Actu

Au Japon, des chercheurs ont créé une peau (presque) humaine pour les robots

26 juin 2022
Par Marion Piasecki
Un doigt robotique couvert de peau "bio-hybride".
Un doigt robotique couvert de peau "bio-hybride". ©Shoji Takeuchi / Université de Tokyo

Innovant ou cauchemardesque ? Trouvant l’habituel silicone des robots humanoïdes pas assez réaliste, des scientifiques japonais ont mis au point une peau semblable à la nôtre qui peut même cicatriser.

L’apparence des robots, en particulier ceux qui doivent assurer un rôle social ou de soin, fait depuis toujours débat parmi les scientifiques. D’une culture à l’autre, d’une génération à l’autre, les attentes sont différentes entre ceux qui veulent un robot qui a clairement l’apparence d’une machine et ceux qui souhaitent que les robots ressemblent le plus possible à des humains. Une équipe de chercheurs de l’Université de Tokyo penche plus pour l’hyperréalisme et s’intéresse en particulier à un de ses principaux obstacles : la peau.

Une peau créée à partir de cellules humaines

Aujourd’hui, les concepteurs de robots utilisent le silicone pour donner l’illusion d’une peau pour les robots humanoïdes, ce qui marche assez bien au niveau de l’apparence mais pas au niveau de la texture. Des tentatives de recréer une vraie peau pour les robots ont déjà eu lieu par le passé, sans grand succès, car le corps humain est doté de zones arrondies et irrégulières qui peuvent être difficiles à recouvrir.

Pour ces nouveaux essais, les chercheurs ont plongé le doigt robotique dans une solution à base de collagène et de fibrostases, c’est-à-dire des cellules de la peau. Cette nouvelle technique permet de recouvrir le robot uniformément avec les cellules et lui donne des caractéristiques propres à une vraie peau, comme sa texture, son élasticité, sa réaction à l’humidité et sa capacité à cicatriser avec l’aide d’un pansement au collagène.

Toujours plus de réalisme

L’équipe de scientifiques ne compte cependant pas s’arrêter là et pense déjà aux possibles améliorations. Ce premier modèle est beaucoup plus fragile que la peau humaine et doit être constamment entretenu pour « survivre ». Les chercheurs veulent créer un modèle plus sophistiqué qui répondrait à ces problèmes et pourrait même être encore plus réaliste avec des neurones sensoriels, des poils, des ongles et des glandes sudoripares pour la transpiration.

Mais pourquoi atteindre un tel réalisme ? Aujourd’hui, il est difficile pour les robots humanoïdes de ne pas tomber dans la « vallée de l’étrange », cet état de malaise que les personnes ressentent face à un robot qui est à la fois trop proche de l’humain mais en même temps pas assez. En améliorant le réalisme de la peau, les chercheurs espèrent que cela améliorera la communication entre humains et robots et réduira ce sentiment de malaise.

À lire aussi

Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
Pour aller plus loin