Quand on parle de maison connectée, on aborde souvent les questions de confort et d’économies d’énergie. Mais la smart home peut également rendre de fiers services aux séniors, en facilitant leur maintien à domicile.
La population française vieillit inexorablement. Les personnes âgées d’au moins 65 ans représentent 20,5 % de la population selon l’Insee (janvier 2020) et, d’après les projections de l’institut, ce chiffre ne devrait cesser d’augmenter.
D’ici à 2030, les plus de 60 ans devraient représenter 20 millions de personnes (ministère de l’Économie). Ce qui pose la question de la prise en charge des personnes qui prennent de l’âge, perdent en mobilité et en autonomie, sachant que nombre d’entre elles souhaitent vieillir chez elles. La smart home peut constituer un allié précieux du bien vieillir tout en rassurant les proches.
“Un logement adapté, c’est plus que jamais un logement connecté”
Tel est le titre d’un paragraphe du rapport interministériel Nous vieillirons ensemble (mai 2021) rédigé par Luc Broussy, président de France Silver Eco. Ce document contient 80 propositions pour adapter les logements et les villes à la transition démographique. Pour les séniors, il préconise des logements connectés, éventuellement dès leur création. « La maison adaptée au vieillissement se devra désormais d’être une maison intelligente, une maison connectée », peut-on lire dans le rapport.
Ces logements intelligents peuvent « apporter un certain nombre de services qui répondent aux besoins de la personne âgée (sécurité, compensation de la perte d’autonomie, téléassistance intuitive, communication et lien social, confort…) ». Il ne s’agit pas de remplacer l’aide humaine, mais de la compléter. Ce rapport suggère même la création d’une APA (Allocation personnalisée d’autonomie) spécifique « aide numérique et domotique », distincte des aides allouées pour l’aide humaine.
De nombreux acteurs du domaine de la maison connectée s’intéressent aux séniors et aux services qu’il est possible de leur rendre. La liste des marques impliquées dans la « silver économie » est longue. Nous pouvons citer comme exemple les engagements de Delta Dore dans le projet e-Vita (conception d’un assistant virtuel intelligent et individuel pour accompagner le vieillissement) aux côtés d’une vingtaine de partenaires.
Quant à Somfy, la marque a noué différents partenariats, il y a quelques années avec les Senioriales pour connecter des logements séniors, puis plus récemment avec DomusVi (aide et soin à domicile) pour l’installation de serrures connectées. En ce qui concerne le groupe Legrand, sa marque Legrand Care est, elle, dédiée à « l’assistance à l’autonomie ».
Volets et ouvrants connectés en premier
Selon l’étude de Rothelec Maisons connectées : quelles sont les générations les plus adeptes ?, les séniors sont particulièrement connectés. La majorité (59 %) des plus de 65 ans interrogés possèdent d’un à quatre objets connectés de domotique. La fonction qui intéresse le plus cette tranche d’âge est la gestion des ouvertures – volets, fenêtres, serrures… Et pour cause : les volets manuels peuvent être difficiles à monter et à descendre quand on manque de force.
Les volets connectés, qui peuvent être programmés pour s’ouvrir et se fermer automatiquement constituent une solution très confortable. Il est possible de les programmer en fonction de ses habitudes ou tout simplement avec le lever et le coucher de soleil. L’automatisation des volets présente un autre intérêt pour les personnes âgées en période de canicule, permettant de conserver la fraîcheur dans le logement. Dans le cadre d’une maison connectée, on peut aussi les coupler avantageusement avec un système de climatisation.
Les portails et portiers vidéo connectés sont aussi des solutions appréciées des séniors, qui peuvent donner facilement l’accès à leur domicile à un proche, un livreur, une aide à domicile, sans devoir se déplacer.
Enfin, les serrures connectées présentent elles aussi certains atouts. D’abord, celui de pouvoir donner facilement l’accès à son domicile, que l’on soit présent ou pas. Mais cela permet aussi éventuellement de se débarrasser des trousseaux de clés pour ouvrir sa porte avec un badge, par exemple.
L’éclairage connecté pour limiter les chutes
De la même manière que les volets connectés, les éclairages connectés présentent certains avantages, puisqu’ils peuvent être automatisés de diverses manières, soit à l’aide d’une programmation (en fonction des habitudes et des horaires), soit grâce à des détecteurs de mouvement. Cela peut par exemple éviter à une personne qui se déplace difficilement de se lever pour atteindre l’interrupteur lorsque la nuit tombe. D’ailleurs, il est tout à fait possible de créer des scénarios pour gérer ces objets simultanément (fermeture des volets et allumage de la lumière en soirée, par exemple).
L’éclairage connecté peut aussi se montrer d’une aide précieuse la nuit. Si l’utilisateur se lève la nuit, certaines solutions proposent un éclairage diffus, qui n’éblouit pas mais permet de se repérer, évitant ainsi les risques de chute. L’éclairage intelligent peut s’allumer automatiquement et même baliser le chemin jusqu’aux toilettes par exemple. Grâce à des bandeaux de leds (on en trouve chez plusieurs marques grand public comme Philips Lighting, Konyks ou Lifx), on peut ainsi constituer des chemins lumineux. La société Domalys a pour sa part créé Noctulys, une lampe connectée justement présentée comme un « assistant de levers nocturnes ».
Enfin, dans le cadre d’une maison intelligente, l’éclairage connecté peut être facilement relié à d’autres fonctions, pour utiliser les signaux lumineux à diverses fins, comme faire clignoter l’éclairage de telle couleur si le téléphone sonne ou si quelqu’un se présente à la porte. Cela peut être utile pour les personnes appareillées qui retirent leurs prothèses auditives pour la nuit, les oubliant parfois au petit matin.
Sécuriser son domicile et rassurer ses proches
Les alarmes et caméras sont bien entendu des appareils connectés dignes d’intérêt pour les séniors, qui peuvent parfois se sentir isolés et vulnérables. Une maison correctement sécurisée, à l’aide d’une alarme, éventuellement de caméras et capteurs peut les rassurer. Cela a le mérite de rassurer aussi leurs proches.
La sécurité ne concerne pas seulement les intrusions, mais également les risques domestiques. En matière de smart home, il existe notamment des détecteurs de fumée connectés. Ce type d’appareil peut par exemple être connecté aux éclairages, pour que les lumières clignotent en rouge si de la fumée est détectée. Autre intérêt : la possibilité de programmer aussi une alerte sur le smartphone des proches.
Il existe de la même manière des détecteurs de fuite de gaz ou de fuite d’eau, qui coupent automatiquement l’alimentation en cas de fuite.
L’assistance vocale, un allié des plus âgés
Si certains séniors sont friands de domotique et de nouvelles technologies, ça n’est pas le cas de tous. L’assistance vocale peut grandement faciliter l’utilisation d’une maison connectée, le pilotage à la voix se révélant plus simple et plus intuitif qu’une application sur smartphone.
En outre, une fois encore, cela évite de se déplacer pour déclencher certaines actions comme allumer ou éteindre la lumière, le téléviseur, choisir une station de radio, ouvrir ou fermer les volets, ouvrir la porte, automatiser certaines tâches de ménage comme le lancement d’un aspirateur robot…
Pour les séniors qui ont du mal à utiliser leur téléphone ou leur smartphone, l’assistant vocal peut aussi être utilisé pour faciliter les appels à des proches, ce qui est particulièrement important pour garder le lien. En cas de problème, l’assistant vocal peut en outre simplifier la composition d’un numéro d’urgence.
Des solutions dédiées aux séniors toujours plus nombreuses
Nous avons principalement abordé des solutions grand public dont les séniors peuvent s’équiper pour faciliter leur quotidien, éventuellement limiter les tâches pénibles ou physiques. Les équipements connectés directement développés à destination des plus âgés sont aussi de plus en plus nombreuses.
Elles vont des bracelets et colliers connectés qui détectent les chutes (parfois reliés à un centre de téléassistance) aux piluliers connectés, en passant par les sols connectés (détection de chutes ou malaises) ou ceinture airbag connectée pour éviter les fractures du col du fémur.
