Au moment d’acheter un nouveau PC ou de faire évoluer sa configuration, on pense au processeur ou à la carte graphique, voire à la carte mère ou au SSD. En revanche, alors qu’il s’agit d’un composant essentiel, la mémoire vive est négligée. Une erreur liée à une méconnaissance de la situation.
Il faut dire qu’entre DIMM et SO-DIMM d’un côté, DDR3, DDR4 ou DDR5 de l’autre, en passant par ce que l’on appelle les timings ou la latence, les modules simple-canal ou double-canal… Il y a de quoi en perdre son latin et, en désespoir de cause, se rabattre sur le kit de mémoire vive le moins onéreux. Nous vous aidons à y voir plus clair pour déterminer de quelle quantité-qualité vous avez besoin au sein d’une configuration pour gamer.
La mémoire vive ou RAM, qu’est-ce que c’est ?
Avant toute chose, rappelons les fondamentaux et, notamment, le rôle de la mémoire vive dans le PC. Également désignée sous l’acronyme RAM – pour Read Only Memory ou mémoire en lecture seule –, la mémoire vive est en quelque sorte la mémoire à court terme du PC.
En dehors du cas particulier de la SRAM, la mémoire vive perd toutes les informations stockées sitôt la machine éteinte, au contraire du disque dur ou du SSD qui vont en garder trace sur le long terme. Jusqu’à 20 fois plus rapide qu’un SSD, la mémoire vive sert de passerelle entre ce dernier et le processeur central de la machine.
Les données utiles à l’instant T sont stockées en mémoire vive : ce sont par exemple les fichiers de fonctionnement d’un traitement de texte, puis le document sur lequel vous travaillez. On y accède alors de manière instantanée. Il en va de même pour un jeu vidéo, mais vous vous doutez bien que tous les jeux n’ont pas les mêmes besoins.
De quel type de mémoire a-t-on besoin ?
Avant de se poser la question de la capacité et du conditionnement de votre mémoire vive, il est important de déterminer la nature de votre configuration. Il faut savoir que plusieurs générations de mémoire vive se côtoient, et ce, même si la situation actuelle est assez simple.
En effet, sur PC, on se focalise sur la Double Data Rate Synchronous Dynamic Random Access Memory, un nom barbare que l’on résumera en DDR. C’est la seule qui a droit de cité sur nos cartes mères et, s’il faut distinguer plusieurs types, il n’y a rien de sorcier. Lancée en 2007, la DDR3 a pour ainsi dire disparu, tandis que la DDR5 arrive à peine.
Pour une machine tournée vers l’avenir, c’est donc la DDR5 qu’il faut privilégier, mais, pour disposer du meilleur rapport qualité-prix, la DDR4 a notre préférence. Point intéressant, dans un cas comme dans l’autre, on parle alors de barrettes de RAM « DIMM 288 broches » car, chez les revendeurs, on peut aussi trouver de la « SO-DIMM 240 broches » : c’est la mémoire utilisée par les ordinateurs portables.
Quelle quantité de RAM dans votre PC ?
Par le passé, la quantité de mémoire vive que l’on pouvait installer était limitée par l’architecture dite 32-bit. De fait, il était impossible de dépasser les 4 Go, une quantité qui constitue aujourd’hui la base, le minimum absolu… que nous déconseillons toutefois.
- 4 Go : une quantité de mémoire qui suffit tout juste pour faire de la bureautique ou de la navigation sur le Web. On peut aussi faire de petits jeux, en 2D, mais rien d’ambitieux et on ne gardera aucun programme en tâche de fond.
- 8 Go : c’est ce que l’on peut appeler le minimum syndical. La plupart des jeux commercialisés accepteront de se lancer, mais des baisses de performances peuvent survenir. De plus, certains très gros titres demandent davantage.
- 16 Go : c’est LA quantité de mémoire vive à privilégier. Aucun jeu ne refusera de se lancer et vous ne rencontrerez aucun problème de performances… à condition de ne pas faire tourner de programmes en arrière-plan sur les jeux les plus lourds.
- 32 Go : il n’y a pas si longtemps, 32 Go étaient « superflus ». C’est moins le cas alors que certains jeux imposent 16 Go en configuration minimale. Vous pourrez aussi jouer à des titres comme Flight Simulator en conservant de gros programmes en arrière-plan.
Une carte mère moderne dispose de quatre emplacements de RAM, mais il vaut mieux installer les barrettes par paire et le maximum généralement autorisé est de 64 Go, voire 128 Go de RAM.
De la qualité de la mémoire vive
Il faut savoir que la quantité de mémoire vive ne fait pas tout. Il faut aussi prendre soin de choisir des mémoires « de qualité », en cohérence avec les autres éléments du système. Pour cela, il convient de vérifier trois points essentiels.
- Simple-canal vs double-canal : nous l’avons évoqué, il faut acheter les barrettes de RAM par paire, dans des kits dits « double-canal ». Ce faisant, le processeur est capable d’échanger avec les deux barrettes en même temps pour des performances en hausse de 10 % environ.
- Fréquence RAM : là, le plus simple est de se renseigner sur la fréquence RAM standard pour votre processeur. Ainsi, les CPU Intel Alder Lake fonctionnent avec de la DDR4-3200 ou de la DDR5-4800 quand les Raptor Lake préfèrent la DDR4-3200 ou la DDR5-5600.
- Timings : les timings sont liés à la latence, pour faire simple au temps de réaction de la RAM. Plus les timings sont bas – CL40, CL34 ou CL30 pour la DDR5 – plus la mémoire sera réactive. Reste que les gains, réels, ne justifient pas le surcoût, sauf besoins particuliers.
Enfin, terminons ce guide en mentionnant un type de mémoire que vous pourriez rencontrer chez les revendeurs, la DDR dite « ECC ». Celle-ci dispose d’un composant de correction d’erreurs, mais elle ne s’adresse pas aux particuliers : plus onéreuse, c’est la RAM des serveurs de données.
Le mot de la fin pour dire qu’actuellement, il est préférable d’opter pour deux barrettes de 8 Go de DDR4-4800. Il sera toujours temps d’en ajouter 2 autres pour passer à 32 Go. Bien sûr, pour une configuration tournée vers l’avenir, 2×8 Go de DDR5-5600 ne sont pas à exclure.