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Tony Sirico, acteur-star des Soprano, est décédé à l’âge de 79 ans

11 juillet 2022
Par Apolline Coëffet
Tony Sirico, lors de la première de la série « Boardwalk Empire », à New York, le 15 septembre 2010.
Tony Sirico, lors de la première de la série « Boardwalk Empire », à New York, le 15 septembre 2010. ©Neilson Barnard / AFP

L’acteur américain s’est éteint ce vendredi 8 juillet. Il était surtout connu pour son rôle de Paulie dans la série Les Soprano, personnage exubérant qu’il a incarné pendant de longues années.

Tony Sirico fait partie de ces interprètes dont les personnages incarnés semblent s’inscrire dans le prolongement de l’existence. Fréquemment arrêté dans sa jeunesse, il s’était fait connaître du grand public pour son rôle de Paulie « Walnuts » Gualtieri, personnage emblématique de la série Les Soprano. L’acteur américain s’est éteint ce vendredi 8 juillet 2022 à l’âge de 79 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué publié sur Facebook. Peu de temps après, son ami et partenaire du petit écran Michael Imperioli a partagé sa tristesse sur Instagram. « Tony était comme personne d’autre : il était aussi dur, aussi loyal et aussi grand que quiconque que j’aie jamais connu. [J’ai] le cœur brisé aujourd’hui », a déclaré celui qui jouait Christopher Moltisanti.

Jeunesse délinquante et renaissance en tant qu’acteur

D’origine italienne, Gennaro Anthony « Tony » Sirico est né à New York en 1942. Enfant déjà, il défie les lois et s’associe aux Colombo, une famille mafieuse qui sévit dans le quartier de Brooklyn, dans lequel il évolue. Cette accointance lui vaudra un total de vingt-huit arrestations. La première survient lorsqu’il n’a que 7 ans, après qu’il a dérobé des pièces de monnaie dans un kiosque de journaux. Plus tard, il sera incarcéré à deux reprises pour possession d’arme illégale et vol à main armée. « Là où j’ai grandi, chaque mec doit faire ses preuves. Il te faut soit un tatouage, soit un trou laissé par une balle. J’avais les deux », racontait-il dans le livre Les Soprano by Sofilm (2021)

C’est lors de ses séjours successifs en prison que Tony Sirico se découvre une passion pour le cinéma. Là-bas, une troupe d’anciens condamnés se donnent en représentation. Une fois libéré, à la fin des années 1970, il enchaîne les petits rôles et apparaît dans des séries telles que Kojak ou Miami Vice, ou encore dans des films comme Les Affranchis de Martin Scorsese ou Mickey Blue Eyes de Kelly Makin. À chaque fois, il interprète des personnages officiant dans la pègre ou la mafia, milieux qu’il connaît bien. À la cinquantaine, il décroche un contrat qui marquera un tournant dans sa carrière : il prêtera ses traits à Paulie dans Les Sopranos. Diffusée sur HBO de 1999 à 2007, elle donne à voir la vie privée d’un groupe de criminels du New Jersey. 

En 1990, dans une interview accordée au LA Times, il s’étonnait déjà de ce contraste entre sa jeunesse délinquante et sa renaissance en tant qu’acteur. « Je dois admettre que je me sens drôle lorsque quelqu’un me repère et me demande un autographe. Je pense que c’est une vieille culpabilité. J’ai sans doute l’impression que je ne mérite pas cette attention. » Bob McGowan, son manager, se souvient de lui comme une personne bienveillante et consciente de sa chance, « qui aidait toujours celles et ceux dans le besoin ». À sa manière, et ce, malgré ses travers, Tony Sirico témoignait ainsi d’une infaillible loyauté, à l’écran comme à la vie.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste