En cette rentrée littéraire, les mémoires du Prince Harry battent des records, de quoi s’interroger sur la force de communication du fils déchu de l’Angleterre.
Si la rentrée littéraire a été marquée par les très attendues oeuvres de Daniel Pennac, ainsi que celle de Pierre Lemaitre, les mémoires du Prince Harry, intitulées Le Suppléant (Fayard), et publiées ce mardi 10 janvier, ont de leurs côtés, eu l’effet d’une bombe, tant pour leur contenu que les ventes qu’elles ont engrangées, seulement un jour après leur parution.
L’éditeur du Suppléant a révélé que le livre s’était déjà vendu à 1,4 million d’exemplaires depuis sa sortie. Selon Penguin Random House, ces ventes au Royaume-Uni, États-Unis et Canada, dans tous les formats et sous toutes les formes (numérique, audio…), sont sans précédent pour un essai publié par ce géant de l’édition.
Harry Windsor, roi du divertissement ?
Le fils cadet du Roi d’Angleterre dévoile sans scrupule les coulisses morbides d’un système royal et dresse un portrait critique de ses proches. Dans son livre, Harry revient notamment sur sa dispute avec le Prince William au sujet de Meghan Markle, sur les circonstances obscures du décès de sa mère, Lady Diana, sur lesquelles la Couronne a refusé d’enquêter, ou encore sur l’épisode sulfureux du fameux costume nazi. Autant d’histoires faites de scandales, de conflits, qu’Harry n’hésite pas à partager, dont sa famille – et lui – ne sortiront pas indemnes.
L’opinion publique a toujours été férue de telles polémiques, raison pour laquelle les ventes du Suppléant s’envolent aujourd’hui. On l’a vu notamment à travers la série The Crown qui montre plus ou moins fidèlement l’envers du décor de la Couronne. En 2018, les tabloïds anglais ont voulu faire de la fiction une réalité en prenant pour cible les futurs époux, Harry Windsor et Meghan Markle, attisant ainsi les rumeurs, et la rivalité du couple princier face à la monarchie royale. Après leurs noces, les tensions se sont faites de plus en plus pressantes, obligeant Harry et Meghan à quitter leurs fonctions royales, à se désolidariser définitivement de leur famille, et à s’exiler en Californie.
Depuis cette terre promise, le couple n’hésite pas à tacler la famille royale. Que ce soit au travers d’une interview exclusive accordée à Oprah Winfrey, la présentation d’une série documentaire sur Netflix, dans laquelle Harry n’épargne pas son frère héritier, et maintenant la parution de ses mémoires, le couple entend faire de son combat face à la monarchie anglaise, une source de divertissement intarissable. Si ces formats semblent fonctionner étant donné leur excellent maniement du teasing et de la communication, reste à savoir si cela pourrait réellement devenir, à terme, une recette infaillible.
Car malgré les ventes record du Suppléant, la cote de popularité du couple, et plus particulièrement celle du Prince Harry est en berne au Royaume-Uni, où il est souvent perçu comme un enfant gâté qui veut les avantages de la royauté sans les inconvénients. Pour exemple, seuls 26% des Britanniques ont une opinion favorable du duc de Sussex, selon une étude de YouGov réalisée début janvier, soit sept points de moins qu’en décembre.
