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Pour la dernière d’Olivier Py, le Festival d’Avignon a retrouvé son public 

26 juillet 2022
Par Félix Tardieu
Représentation du "Moine noir" de Kirill Serebrennikov, adapté de Tchekhov, dans la Cour d'honneur du Palais des Papes (Avignon)
Représentation du "Moine noir" de Kirill Serebrennikov, adapté de Tchekhov, dans la Cour d'honneur du Palais des Papes (Avignon) ©Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

La 76e édition du célèbre Festival d’Avignon touche à sa fin ce mardi 26 juillet. Dirigé pour la dernière fois par Olivier Py, qui a officiellement passé le flambeau au metteur en scène portugais Tiago Rodrigues, le festival a rassemblé plus de 130 000 spectateurs tout au long du mois de juillet, affichant ainsi une fréquentation proche des chiffres pré-COVID.

Clap de fin pour le 76e Festival d’Avignon. Le plus grand festival de théâtre et de spectacle vivant au monde, ouvert le 7 juillet dernier avec Le Moine noir (Anton Tchekhov) du metteur en scène et dissident russe Kirill Serebrennikov, arrive à son terme ce 26 juillet après pas moins de 270 représentations – ce sans compter sur les 1540 spectacles programmés pour le OFF d’Avignon, censé quant à lui s’achever le 30 juillet prochain.

Pour la dernière édition sous la houlette d’Olivier Py, en poste à la tête du festival depuis 2013, le festival d’Avignon a renoué avec une fréquentation d’avant-crise : lors de la conférence de presse de clôture qui s’est tenue le 24 juillet, les organisateurs se sont félicités d’une « prévision de fréquentation totale » de 134 260 spectateurs, dont 29 000 entrées gratuites. Un bilan qui correspond à un taux de fréquentation de 92%, proche du taux record atteint successivement en 2018 et 2019 (95,5%).

Une passation empreinte d’émotion  

Lors de cette même conférence de presse, Paul Rondin, directeur délégué du Festival d’Avignon, a quant à lui évoqué entre « 50 et 100 millions d’euros de retombées économiques » pour cette 76e édition. Olivier Py, qui présentait cette année sa dernière création-fleuve, Une jeunesse exaltée, plus de vingt-cinq ans après avoir fait ses débuts comme metteur en scène à Avignon, n’a pas caché son émotion au moment de passer le relais à son confrère portugais Tiago Rodrigues, qui prendra ses fonctions dès l’année prochaine. Gagné par les larmes, Olivier Py a adressé une lettre poignante au metteur en scène portugais, qui se tenait à ses côtés lors de la conférence de clôture du festival. 

Passage de flambeau entre Tiago Rodrigues, futur directeur du festival, et Olivier Py ©Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

« Tu vas vivre des heures difficiles, et je serai l’un des rares à le savoir, tandis qu’une foule de jaloux et de fâcheux qui te croient dans l’Olympe, s’autoriseront à dire tout et n’importe quoi et à faire de leur ressentiment un argument (…) », a-t-il ainsi prévenu son confrère. « Garde la pureté dans ton cœur, car tu seras sommé, par des gens qui en savent toujours plus que nous, de l’abdiquer (…) À tous les cynismes, à tous les découragements, il te faudra opposer la pureté de ton cœur ; l’amour d’Avignon, du public et de l’art », a-t-il entre autres ajouté.

La lettre d’adieux complète d’Olivier Py au Festival d’Avignon est à retrouver via ce lien.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste