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Le ministre du Numérique opposé à une interdiction de ChatGPT en France

11 avril 2023
Par Kesso Diallo
Le ministre juge qu'il est important de maîtriser cette technologie pour ne pas la subir.
Le ministre juge qu'il est important de maîtriser cette technologie pour ne pas la subir. ©Jean-Noël Barrot / Twitter

Pour Jean-Noël Barrot, le blocage du chatbot d’OpenAI pour infraction aux règles européennes sur les données personnelles est « une mauvaise réponse ».

Depuis le blocage de ChatGPT en Italie, la question se pose de savoir si une telle décision pourrait être appliquée en France. Selon Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition du numérique, ce n’est pas le cas. Interrogé par La Tribune pour savoir s’il fallait copier la mesure radicale adoptée par la CNIL italienne, il a répondu : « Non ».

Cette autorité « se demande si ChatGPT respecte le RGPD (Règlement général sur la protection des données). À mon avis, il ne le respecte pas », a déclaré le ministre. Jugeant la question posée par l’Italie « subtile et intéressante », il estime tout de même qu’« elle y apporte une mauvaise réponse ». « On a vu se succéder une vague de technolâtrie, où on voulait nous faire croire que ChatGPT allait résoudre tous les problèmes du monde, puis une vague de technophobie où il faudrait imposer un moratoire, voire interdire ChatGPT. Aucune des deux postures n’est la bonne », a affirmé Jean-Noël Barrot.

Maîtriser la technologie pour ne pas la subir

Pour le ministre, il est important de maîtriser ce type de technologie et plus largement, l’intelligence artificielle (IA), afin de ne pas la subir. Cette maîtrise passe par un encadrement de l’innovation « pour qu’elle soit conforme aux principes auxquels on est attachés », a expliqué Jean-Noël Barrot, révélant qu’à la sortie de ChatGPT, il a saisi le Comité national d’éthique du numérique, qui a rendu un avis sur les chatbots en 2021. Dans celui-ci, il alertait sur l’importance d’étudier et d’anticiper les dangers de ces robots conversationnels. « Dans quelques mois, le comité national d’éthique va nous rendre une version actualisée de cet avis à la lumière de ChatGPT », a fait savoir le ministre.

Le développement de l’IA sera aussi encadré avec le futur règlement de l’Union européenne (UE) concernant cette technologie. « Je ne vais pas rentrer dans les détails mais l’UE va fixer les usages pour lesquels l’IA va être interdite, par exemple la surveillance. Ensuite, les usages critiques comme la santé ou les transports pour lesquels des vies humaines sont engagées. Les fabricants d’IA devront alors subir un contrôle et un audit de leurs produits avant la mise sur le marché. Et enfin, les usages récréatifs », a expliqué Jean-Noël Barrot.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste