Moto nous propose avec le Razr 40 Ultra un pliant à clapet très réussi présentant un écran externe de belle taille, qui trouve tout son sens grâce à son excellente intégration logicielle. L’absence de pliure est un vrai plus par rapport au Flip 4 de Samsung, mais attention, le géant coréen fourbit ses armes !
En résumé
Le Razr 40 Ultra est un pliant qui donne sans conteste du fil à retordre à la génération actuelle de Flip de Samsung. Son grand écran externe fait toute la différence, surtout lorsqu’il est comme ici très bien exploité. Il s’agit d’un smartphone fluide, bien fini, avec un beau travail sur les détails tels que la charnière robuste et souple, ou encore la pliure très discrète. L’autonomie a progressé et l’interface utilisateur Moto reste toujours aussi agréable. Seule la partie photo peut sembler en retrait, mais rares sont les pliants véritablement convaincants sur le sujet.
Notre prise en main
Moto nous propose pour aborder l’été en beauté pas moins de deux nouveaux Razr, un nom ô combien prestigieux aux yeux des plus anciens, qui rime désormais avec pliant. Nous trouvons donc le Razr 40 et le plus haut de gamme Razr 40 Ultra, dont nous vous proposons de découvrir notre prise en main en attendant l’arrivée des tests menés par le Labo.
Le Razr 40 Ultra est un pliant à clapet dont l’ergonomie générale rappelle celle des téléphones à clapet des années 2000. La marque le propose en France en une seule configuration mémoire, soit 8 Go de RAM et 256 Go de stockage, au prix de 1 199 €. Il trouvera donc sans surprise face à lui le Samsung Galaxy Z Flip 4 qui entend tuer le suspens avec de fortes réductions de prix, car son successeur semble dans les starting-blocks. En tout cas, les rumeurs vont bon train. En effet, on le trouve aujourd’hui en 8/128 Go à 749 € au lieu de 1 109 €…
Pour en revenir au Razr 40 Ultra, Moto le décline en trois coloris : Infinite black, Glacier blue et l’original Viva magenta qui n’est autre que la couleur de l’année selon Pantone.
Notre prise en main a été faite avec un smartphone prêté par la marque revêtant une très classique robe noire.
Design et ergonomie
Le nouveau Razr 40 Ultra se place dans la lignée de ses prédécesseurs avec un design basé sur un écran intérieur qui vient se replier sur lui-même par le biais d’une charnière placée sur sa largeur. Cet écran affiche une diagonale de 6,9 pouces au format 22/9e contre 6,7 pouces pour son prédécesseur et pour le Samsung Galaxy Z Flip 4. Cet écran se caractérise par la quasi-absence de pliure : on la sent encore en passant le doigt, mais de manière beaucoup moins prégnante que sur son concurrent coréen.
Autre atout du Moto, sa charnière en goutte d’eau – qui, notons-le au passage, a résisté à 400 000 cycles ouvertures-fermetures réalisés en laboratoire – permet une fermeture parfaite : on ne trouve donc pas d’espace entre les deux moitiés d’écran. Cela réduit logiquement les risques de voir de la poussière s’y glisser. Le mouvement d’ouverture est souple, même s’il demeure hasardeux de tenter l’opération à une seule main. Avec un peu d’exercice, nous y sommes parvenus avec une certaine fluidité, mais il faut déployer une certaine poigne. La fermeture est plus aisée et le clac produit devrait rappeler certains souvenirs aux utilisateurs de mobiles à clapet d’antan. La caméra frontale vient se glisser dans un poinçon ménagé dans l’écran pliant.
Le pli de l’écran est très discret.
En fermant le Razr 40 Ultra, on profite de son écran secondaire à la taille impressionnante avec une diagonale de 3,6 pouces contre seulement 1,9 pouce pour le Samsung Galaxy Z Flip 4. Le Razr 2022 faisait déjà figure de bon élève avec son écran externe de 2,7 pouces. Voici donc un afficheur tactile plutôt original, puisqu’il vient englober les deux caméras du smartphone. Sa surface se montre salissante, malheureusement, et nous avons remarqué que la poussière avait tendance à s’accumuler autour des deux optiques photo. En revanche, le revers en verre Gorilla Glass Victus opte pour une finition mate qui résiste bien aux traces de doigts.
Les flancs sont eux en aluminium avec, sur la droite, les classiques boutons de réglage du volume et de mise sous tension. Ce dernier intègre en plus le lecteur d’empreinte digitale au fonctionnement n’appelant aucune critique. Malheureusement, ouvert, le Moto Razr 40 Ultra est un très grand smartphone : sa hauteur dépasse allègrement les 170 mm avec en prime l’écueil de la présence d’une charnière au centre. Logiquement, donc, les boutons sont trop hauts pour tomber naturellement sous les doigts.
Saluons en revanche son poids plutôt contenu. Il se situe autour des 188 g, soit une douzaine de grammes de gagnés par rapport à son prédécesseur. Les finitions sont tout simplement impeccables et n’ont rien à envier à Samsung. Malheureusement, Moto ne parvient pas à faire mieux qu’une simple résistance aux éclaboussures alors que le Flip est lui IPX8 : une immersion totale ne l’effraie pas.
Le Moto Razr 40 Ultra se passe de prise casque analogique et d’emplacement microSD. Il ne peut accueillir qu’une nanoSIM. Pour utiliser une seconde ligne, il faudra passer par la technologie eSIM.
L’écran
Commençons par l’écran principal qui s’appuie sur la technologie pOLED avec une dalle affichant une résolution de 2 640×1 080 pixels. Cela donne une excellente finesse d’affichage avec une densité de 413 ppp. Les mesures du Labo nous permettront de saisir avec une grande précision le comportement de cet écran qui, à l’usage, a su nous séduire. Pour les couleurs, nous avons rapidement opté pour le mode Couleurs naturelles, qui offre un rendu équilibré et précis. La luminosité est élevée et nous avons pu utiliser sans souffrance le smartphone sous le soleil printanier.
Moto communique beaucoup sur la capacité de la dalle de son Razr 40 Ultra à atteindre l’exceptionnelle fréquence de rafraîchissement de 165 Hz, un chiffre réservé la plupart du temps aux smartphones gaming. Nous retrouvons la technologie LPTO qui permet au mobile de faire varier automatiquement ce chiffre afin d’obtenir un bon équilibre entre consommation énergétique et fluidité. Ici, ce chiffre varie en théorie entre 1 et 165 Hz. Dans les faits, la fréquence maximale est rarement atteinte, on se contente souvent de 120 Hz : il faut dire aussi qu’au-delà de certains jeux, peu d’applications sont capables de gérer les 165 Hz. L’utilisateur peut opter entre deux réglages qui présentent la particularité d’être tout deux dynamiques : le premier peut s’étendre de 1 à 165 Hz et le second de 1 à 60 Hz.
Le second écran s’appuie lui aussi sur la technologie AMOLED. Sa définition est de 1 056×1 066 pixels. Une belle finesse, donc, pour une dalle quasiment carrée. Sa fréquence de rafraîchissement est de 144 Hz, un chiffre impressionnant, mais pas franchement utile sur une petite diagonale à notre sens. Avec une luminosité de 1 100 nits annoncée en pic, aucun problème de lisibilité en extérieur.
Qualité audio
Le Moto Razr 40 Ultra adopte un dispositif sonore désormais classique avec deux haut-parleurs avec un système hybride composé d’un véritable haut-parleur s’exprimant au travers d’évents placés dans sa tranche inférieure et d’un second transducteur développé principalement pour les appels téléphoniques en mains libres. Il est quant à lui placé derrière une fente juste au-dessus de l’écran.
La puissance est plutôt au rendez-vous, mais nous attendrons le retour des tests du Labo pour obtenir un chiffre précis. Le rendu est celui d’un smartphone, avec des graves faiblement représentés au contraire des médiums et hauts médiums : parfait pour suivre les dialogues d’une série TV.
Faute de prise casque, il faudra passer par des écouteurs USB-C ou par un casque Bluetooth. Nous retrouvons dans tous les cas l’optimisation Dolby Atmos, ainsi qu’un mode Son spatial à l’efficacité qui ne saute pas vraiment aux yeux, ou plutôt aux oreilles.
Performances et interface
Le Moto Razr 40 Ultra ne joue pas la surenchère en matière de mécanique, puisque nous retrouvons tout simplement le même processeur que son prédécesseur (et au passage que le Samsung Galaxy Z Flip 4), soit l’éprouvé Qualcomm Snapdragon 8+ Gen 1. Dans le cadre d’une utilisation quotidienne, aucun souci à se faire. L’interface répond parfaitement et les jeux les plus gourmands s’expriment avec un niveau de détails poussé. Mais, de par son architecture où tous les composants entrent au chausse-pied, le Razr 40 Ultra chauffe assez rapidement et réduit donc relativement rapidement la fréquence de son CPU et de son GPU afin de maintenir une température raisonnable. Cela se traduit logiquement par une baisse des performances en cas d’utilisation intensive prolongée.
Une fois encore, l’éprouvant protocole de tests du Labo devrait nous permettre de nous faire une idée précise des performances de ce smartphone lorsqu’il est poussé dans ses derniers retranchements.
Moto nous a habitués depuis longtemps maintenant à proposer des surcouches légères et très proches dans l’esprit des versions dites pures d’Android. Le Razr 40 Ultra ne fait pas exception à la règle. Sur la base d’Android 13, l’interface de ce smartphone est tout d’abord fluide et stable. Moto va un peu plus loin en matière de personnalisation et de contrôle gestuel, mais le cœur du développement des ingénieurs de la marque s’est concentré sur la gestion du second écran. Un menu dédié permet d’en personnaliser l’aspect (horloges, fond d’écran…).
L’interface s’appuie sur une série de panneaux entre lesquels on navigue par des swipes horizontaux. Contrairement à certains de ses concurrents, le Razr 40 Ultra permet de lancer sans manipulations spécifiques de nombreuses applications qui s’adapteront avec plus ou moins de bonheur au petit écran externe. Twitter ou encore Google Actualités s’affichent sans problème, tandis que Spotify a même l’honneur de présenter une interface optimisée, fruit d’un partenariat avec Moto. Des jeux sont aussi préinstallés pour fonctionner exclusivement sur ce petit afficheur. Attention, certains risquent de vous rendre rapidement addicts… Ce fut notre cas avec Marble Mayhem. Vous l’aurez compris, le Razr 40 Ultra tire très bien profit de la présence d’un second écran.
Moto annonce que son smartphone pourra bénéficier de trois mises à jour de système d’exploitation (Android 14, 15 et 16), ainsi que de quatre années de mises à jour de sécurité.
Communications
La partie radio est largement dimensionnée pour tirer profit de ce que nous proposent aujourd’hui, et sans doute demain aussi, les opérateurs. On trouve ainsi une 5G capable en théorie de dépasser le gigabit et une 4G qui n’est pas en reste. Le Razr 40 Ultra dispose aussi du wifi 6e et du Bluetooth 5.3. Sur le papier, rien à redire, donc. Les puissants outils de mesure du Labo permettront d’estimer la capacité du smartphone à capter les différents réseaux et à offrir une connexion fiable.
À l’usage, nous n’avons rien remarqué de particulier. Le Razr 40 Ultra se montre à l’aise en agglomération, mais aussi en campagne. Les conversations téléphoniques sont agréables et internet se montre véloce : à Paris, nous avons pu dépasser les 500 Mo/s !
Photo et vidéo
La photo est rarement mise en avant sur les smartphones pliants à clapet, qui manquent souvent d’espace pour glisser pléthore de caméras et d’immenses capteurs. Le Razr 40 Ultra propose comme son prédécesseur et comme le Samsung Galaxy Z Flip 4 deux caméras. Point de téléobjectif, donc. La caméra principale, qui est sans surprise un grand-angle, est totalement revue par rapport au Razr 2022. Le capteur passe de 50 à 12 mégapixels. Une régression ? Pas nécessairement, car cela permet de bénéficier de photosites nettement plus imposants afin de capturer un maximum de lumière.
L’optique évolue aussi, puisque l’on passe d’une ouverture de f/1,8 à f/1,5. Le second module photo est un ultra grand-angle qui semble quant à lui repris de la précédente génération avec son capteur de 13 mégapixels et son optique f/2,2. La caméra frontale suit la même voie, puisque c’est la même que l’année dernière avec un imposant capteur de 32 mégapixels.
En attendant le verdict des experts du Labo qui disposent d’outils de mesure à la pointe de la technologie, nous n’avons pas pu résister à profiter du beau temps pour une petite séance photo. Le grand-angle du Razr 40 Ultra produit des photos très correctes, avec notamment un excellent niveau de détails et des couleurs dynamiques, mais pas trop. Nous avons cependant observé quelques traitements numériques trop présents, avec par exemple un contraste manquant de naturel. Le zoom numérique est moyen : il bénéficie d’un gros capteur de 50 mégapixels ou plus.
Avec un capteur de seulement 12 mégapixels, le zoom numérique n’est pas exceptionnel.
La nuit, les images produites affichent une balance de blancs précise et une bonne gestion des réverbères : l’effet de flare est plutôt bien jugulé. Moto a opté pour un lissage un peu trop prononcé et donc beaucoup de détails qui passent à la trappe.
L’ultra grand-angle, relativement modeste sur le papier, se montre plutôt convaincant avec un bon niveau de détails, des couleurs équilibrées et une netteté homogène. Il faut dire que cette caméra dispose d’un autofocus, ce qui n’est pas encore toujours le cas. Cela lui permet par ailleurs de se montrer très efficace en macrophotographie. L’ultra grand-angle se montre plutôt efficace aussi la nuit.
La cohérence chromatique entre les deux caméras est parfaite.
La caméra frontale permet de réaliser de beaux selfies détaillés et nets, avec un bon rendu des textures de peau. Notons qu’elle déploie le pixels binning pour aboutir à une photo de 8 mégapixels.
Le grand-angle en action.
Le Razr 40 Ultra filme en 4K à 60 images par seconde. Les vidéos réalisées avec la caméra principale sont très détaillées et dynamiques.
Notons pour finir que le smartphone tire profit de la présence de son écran externe pour offrir de nouvelles possibilités de prise de vue. Vous pourrez ainsi faire des selfies avec les caméras dorsales du smartphone, l’écran externe servant alors d’interface, notamment pour caler le cadrage.
Autonomie
La précédente génération de Moto Razr a souvent été critiquée pour son autonomie très réduite. Nous en saurons plus avec les résultats des tests menés par le Labo. La marque affirme avoir beaucoup travaillé sur la question. Le Razr 40 Ultra embarque une plus grosse batterie, on passe de 3 500 à 3 800 mAh (3 700 mAh pour le Samsung Galaxy Z Flip 4 pour rappel). En pratique, nous avons pu nous passer de recharge durant une grosse journée, ce qui n’était pas toujours le cas avec son prédécesseur.
La recharge s’appuie toujours sur un bloc secteur fourni délivrant 30 W. Le protocole du Labo fera foi là aussi. Pour notre part, nous estimons le temps de charge à un peu moins de 90 minutes. Rien de vraiment exceptionnel en 2023, mais, là aussi les pliants ont du mal à franchir le cap de la charge ultrarapide. Une bonne nouvelle cependant avec l’arrivée de la recharge sans fil 5W, absente du modèle de l’année dernière.