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En Italie, la reconnaissance faciale est désormais interdite

16 novembre 2022
Par Kesso Diallo
L'utilisation de la reconnaissance faciale est seulement autorisée pour lutter contre la criminalité.
L'utilisation de la reconnaissance faciale est seulement autorisée pour lutter contre la criminalité. ©Trismegist san / Shutterstock

L’agence italienne de protection des données a interdit l’utilisation de ces technologies, sauf pour lutter contre la criminalité.

La reconnaissance faciale ne peut plus être utilisée en Italie. La Garante per la protezione dei dati personali (GPDP) – équivalent italien de la Cnil – a en effet décidé d’interdire l’utilisation de ces technologies, rapporte Reuters. Plus précisément, les systèmes utilisant des données biométriques ne seront pas autorisés tant qu’une loi spécifique ne sera pas adoptée ou au moins jusqu’à la fin de l’année prochaine. « Le moratoire découle de la nécessité de réglementer les critères d’éligibilité, les conditions et les garanties relatives à la reconnaissance faciale, dans le respect du principe de proportionnalité », a expliqué la GPDP.

L’agence a pris cette décision en réaction aux mesures prises dans la ville de Lecce, où les autorités prévoyaient de commencer à utiliser une technologie basée sur la reconnaissance faciale. La commune a été sommée de fournir une description des systèmes adoptés, de l’objectif de ces derniers ainsi que leur base juridique. Une liste des bases de données auxquelles ses dispositifs de surveillance ont accès lui a aussi été demandée.

Exception pour la lutte contre la criminalité

Désormais, les technologies de reconnaissance sont uniquement autorisées lorsqu’elles peuvent être utiles dans les enquêtes judiciaires ou dans la lutte contre la criminalité. La GPDP a précisé qu’il est généralement autorisé pour les organismes publics utilisant des appareils vidéo de traiter des données personnelles pour des raisons d’intérêt public et lorsque ce traitement est lié à l’activité des autorités publiques, en vertu du droit de l’Union européenne et du droit italien. Il est cependant nécessaire pour les villes souhaitant utiliser ces technologies de conclure des « pactes de sécurité urbaine » avec les représentants du gouvernemental central.

En tant que gendarme des données personnelles, la GPDP a déjà infligé une amende de 20 millions d’euros à Clearview AI, société de reconnaissance faciale, pour avoir enfreint plusieurs principes au RGPD en mars dernier. Elle a construit une base de données composée de milliards d’images faciales, extraites de sources web publiques, et propose notamment aux forces de l’ordre un service de recherche permettant de comparer une image faciale avec sa base.

À noter qu’en plus de la reconnaissance faciale, l’Italie a aussi interdit l’utilisation de « lunettes intelligentes ». Cette décision intervient alors que la police de la ville d’Arezzo devait être équipée de lunettes infrarouges capables de reconnaître les plaques d’immatriculation des voitures.

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Kesso Diallo
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Journaliste
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