartré, encrassé ou plein de givre consomme beaucoup plus d’énergie tout en peinant à maintenir de bonnes performances. Par exemple : un congélateur contenant 5 mm de glace consomme 30% d’énergie en plus (selon les données du Gifam).
Enfin, il n’y a pas de secret, un appareil mieux entretenu dure généralement plus longtemps. Éviter les pannes, notamment celles qui pourraient lui être fatales, c’est forcément bon pour le portefeuille autant que pour la planète.