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En France, plus d’un jeune adulte sur deux a déjà été victime de cyberharcèlement

09 novembre 2022
Par Kesso Diallo
60% des 18-25 ans ont déjà été cyberharcelés.
60% des 18-25 ans ont déjà été cyberharcelés. ©fizkes / Shutterstock

Une étude de l’association e-Enfance/3018 et de la Caisse d’Epargne révèle que ce fléau a eu de lourdes conséquences sur les jeunes de 18 à 25 ans qui y ont été confrontés.

Des chiffres alarmants. Selon une étude* publiée ce mardi par l’association e-Enfance/3018 et la Caisse d’Epargne, 60% des jeunes adultes (18-25 ans) ont déjà été cyberharcelés. Soit trois fois plus que les enfants. Cela est lié à l’impact de la crise sanitaire sur les comportements des utilisateurs. Avec les confinements, et donc du temps souvent passé seul, loin de toute relation sociale réelle, 90% des Français interrogés ont reconnu que leur temps passé sur Internet et les réseaux sociaux a augmenté. En moyenne, ils ont désormais un compte sur huit plateformes. Ils sont aussi 68% à aller sur des sites de jeux en ligne.

En utilisant Internet et les réseaux sociaux, les jeunes adultes s’exposent à des risques tels que le piratage ou la diffusion d’informations personnelles. 70% d’entre eux ont d’ailleurs déclaré que les périodes de confinement les ont menés à y être encore plus exposés qu’avant.  

De lourdes conséquences sur les victimes

Autre problème : les conséquences du cyberharcèlement, qui peuvent être lourdes sur la santé mentale et physique des victimes. Parmi les jeunes adultes touchés par ce phénomène, 69% ont indiqué avoir souffert d’insomnies, de troubles de l’appétit ou du désespoir. 51% ont également failli tomber dans des comportements d’addiction à l’alcool ou à la drogue et près d’un sur deux a admis avoir pensé au suicide.

D’autre part, les jeunes adultes jugent la sensibilisation insuffisante. Bien que 75% d’entre eux aient bénéficié d’actions de prévention, ils ne sont que 24% à estimer avoir été totalement sensibilisés. Face au cyberharcèlement, ils sollicitent la mise en place d’un accompagnement psychologique (62%), ainsi que de l’aide ou de l’information apportée par une association de lutte contre les cyberviolences (52%).

L’association e-Enfance opère le numéro national contre les violences numériques, le 3018, pour écouter et aider les jeunes jusqu’à 21 ans. Chaque année, elle reçoit près de 24 000 appels. Au cours du premier semestre 2022, elle a permis de faire désactiver plus de 7 000 comptes sur les réseaux sociaux. L’association gère par ailleurs l’application 3018, lancée en février. Elle permet de signaler des situations de cyberharcèlement et de conserver des preuves dans un coffre-fort numérique.

*Étude réalisée par l’institut Audirep entre le 18 mai et le 3 juin auprès de 1 209 jeunes âgés de 18 à 25 ans.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste