Critique

Overwatch 2 : la Cavalerie fait doucement, mais sûrement, son grand retour

01 juillet 2022
Par Robin Lamorlette
Le PvP d’“Overwatch 2” se laisse de nouveau approcher après une première phase de bêta en avril dernier.
Le PvP d’“Overwatch 2” se laisse de nouveau approcher après une première phase de bêta en avril dernier. ©Blizzard

Jusqu’au 18 juillet, Overwatch 2 relance les hostilités avec une seconde phase de bêta PvP sur PC, et une première sur consoles Xbox et PlayStation.

L’occasion pour les fans en manque de renouer avec cette formule revisitée du FPS multijoueur à succès de Blizzard, sorti en 2016 et laissé en état de mort cérébrale depuis l’annonce en 2019 de sa suite controversée. De quoi nous aider à patienter avant une sortie en accès anticipé, et en free-to-play, le 4 octobre prochain.

Relancer la machine avec un nouveau moteur

Pour faire en partie passer la pilule d’avoir alloué la majorité de ses ressources à Overwatch 2 et d’avoir délaissé le jeu original, Blizzard a invoqué la carte d’un nouveau moteur plus à même de coller avec ses ambitions pour sa nouvelle franchise depuis StarCraft 2.

Ce nouveau moteur devrait pleinement briller avec le mode PvE – malheureusement prévu pour 2023 seulement –, mais on en constate déjà les bienfaits sur la composante PvP. Outre des effets d’éclairage plus chatoyants, le jeu gagne globalement en finesse et nous affiche son univers cyberpunk optimiste plus coloré et vibrant que jamais. Pour une démonstration plus parlante, Blizzard nous a fait revisiter certaines maps originales d’Overwatch sous un autre éclairage, et en a profité pour en remanier la structure afin de coller à la nouvelle orientation de sa suite.

Sans rien révolutionner, le nouveau moteur d’Overwatch 2 apporte plus de finesse à l’univers futuriste et coloré imaginé par Blizzard.©Robin Lamorlette

En dépit de son nouveau moteur, Overwatch 2 demeure comme son prédécesseur parfaitement jouable sur des machines modestes. Avec notre très solide configuration de test, nous avons ainsi pu en profiter en 1440p à 144 fps constants en Élevé sans aucun problème. Cette seconde phase de bêta s’est par ailleurs montrée très stable, avec peu, voire pas de bugs, et une latence impeccable.

Dernier point sur lequel les artistes de Blizzard s’en sont donné à cœur joie : le sound design. La plupart des sons du jeu, des armes aux bruits de pas, en passant par les compétences, ont connu une importante refonte. Les combats deviennent ainsi encore plus pêchus et dynamiques que jamais, notamment grâce à une spatialisation du son plus fine.

Plus une grosse mise à jour du PvP qu’une véritable suite

En parlant de dynamisme, Overwatch 2 n’en manque certainement pas avec sa nouvelle orientation en cinq contre cinq et un seul Tank au lieu de six contre six. L’espace de jeu devient nettement plus respirable et l’on peut enfin dire adieu à la terriblement ennuyeuse période de Barrierwatch.

Le désormais seul et unique Tank se doit donc d’être à la fois résistant pour tenir sa place au front, mais également assez terrifiant en termes de dégâts. Blizzard a ainsi opéré une profonde refonte de chaque héros de cette catégorie pour mieux coller à ce nouveau format. Dans l’opération, ce rôle gagne clairement en charme par rapport à l’orientation six contre six, mais aussi fatalement en responsabilité en étant seul maître à bord.

Les héros Dégâts connaissent quant à eux un véritable vent de fraîcheur, avec une plus grande liberté de mouvements et davantage d’opportunités d’accomplir leur mission principale (au lieu de tirer sur des boucliers) : abattre des héros adverses.

Avec cette nouvelle orientation en cinq contre cinq, les parties d’Overwatch 2 gagnent nettement en dynamisme et en visibilité.©Robin Lamorlette

Restent les Supports qui, à part un passif introduit dans la première bêta leur permettant de se soigner après un laps de temps sans prendre de dégâts, semblent être à l’heure actuelle les plus gros perdants sur Overwatch 2. Avec un tank en moins pour les protéger, se défendre contre des adversaires trop collants se révèle plus difficile que jamais. Espérons que Blizzard saura proposer une solution pour soulager les meilleurs joueurs et joueuses d’entre nous.

En somme, à part enlever un joueur par équipe et troquer le tant honni mode 2CP (il ne manquera à personne) pour un mode Push autrement plus intéressant, autant enlever le Chopper dans la pièce : qualifier cette refonte du PvP (aussi impactante et plaisante soit-elle) de suite est un abus de langage de Blizzard. De tels changements auraient en effet pu être apportés au jeu original, au lieu de le laisser dans un état végétatif pendant près de trois ans.

Des nouveautés au compte-gouttes

Si vous vous attendiez avec cette seconde phase de bêta à être douché de nouveaux héros, modes, de nouvelles cartes, fonctionnalités ou de rééquilibrages à tous les étages, vous risquez d’être légèrement déçu. La première phase de bêta s’était en effet montrée plus généreuse sur ce point, avec un nouveau héros, quatre nouvelles maps et des fonctionnalités qu’on aurait aimé voir arriver plus tôt – un tableau des scores complet et un système de ping.

Dans cette seconde mouture, on ne retrouve que deux nouveautés notables : la Reine des Junkers, un nouveau héros Tank et une nouvelle carte Hybride, Paraiso, fief du charismatique et talentueux Lucio, située au Brésil. À noter toutefois que le tableau des scores introduit durant la première bêta gagne en visibilité et en informations clés pour nous aider à y voir plus clair afin de blâmer ses coéquipiers si la partie est mal engagée.

La Reine des Junkers, la charismatique nouvelle héroïne à l’honneur dans cette bêta, est aussi diablement amusante à jouer que redoutable à affronter.©Robin Lamorlette

Pour autant, l’arrivée d’un nouveau héros dans Overwatch est ce qui rend ce jeu si spécial. À chaque fois, Blizzard parvient à nous surprendre agréablement. La Reine des Junkers ne fait pas exception, avec un gameplay très orienté corps à corps, où chaque attaque de mêlée fait saigner son adversaire et la soigne. Cette nouvelle héroïne est ainsi diablement amusante à jouer, et redoutable pour ses adversaires. Un Tank à la sauce Overwatch 2 très bien ficelé, en somme.

La carte Paraiso s’inscrit quant à elle parfaitement dans la direction artistique si atypique de la franchise, en mêlant notre monde contemporain à un futur cyberpunk vivant et coloré. Seul bémol : le fait qu’elle s’inscrive dans le mode Hybride, au lieu d’intégrer la liste pour l’instant chiche des cartes du nouveau mode Push.

Un futur optimiste ?

Bêta oblige, cette nouvelle version jouable du PvP d’Overwatch 2 était amputée de nombreux éléments que nous ne retrouverons qu’à partir du 4 octobre. On peut notamment citer le mode Compétitif, l’intrigant mode PvE et, bien sûr, le modèle économique d’un jeu qui passera en free-to-play. Si nous savons déjà que le jeu disposera d’un système de Battle Pass saisonnier qu’il faudra compléter en un mois et demi et qu’il coûtera 1 000 crédits en jeu, reste à savoir à quel prix en argent réel il sera proposé, et à quel point il faudra poncer le mode PvP pour en voir le bout.

Toujours est-il que Blizzard semble être plus ambitieux que jamais pour son FPS, en ajoutant des tonnes d’éléments cosmétiques et des nouveautés comme les accessoires sur les armes ou des skins Mythiques personnalisables. La perspective d’accueillir tous les mois et demi un nouveau héros au choix, une nouvelle carte et un nouveau mode de jeu est quant à elle particulièrement attrayante.

Cette seconde phase de bêta fut l’occasion de découvrir les nouveaux skins originaux des héros d’Overwatch premier du nom, globalement très réussis.©Robin Lamorlette

Mais ce qui nous intrigue le plus en tant que fan absolu de cet univers fascinant, c’est le mode PvE, qui permettra de développer grandement le lore d’Overwatch, tout en s’amusant avec ses amis avec quelques mécaniques de RPG pour rendre surpuissants ses héros favoris. Il faudra malheureusement attendre 2023 pour découvrir ce qui a mobilisé autant de temps et de ressources chez Blizzard.

Quoi qu’il en soit, Overwatch 2 s’annonce comme le retour en grande pompe d’une franchise qui, à sa sortie en 2016, a provoqué un véritable tsunami dans la sphère des FPS compétitifs, et dans le monde de la pop culture en général. Et on ne peut que s’en réjouir, car le monde aurait bien besoin de plus de héros.

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Article rédigé par
Robin Lamorlette
Robin Lamorlette
Journaliste
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