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Test Labo du Sony Alpha 6400 : l’hybride qui souhaite séduire les vlogueurs

03 mai 2019
Par Romain Challand, Marielle Masounave
Test Labo du Sony Alpha 6400 : l’hybride qui souhaite séduire les vlogueurs

En résumé

Le Sony Alpha 6400 est un ajout intéressant au catalogue du constructeur puisqu’il offre des possibilités assez inédites chez le constructeur, comme celle de pouvoir se filmer aisément grâce à l’écran qui pivote vers l’avant. Un outil qui risque de séduire les vlogueurs, d’autant que les performances générales du boîtier sont très bonnes et le placent entre un a6300 et un a6500. La réactivité et la précision de l’autofocus – aidé par de l’apprentissage profond (deep learning en anglais)- séduisent également, et l’arrivée prochaine de l’Eye AF pour la reconnaissance des yeux des animaux devrait plaire à ceux qui photographient leur quotidien. C’est d’autant plus vrai que l’appareil se glisse aisément dans une poche de manteau. Toutefois, par rapport au a6500, ce modèle n’embarque pas de stabilisation du capteur, et se montre moins adapté à des clichés en basse luminosité.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Un format passe-partout idéal pour le quotidien
  • Un écran qui pivote vers l'avant et un autofocus très efficace
  • De fortes capacités de recadrage et une belle homogénéité des images
Les moins
  • Absence de stabilisation du capteur
  • Une prise microphone, mais pas de prise casque

Notre test détaillé

Présenté en janvier dernier, le Sony Alpha 6400 (a6400) s’est laissé approcher pendant quelques semaines, et a fait un tour par notre labo pour affronter notre protocole de test. Si le produit ne révolutionne pas la gamme, il suscite l’intérêt grâce à de grandes performances AF et un nouvel écran.

Sony n’a pas tenté de lancer un boîtier encore plus performant que son a6500, mais a préféré apporter quelques nouvelles idées sur cette gamme avec un a6400 au bagage technique inspiré du a6300. L’appareil ne propose donc pas de système de stabilisation du capteur, bien qu’il embarque le même capteur APS-C de 24,2 mégapixels, associé cette fois au processeur BionZ X des derniers Alpha 7 et 9. Ceci permet au a6400 de proposer une rafale de 11 ips avec suivi AF et une plage de sensibilité allant jusqu’à 102 400 ISO. L’obturation électronique est limitée à 1/4000. C’est un détail, mais peut-être un peu dommage quand on connait les performances AF de l’appareil, qui semble donc adapté à la photographie de sujets en mouvements ou sportive. Une ou deux vitesses de plus n’auraient pas été de refus.

sony a6400

© Fahim Alloul / Labo Fnac

Le design et l’ergonomie

La prise en main

L’Alpha 6400 reprend le même boîtier que son prédécesseur. Il affiche des dimensions (données constructeur) de 120 x 66,9 x 59,7 mm, tandis que son poids atteint 403 grammes. Malgré un format plus compact que celui de la série A7, et à peu près équivalent à un Lumix GX9, l’a6400 offre une prise en main plutôt agréable grâce à une poignée ergonomique et creusée (environ 2 cm). Mais sa hauteur de seulement 6 cm risque de laisser au moins un doigt sur la touche. Un repose-pouce est prévu pour améliorer la préhension, et le boîtier se manie aisément à une main. Pratique pour ceux qui l’utilisent avec une petite optique fixe, l’ensemble se rendant discret et adapté à la photographie au quotidien. C’est aussi le cas avec le zoom 16-50 ici testé.

sony a6400

© Fahim Alloul / Labo Fnac

Le Sony a6400 apporte une nouveauté principale en matière d’ergonomie, à savoir un écran qui pivote vers l’avant. Si cette fonction peut paraître anodine pour une grande proportion des utilisateurs, elle est en fait essentielle pour le positionnement du produit, qui s’adresse notamment aux blogueurs/vlogueurs (vidéo blogueurs). Si on associe à cela le gabarit compact du produit, ainsi que la compatibilité Bluetooth/Wi-Fi de l’appareil, les Instagrammeurs en herbe ont ici un outil idéal pour capturer leur quotidien. L’appareil s’équipe d’une touche Fn qui devient une touche d’envoi vers le smartphone lorsqu’on sélectionne une ou plusieurs images dans la galerie. La première connexion entre l’appareil et l’app Imaging Edge Mobile est un peu fastidieuse (consulter le guide rapide) mais les connexions suivantes s’établissent d’un simple scan NFC ou QR Code.

sony a6400

© Fahim Alloul / Labo Fnac

Avec ce nouvel usage, l’a6400 peut se positionner comme un boîtier pratique à la fois pour le vlog et pour des petits reportages de tous les jours, d’autant que la monture E permet de profiter du parc optique complet de Sony (E et FE). La manipulation de cet écran est au début assez déroutante puisque la charnière doit pivoter deux fois avant que l’écran ne passe “par-dessus” le boîtier. En mode “selfie”, l’appareil détecte automatiquement que l’écran a été basculé vers l’avant, et l’interface s’adapte légèrement à cela. Par exemple, le boîtier propose automatiquement un retardateur – désactivable – de 3 secondes après que l’utilisateur ait touché l’écran pour effectuer la mise au point.

sony alpha 6400

© LaboFnac

Concernant le reste des éléments ergonomiques majeurs, on relève un viseur XGA OLED Tru-Finder de 2,36 millions de points, qui se montre tout à fait pertinent, même si des produits récents nous ont habitué à des tailles, des définitions et des fréquences d’affichage encore plus emballantes. La batterie, rechargeable en USB, propose une endurance d’environ 360 prises de vues depuis le viseur (CIPA), et d’environ 70 min d’enregistrement vidéo en continu.

sony a6400

© Fahim Alloul / Labo Fnac

La connectique

Enfin, la connectique se compose d’une prise microphone pour les enregistrements vidéo, d’une prise de charge/transfert micro USB, et d’une prise micro HDMI (type D). Le Bluetooth, le Wi-Fi, et le NFC sont de la partie.

sony a6400

© Fahim Alloul / Labo Fnac

Les fonctions

Avec le a6400, toute la réflexion de Sony semble avoir tourné autour des performances AF, et la marque n’hésite pas à évoquer une mise au point ultra-rapide à 0,02 seconde – la plus rapide du monde d’après le constructeur. Le système AF est hybride, avec 425 points à corrélation de phase et détection de contraste, et recouvrant 84 % de la surface du capteur.

Surtout, c’est l’ajout d’intelligence artificielle qui pique notre curiosité à l’évocation de ce boîtier. Sony parle de fonctions « Real-time Eye AF » pour la mise au point automatique en temps réel sur les yeux et le « Real-time Tracking » pour le suivi en temps réel du sujet photographié/filmé. Au-delà de l’emploi du terme “intelligence artificielle” à des fins marketing, Sony s’appuie sur des algorithmes développés en interne et sur de l’apprentissage profond (deep learning), le processeur étant en mesure de reconnaître et suivre plus facilement des visages (et les yeux) car il a été entraîné pour cela. En revanche, d’après la marque, le boîtier ne propose pas d’apprentissage automatique (machine learning) et les améliorations de la fonction arriveront par le biais de mises à niveau du firmware. Le déploiement du prochain apportera d’ailleurs l’Eye AF sur les yeux des animaux.

L’Eye AF fonctionne très bien, et il est même possible de choisir entre l’œil gauche et l’œil droit du sujet. Les lunettes de vue ne font pas peur à cette fonction, et l’Eye AF se débrouille plutôt bien même lorsque la personne porte des lunettes de soleil puisque la mise au point s’effectue alors sur l’armature.

La résolution

Le Sony Alpha 6400 est équipé d’un capteur CMOS Exmor, au format APS-C (23,5 x 15,6 mm), de 24,2 mégapixels. Selon le constructeur, il s’agit du même capteur que celui qui équipe l’Alpha 6300, son prédécesseur. Il est ici associé à l’optique Sony E PZ 16-50 mm F3.5-5.6 OSS, un objectif court à zoom motorisé.

galerie a6400

Image sans recadrage (JPEG compressé) © Romain Challand / Labo Fnac

L’Alpha 6400 offre des capacités de recadrage très intéressantes, particulièrement au 28 et au 50 mm où elles atteignent 71 et 75%. Cela signifie que dans le cadre d’un tirage 20 x 30 cm visionné à 30 cm de distance, il est possible de ne garder que 29 et 25% de l’image sans constater de dégradation de la qualité. Au 70 mm, cette capacité de recadrage reste très bonne, permettant de ne conserver que 36% de l’image au besoin.

sony a6400

75% de l’image a été rogné @ Romain Challand / Labo Fnac

Ce qui est particulièrement pratique ici, c’est que le centrage et l’homogénéité sont excellents à toutes les focales mesurées, ce qui permet d’effectuer ces recadrages même en bordure de l’image. Pratique pour des petits reportages, ou encore pour de la photographie de produits avec recadrage en post-traitement. Cela permet aussi, puisque l’autofocus est performant, de se concentrer sur le suivi d’un sujet plus que sur un cadrage précis lorsqu’on utilise le boîtier. Idéal pour un reporter d’actualité, donc. Ou encore pour photographier des enfants.

La sensibilité (restitution des détails)

Pour évaluer la sensibilité, nous soumettons notre scène test aux APN afin d’évaluer leur niveau de restitution des détails en situation. Cette scène test se compose de modules avec différentes matières, textures et couleurs, tandis que la situation choisie correspond à un niveau d’éclairement moyen (500 Lux), équivalent à celui d’un salon en lumière tamisée.

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Notre scène test, photographiée au 28 mm. Cliquez pour afficher l’image en grand. © Labo Fnac

Et le Sony Alpha 6400 est franchement doué en matière de restitution des détails, particulièrement au 28 mm où la plupart des situations sont affrontées avec maîtrise. On lit aisément sur le panneau de texte jusqu’au corps 6, les trames de tissus, les différents extraits de cuirs ou encore les différentes textures de minéraux ainsi que la végétation ne sont pas tous parfaitement détaillés mais le système s’en sort bien dans ces situations. Même constat pour les teintes de noir ou de blanc, où l’A6400 assure mieux que la plupart des appareils testés. Avec l’augmentation de la focale, au 50 ou au 70 mm, le rendu des textures est moins probant, d’autant que la plus faible ouverture de l’objectif pousse le boîtier à compenser en sensibilité (sur mode Programme), et on relève l’apparition de bruit.

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Rendu du tissu au 28 mm © Labo Fnac

Associé à cet objectif, il conviendra donc de privilégier l’utilisation du grand-angle plus que celui du zoom. Rappelons que ceci ne vaut que pour la situation d’éclairement moyen citée ci-dessus.

Les qualités optiques

L’objectif Sony E PZ 16-50 mm F3.5-5.6 OSS couvre une distance focale équivalente à 24-75 mm (au format 24 x 36), et à une ouverture comprise entre f/3,5 et f/5,6. Elle se compose de 9 éléments répartis en 8 groupes, et possède un diaphragme circulaire à 7 lamelles. La distance minimale de mise au point est de 0,25 – 0,3 m, son rapport de grossissement est de 0,215x et son diamètre est de 40,5 mm. Ses dimensions sont de 64,7 x 29,9 mm et son poids de 116 grammes.

Le système ne présente pas de défaut particulier, que ce soit en matière d’astigmatisme, de distorsion géométrique ou d’aberrations chromatiques.

La vidéo

Le Sony Alpha 6400 n’est pas le mieux loti en vidéo dans le catalogue du fabricant, mais pas question de lui en tenir rigueur au regard de son positionnement. L’appareil s’avère capable de filmer en 4K sans recadrage à 25 images par seconde, mais également en Full HD à 60 ips ou jusqu’à 120 ips. Les profils d’image S-Log2, S-Log3, et HLG sont notamment présents.

Galerie d’images

Les images en faible luminosité, issues des réglages automatiques de l’appareil, ont été légèrement retouchées (ombres et hautes lumières), afin de les rendre plus homogènes. Certaines images ont été prises avec l’objectif 18-135 mm f/3.5-5.6, mais la plupart proviennent du E PZ 16-50 mm F3.5-5.6 OSS.

Conclusion

Le Sony Alpha 6400 est un ajout intéressant au catalogue du constructeur puisqu’il offre des possibilités assez inédites chez le constructeur, comme celle de pouvoir se filmer aisément grâce à l’écran qui pivote vers l’avant. Un outil qui risque de séduire les vlogueurs, d’autant que les performances générales du boîtier sont très bonnes et le placent entre un a6300 et un a6500. La réactivité et la précision de l’autofocus – aidé par de l’apprentissage profond (deep learning en anglais)- séduisent également, et l’arrivée prochaine de l’Eye AF pour la reconnaissance des yeux des animaux devrait plaire à ceux qui photographient leur quotidien. C’est d’autant plus vrai que l’appareil se glisse aisément dans une poche de manteau. Toutefois, par rapport au a6500, ce modèle n’embarque pas de stabilisation du capteur, et se montre moins adapté à des clichés en basse luminosité.

Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
Journaliste
Marielle Masounave
Marielle Masounave
Responsable des tests photo