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La taxe GAFA n’en finit plus d’agacer Donald Trump

29 juillet 2019
Par Thomas Estimbre
La taxe GAFA n'en finit plus d'agacer Donald Trump

Après l’adoption de la taxe GAFA, Donald Trump s’en est pris à Emmanuel Macron et promet des représailles contre la France.

En début de mois, le Parlement a définitivement adopté une taxe de 3 % sur les revenus des grands acteurs du numérique. Surnommée « taxe GAFA », elle touche principalement des géants de l’informatique et du Web américains (Google, Amazon, Facebook et Apple). Temporaire, elle a été décidée dans l’attente d’un accord au niveau international et fait de la France le premier Européen à introduire une telle taxation. Sur son site, le gouvernement rappelle cependant qu’elle « n’est pas seule en Europe » à agir sur le sujet. Ainsi, six autres États membres de l’Union européenne mettent en place une fiscalité analogue ou y réfléchissent.

 © Creative Commons
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Très vite, les États-Unis ont menacé la France de représailles par la voix du représentant américain au Commerce Robert Lighthizer. Ce dernier expliquait : « les États-Unis sont très préoccupés par le fait que la taxe sur les services numériques qui (…) vise injustement des entreprises américaines ». Dans le même temps, Donald Trump avait ordonné à son administration d’ouvrir une enquête sur le projet de la France. Le président américain est revenu sur le sujet via son réseau social préféré, Twitter.

« La France vient d’imposer une taxe numérique à nos grandes entreprises technologiques américaines. Si quelqu’un doit les taxer, cela devrait être leur pays d’origine, les États-Unis. Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron. J’ai toujours dit que le vin américain était meilleur que le vin français ! », a écrit Donald Trump dans des propos traduits par l’AFP. Plus mesuré, Larry Kudlow – son principal conseiller économique – avait plus tôt estimé que cette taxe était « une très, très grosse erreur ». Le porte-parole de la Maison blanche, Judd Deere, a pour sa part expliqué : « Les États-Unis sont extrêmement déçus de la décision de la France d’adopter une taxe au détriment des entreprises et des travailleurs américains ».

La « taxe GAFA » ne plaît pas à Washington

Bruno Le Maire, ministre français des Finance, avait de son côté indiqué que Paris et Washington devaient régler leurs divergences sur ce dossier « autrement que par la menace », rappelle Reuters. Sur Twitter, il a confirmé ce week-end que la France mettra en œuvre sa taxation nationale « en attendant d’avoir une solution internationale sur une juste taxation du numérique dans le monde ». Le ministre a également rappelé que cette taxe « ne cible pas spécifiquement les multinationales américaines », mais qu’elle « cible toutes les entreprises qui ont un chiffre d’affaires numérique supérieur à 750 millions d’euros dans le monde et 25 millions d’euros en France ». Au total, une trentaine de sociétés devraient être concernées par la taxe GAFA.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste