L’Éclaireur s’est rendu à cet événement majeur dédié aux NFT, qui montre que ces objets numériques ont toujours leurs adeptes, malgré l’effondrement du marché.
Après une année de folie en 2021, les NFT ont traversé une période difficile en 2022 avec des ventes en chute libre. Si ces jetons numériques ont moins fait parler d’eux l’année dernière, ils suscitent toujours un certain engouement. 2023 commence d’ailleurs bien pour ce marché : le volume des transactions a augmenté de 38 % entre décembre et janvier, atteignant les 946 millions de dollars, selon les données du site spécialisé DappRadar. « Il s’agit du volume de transactions le plus élevé enregistré depuis juin 2022 », a précisé le site. Les ventes ont elles aussi augmenté de 42 %, s’élevant à 9,2 millions.
Autre preuve que ces certificats numériques attirent toujours malgré le krach : le salon NFT Paris, le plus grand événement européen dédié à ces derniers, a fait un carton.
Une affluence problématique
Créé en 2022 par deux étudiants du Master X-HEC Entrepreneurs, Côme Prost-Boucle et Alexandre Tsydenkov, l’événement NFT Paris a rencontré un plus grand succès lors de sa seconde édition, qui avait lieu les 24 et 25 février à Grand Palais éphémère. Alors que la première avait réuni environ 800 personnes à Station F l’année dernière, celle-ci a attiré plus de 10 000 visiteurs, avec un public plutôt jeune et largement masculin, mais tout de même diversifié, comprenant des femmes et des familles.
L’événement a d’ailleurs rapidement impressionné par son affluence. À notre arrivée – 20 minutes avant l’ouverture des portes –, la file d’attente en était déjà loin et elle n’a cessé de s’allonger, se rapprochant de la tour Eiffel. Cette affluence n’a pas été sans conséquence, certaines personnes ayant attendu une heure voire plus avant de pouvoir entrer. Aux alentours de 12h30, tous les visiteurs ont reçu un message indiquant que « la file d’attente est plus longue que prévu » et que les organisateurs travaillaient pour « fluidifier l’entrée ». Le nombre de chaises prévues pour les conférences était également insuffisant, de nombreuses personnes étant obligées d’y assister en restant debout.
Immersion dans le monde des NFT et du Web3
Pour cette seconde édition, le thème était « le futur de la créativité » afin de voir l’impact des NFT – ou plus largement du Web3 (cryptomonnaies, métavers…) – sur les différentes industries créatives que sont l’art, la musique, la mode, le luxe et les jeux vidéo. « Paris est désormais “the place to be” pour le Web3 », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre délégué au Numérique, en visite vendredi, qualifiant la France de « place la plus dynamique pour l’écosystème web3 en Europe, et probablement dans le monde ».
Plusieurs entreprises françaises de ce secteur étaient en effet présentes au salon, à l’instar de Ledger, qui commercialise des portefeuilles de cryptomonnaies, Sorare et The Sandbox. Conférences, espaces d’exposition, installations artistiques… Les visiteurs ont été immergés dans ce monde, avec plusieurs personnalités reconnues comme Greg Solano, fondateur du Bored Ape Yacht Club et de Yuga Labs, Benoit Pagotto, cofondateur de RTFKT ou encore Sébastien Borget, fondateur et directeur des opérations de The Sandbox.
NFT Paris a aussi été l’occasion de découvrir des projets plus récents comme The Smurf’s Society, un jeu NFT lancé en décembre, qui a séduit plus de 40 000 joueurs du monde entier en quelques semaines. Il leur permet de collectionner des ingrédients, des potions et des cristaux sous forme de NFT en résolvant des énigmes et d’autres quêtes. À l’occasion du salon figurait à l’entrée un Schtroumpf blanc de trois mètres de haut réalisé en plastique recyclé. Colorisé à la bombe par le célèbre street artiste André Saraiva, il a été mis aux enchères sur Rarible afin de « sensibiliser à la protection des océans et financer des initiatives de protection de l’environnement ».
Enfin, les visiteurs ont également pu jouer à des jeux comme Immortal Game, un jeu d’échecs basé sur le « play-to-earn », concept permettant de gagner de l’argent en jouant, avec des pièces accessibles sous forme de NFT.
Avec un nombre de visiteurs plus de dix fois plus élevé que l’année dernière, NFT Paris prouve que ces jetons numériques sont loin d’être morts. Après le succès de cette seconde édition, les organisateurs devront d’ailleurs trouver un lieu plus grand que Grand Palais éphémère, qui est déjà trop petit malgré sa surface de 10 000 mètres carrés, pour l’année prochaine.