Le lancement de la série Mashle, c’est le 7 avril sur Crunchyroll. Pour l’occasion, nous vous donnons dix raisons pour lesquelles il faut absolument regarder cette adaptation animée basée sur l’un des mangas les plus prisés du moment.
1 Parce que le phénomène risque d’exploser avec son adaptation animée
On sait tous à quel point les adaptations animées tirées de mangas ont tendance à booster de manière significative les ventes de certains titres en version papier. Non seulement ces déclinaisons permettent à un public beaucoup plus large de se familiariser avec une œuvre qu’ils ne connaissent pas forcément, mais certains animes parviennent parfois à transcender littéralement le matériau d’origine.
C’était notamment le cas de Saint Seiya qui, une fois passé entre les mains du regretté Shingo Araki, avait fasciné des générations entières de téléspectateurs. Plus proche de nous, le lancement de l’adaptation animée de Chainsaw Man par le studio MAPPA avait vu les ventes du manga s’envoler d’un coup, au point de dépasser les 20 millions de tomes en circulation.
2 Parce qu’on peut faire confiance au studio A-1 Pictures pour nous étonner
Le manga d’Hajime Komoto démarre de toute façon déjà sur de très bonnes bases. Prépublié dans le célèbre magazine Weekly Shônen Jump depuis 2020 au Japon, il compte là-bas 16 volumes, et le premier tome était rapidement tombé en rupture de stock. En France, Mashle est publié chez Kazé (devenu Crunchyroll Manga) et totalise déjà 13 volumes.
Après avoir constitué le meilleur lancement de l’éditeur avec 45 000 unités écoulées en un mois, il a réussi à dépasser le million d’exemplaires vendus. Entre les mains de l’équipe d’A-1 Pictures, l’adaptation animée hérite du savoir-faire d’un studio à qui l’on doit de nombreuses séries prestigieuses comme Sword Art Online, Seven Deadly Sins, Fairy Tail, ou plus récemment NieR: Automata Ver1.1a qui adapte l’un des jeux vidéo les plus marquants de ces dernières années.
Réalisé par Tomoya Tanaka (Engage Kiss), l’anime s’appuie sur une équipe expérimentée avec Yosuke Kuroda (My Hero Academia) à la composition, Hisashi Tôjima (Blue Lock) au design des personnages et Masaru Yokoyama (Mobile Suit Gundam: Iron-Blooded Orphans) à la composition musicale. Du côté des comédiens de doublage, on note surtout la présence de Yûki Kaji (voix d’Eren dans L’Attaque des Titans) dans le rôle de Rayne Ames, tandis que Mash Burnedead se voit doublé par Chiaki Kobayashi (Moriarty the Patriot).
3 Parce que son pitch est totalement absurde
Bénéficiant du sous-titre « Magic & Muscles », la série animée met tout de suite le doigt sur l’absurdité de son pitch : lorsqu’on est privé de pouvoirs magiques, peut-on malgré tout se faire une place à la force des poings ? On dit souvent que la plume est plus forte que l’épée. Dans Mashle, c’est l’entraînement musculaire qui est censé renverser toutes les barrières que nous impose la vie, même lorsqu’elles sont de nature magique.
En France comme ailleurs, la proposition manga s’est suffisamment diversifiée pour réserver une place de choix aux titres les plus improbables. L’anime Mashle réunit précisément tous les ingrédients requis pour se propulser directement au sommet de la catégorie WTF. Car l’objectif ultime de notre héros n’est surtout pas de sauver le monde, mais de retrouver une vie normale aux côtés de son père adoptif pour se gaver de choux à la crème jusqu’à la fin de ses jours.
Reconnaissable à son air blasé et sa coupe au bol qui lui donne une tête de champignon, le personnage de Mash Burnedead tranche radicalement avec le style attendu de tout bon héros de shônen manga (manga d’action pour adolescents).
Il est un véritable intrus au royaume de la magie, étant privé de toute forme de pouvoir en dehors de son entraînement musculaire surréaliste. Mais, dans une société qui met sur un piédestal tous ceux qui brillent par leur maîtrise de la magie, au point de déterminer le rang social des individus, Mash a été caché aux yeux du monde pour ne pas être éliminé par les agents de la police magique. Jusqu’au jour où, animé par ses deux passions (la musculation et les choux à la crème), il relève le défi impensable de décrocher le titre d’élu divin décerné seulement aux élèves les plus brillants de l’académie de magie.
4 Parce que les acolytes de Mash sont encore plus loufoques que lui
Dans une école où tout se règle à coups de baguette magique, il fallait bien que Mash soit entouré par une poignée de camarades encore plus insolites que lui. Et puisqu’ils sont considérés comme infréquentables par la plupart des élèves de l’académie, ils se sont logiquement regroupés autour de celui qui ne fait jamais rien comme les autres dans l’espoir de prouver qu’ils méritent, eux aussi, leur place dans la société.
Prenez Dot Barrett, par exemple. Cet étudiant fort en gueule ne supporte pas l’existence de garçons avantagés par leur physique. Quant à son désespoir de sortir avec une fille, il est quasi maladif. À l’opposé, Lance Crown est gravement atteint d’un « sister complex » et toutes ses pensées sont uniquement tournées vers sa sœur.
Tout aussi navrante, Lemon Irvine s’est persuadée sur un malentendu que Mash n’avait d’yeux que pour elle, tandis que Finn Ames, le plus normal du groupe, est surtout là pour mettre en évidence la loufoquerie de ses acolytes. Une belle bande de bras cassés qui risque pourtant d’en surprendre plus d’un.
5 Parce que son univers doit énormément à Harry Potter
Souvent comparé à Harry Potter, Mashle s’en distingue habilement tout en osant emprunter à l’œuvre de J.K. Rowling un nombre effronté de références totalement assumées. L’idée n’est pas tant de copier une recette qui a fait ses preuves que de se l’approprier pour la détourner en la parodiant allègrement.
Dans le monde de Mashle, par exemple, tous ceux qui sont dotés de pouvoirs magiques possèdent une marque dont la forme, bien que variable, rappelle beaucoup la cicatrice de Harry. Comme dans toute académie destinée aux sorciers, l’école dans laquelle s’invite Mash fait la part belle aux baguettes magiques, aux capes remplaçant les uniformes scolaires et aux balais volants.
Ces derniers sont même utilisés dans le cadre d’un sport nommé « duelo » qui s’apparente à une simple variante du quidditch. Le quotidien des étudiants est évidemment rythmé par des cours de sortilèges, de métamorphose, de potions ou de divination, exactement comme à Poudlard. Si vous trouvez que les références vont déjà trop loin, attendez de connaître la suite.
Dans Mashle, les élèves sont répartis dans trois dortoirs (équivalents des quatre maisons de la saga Harry Potter), tous symbolisés par un animal choisi en fonction des valeurs qu’ils véhiculent. Pour pimenter le tout, les étudiants des trois dortoirs sont en compétition permanente pour tenter de décrocher des pièces qui désigneront l’élu divin de la promotion.
Même sans évoquer la ressemblance du directeur de l’académie avec le professeur Albus Dumbledore, l’influence du phénomène Harry Potter sur la création de l’univers de Mashle est à ce point palpable qu’on peut se demander si l’auteur n’en abuse pas un peu. C’est pourtant bien ce qui risque justement d’attirer le grand public vers l’adaptation animée en s’appuyant sur des repères déjà connus et appréciés de tous.
6 Parce que Mashle bouscule et redynamise la catégorie shônen
Publié dans le magazine référence du manga shônen, Mashle a pourtant su se faire remarquer dans une catégorie qui croule sous les séries déjà entrées dans la légende. Ses ingrédients insolites empruntant autant à l’action qu’au fantastique et au registre de la comédie lui ont permis de se faire une place rapidement, en dépit des doutes formulés par le mangaka lui-même.
Hajime Komoto, le créateur de la série, semble en effet le premier surpris par le soutien massif et sincère des lecteurs envers cette histoire qui, par sa singularité, aurait très bien pu perdre son lectorat dès les premiers chapitres.
Il faut dire que le point de départ de Mashle est pour le moins déconcertant. L’idée même d’opposer la force brute à la magie demande une imagination débordante pour être viable sur le long terme. À la base, le père adoptif de Mash avait mis son protégé à la musculation afin qu’il soit simplement en mesure de se défendre.
Mais, à force de multiplier les entraînements, le garçon a développé une force hors du commun, au point de pouvoir pulvériser tous les sortilèges envoyés contre lui. Un élément qui n’est pas sans rappeler la capacité de Saitama qui, dans le manga One-Punch Man, est dépité de voir qu’un seul coup de poing lui suffit à venir à bout de n’importe quel adversaire.
Un autre point fort de Mashle réside dans l’irrévérence constante de son personnage envers tout ce qui fait obstacle à l’objectif qu’il s’est fixé. Aux rivalités inter-élèves s’ajoute donc des affrontements surréalistes dans lesquels Mash creuse son passage à la force de ses poings, et tant pis s’il doit pour cela envoyer au tapis des personnalités haut placées.
Lorsqu’il décide d’enterrer un problème, ce n’est jamais au sens figuré, mais ses exploits lui valent rapidement de tomber dans le collimateur d’Innocent Zero, la plus grande organisation criminelle du monde. D’abord assurément comique, la série laisse donc de plus en plus de place à l’action avec des enjeux qui gagnent en gravité, mais toujours dans un esprit d’absurdité profonde totalement assumée.
7 Parce que les références pleuvent et parleront à tous
On a déjà vu comment Mashle multipliait les emprunts à Harry Potter et à One-Punch Man, mais les références qu’il convoque sont en réalité bien plus étendues. Impossible d’en faire le tour de manière exhaustive, mais on peut déjà citer ici les plus évidentes. Par son design, le protagoniste évoque immanquablement un autre héros à tête de champignon : celui du manga Mob Psycho 100.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul point commun entre les deux séries qui explorent de manière loufoque le décalage qui oppose un individu doté de pouvoirs marginaux à une société qui ne lui correspond pas du tout.
Sur le papier, la thématique de l’anti-héros privé de pouvoirs magiques dans un contexte où les super-héros sont la norme est loin d’être une nouveauté. Rien que dans la sphère du manga et de l’animation japonaise, des séries comme My Hero Academia ou Black Clover ont déjà largement eu le temps de défricher le genre, et elles ne sont pas les seules.
Pourtant, Mashle parvient, avec ses ingrédients multiples et insolites, à proposer encore quelque chose de neuf dans cette catégorie. Le pari était loin d’être gagné, mais Hajime Komoto a su s’approprier les œuvres qui l’avaient lui-même passionné dans sa jeunesse pour les transformer à sa manière. Et le résultat est assez bluffant.
8 Parce que la série assume totalement sa dimension comique
Inconditionnel de Bobobo-bo Bo-bobo et de Gintama, l’auteur du manga Mashle reconnaît avoir toujours eu une prédilection pour les œuvres comiques. L’anticonformisme de Mash et son caractère provocateur placent donc rapidement l’histoire sous le signe de la pure comédie avant qu’elle ne verse davantage dans l’action et les duels surréalistes.
Dans la version papier, l’auteur joue d’ailleurs énormément sur la déformation des visages et les exagérations visuelles les plus folles afin de traduire de manière concrète le comique de situation. C’est cela qui permet à Mashle d’être bien plus qu’un simple shônen, la série étant davantage construite pour s’amuser aux dépens de ses propres protagonistes que pour en faire des objets d’admiration.
9 Parce que tout le monde peut y trouver son compte
Il n’y a pas que dans les mangas que le complexe de l’intrus privé de talents et contraire à la norme fait recette. Fraîchement sortie sur la plate-forme Disney+, la série Extraordinary décrit par exemple le dépit d’une jeune femme qui, à 25 ans passés, se désespère de voir un jour ses pouvoirs ses révélés à elle.
Dans cette société-là, presque tous les individus découvrent leurs super-pouvoirs dès 18 ans, et même si ces derniers sont souvent totalement absurdes et inutiles, ils ont le mérite d’ancrer chaque personne dans la « normalité ».
L’héroïne de cette série est tellement paumée qu’elle transmet finalement quelque chose de presque rassurant pour le spectateur. La thématique de l’absence de pouvoirs qui exclut l’individu de la société est donc désormais tellement passée dans les mœurs qu’elle parlera forcément à tout le monde, indépendamment des affinités de chacun avec la production animée.
10 Parce que les choux à la crème, c’est la vie
Si le succès pressenti pour cet anime se révèle à la hauteur de son potentiel, la série Mashle pourrait bien voir tous les passionnés d’animation japonaise se rallier sous la bannière du chou à la crème… Plus sérieusement, même si son rôle se limite à de la figuration pour nous faire sourire (et saliver), la pâtisserie préférée de Mash n’en reste pas moins omniprésente et indissociable de l’œuvre imaginée par Hajime Komoto. On a vu pire comme plaisir coupable.