Prise en main

Lumix DMC-GF3, examen à la loupe du nouvel hybride Panasonic

08 août 2011
Par frrc
Lumix DMC-GF3, examen à la loupe du nouvel hybride Panasonic
©DR

Les hybrides ont la côte. Découvrons alors le potentiel de ce nouveau venu, killer potentiel de compacts (trop limités) ou encore de reflex (trop gros)…

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Plus performants que les bridges et compacts experts, mais presque aussi qualitatifs que les reflex, les petits hybrides séduisent de plus en plus les photographes exigeants à la recherche d’une alternative entre compacts (trop) limités et reflex (trop) encombrants.

Le secret de leurs performances : un capteur plus grand que celui des compacts, permettant alors d’améliorer la sensibilité, la dynamique et la gestion de la profondeur de champ.

Ces hybrides, par rapport aux compacts experts ou amateurs, sont en effet capables de développer des images plus nettes en basse lumière, mais aussi d’aller chercher plus de détails dans les zones sombres et claires d’une même image. Il est aussi plus facile, moyennant l’usage d’une optique « pancake » lumineuse, de maximiser son flou d’arrière plan, afin de réaliser par exemple de beaux portraits. Enfin, pour finir, ils sont plus rapides.

Pour tout cela les compacts traditionnels sont clairement relégués en second plan. Voyons alors si ce GF3 mérite sa bonne place dans le marché de plus en plus concurrentiel des compacts à objectifs interchangeables…

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La cure d’amaigrissement des hybrides continue. Le GF3 est en effet plus mince et plus léger que son prédécesseur : le Lumix GF2. Si cela peut poser problème pour la stabilité de l’appareil quand on réalise des prises de vues en basse lumière (vitesse d’exposition lente), cela va clairement dans le sens d’une miniaturisation réclamée par le grand public. Exit aussi les touches de réglages trop nombreuses, ainsi que la traditionnelle molette de sélection mode (P/A/S/M). Tout cela s’active dans le menu ou via l’écran tactile. Faut-il s’en plaindre ? Oui car en plein soleil il sera plus difficile de rentrer dans les réglages de l’interface, l’écran n’apportant alors pas une visibilité suffisante. A contrario, quand l’écran reste bien visible, celui-ci présente une excellente réactivité au doigt, et la navigation devient alors vite un jeu d’enfant. Tant mieux. Et cela se prolonge pour la prise de vue puisqu’il est possible de déclencher en touchant directement sur l’écran la zone où se situe le sujet. J’avoue être un peu réservé sur cette approche, la prise en main se trouvant un peu déséquilibrée lorsque le doigt vient toucher la surface de l’écran. A éviter donc en conditions de faibles éclairages, mais cela peut être intéressant quand le sujet se trouve bordé d’éléments perturbants pour la cellule de l’appareil photo (premiers plans envahissants par exemple). Une manière simple finalement pour éviter que l’AF automatique de l’appareil ne fasse le point au mauvais endroit. Un bon point aussi : le déclenchement sur l’écran est rapide et en net progrès par rapport aux versions précédentes !

Sinon le menu foisonne de réglages et de modes scènes. Cela reste un paradoxe qui fait débat. Les hybrides ciblent clairement une clientèle pressée de faire de belles images sans trop se prendre la tête. Alors pourquoi s’encombrer d’un menu aussi complet et riche en réglages ? Moi j’y vois une volonté de satisfaire tout le monde : l’amateur basique avec le mode automatique « iA », ou bien l’amateur technophile qui appréciera de pouvoir jouer à sa guise avec les réglages netteté, saturation, couleur, diaphragme

Voici quelques exemples de visuels écran qui montrent la logique de navigation :

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Une interface principale « Menu » (vignette en haut à gauche) donne accès à l’ensemble des réglages. On remarquera le mode « ENR » qui permet d’accéder à une interface (vignette en bas à droite) proposant de modifier les couleurs, la saturation et surtout… la netteté N (ici réglée à +2), que nous allons judicieusement sélectionner pour notre séance de tests plus bas!

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Matériels utilisés : Panasonic Lumix GF3 + 14/42 mm f/3.5 – f/5.6 // Nikon D700 + AF 85mm f/1.8 // Canon Ixus 860 IS.

Cobaye : une peinture éclairée en lumière du jour. Tests effectués à sensibilité minimale (ISO 200 pour le Nikon D700 & Canon Ixus 860, ISO 160 pour le GF3), en balance des blancs automatique, et diaphragme fermé à f/5.6.

Focale sélectionné : 84mm (GF3) / 85mm (D700) / 88.8mm (Ixus 860).

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La qualité d’image du GF3 est très bonne, mais présente bizarrement un piqué comparable à un très bon compact amateur (ici le Canon Ixus 860IS).  Elle présente même un rendu un peu plus mou. Etonnant ! Cela pourra être malgré tout corrigé via les options de réglages dans le menu « ENR»  en sélectionnant l’option « netteté +2 ». Dans ce cas le GF3 devance l’Ixus et arrive même à se rapprocher du Nikon D700 (5 fois plus cher que le GF3 tout de même !). Le Nikon D700 garde une bonne longueur d’avance, mais il faut reconnaître qu’il est largement avantagé par son optique de course : un 85mm f/1.8. L’écart aurait certainement été moins flagrant si en lieu et place du Panasonic 14/42mm livré de base avec le GF3, j’avais disposé d’un « pancake » Panasonic 14mm f2.5 pour le test !

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Le GF3 surprend par d’excellents résultats jusqu’à 1600 ISO ! Bien au-dessus de l’ancien modèle GF2 et très loin devant n’importe quel compact traditionnels. A 3200 ISO la qualité conserve encore une bonne tenue. Un grand bravo ! 

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La vidéo épouse la norme répandue de l’AVCHD Full HD en 2Mp (1920X1080p). C’est bien mais la mise au point en continue reste encore trop lente face à un sujet en mouvement. Il faut compter 2 à 3 secondes pour que l’AF se stabilise. Quoiqu’il en soit la concurrence ne fait pas mieux. Y compris les gros reflex professionnels. Le GF3 n’a donc pas à rougir de ce type de reproche.

A part ça la petite taille du produit dégrade la stabilité de l’appareil porté à main levé ; pas facile en effet de stabiliser ses rushs quand on bouge l’appareil pendant la vidéo. Un trépied est vivement conseillé ! Dommage enfin qu’aucune prise pour micro externe n’ait été prévue. Mais cela reste peut être compréhensible au vue de la taille réduite du GF3. On voit mal en effet un micro externe s’intégrer là-dessus.

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Le GF3 se hisse en bonne place des hybrides très performants du moment. Aussi sensible mais moins encombrant qu’un Olympus PL2, plus facile à utiliser et plus intuitif qu’un NEX5, il fournira de bien belles images quelles que soient les bonnes ou mauvaises conditions de lumières.

Ses limitations (AF lent en vidéo, écran tactile peu visible en plein soleil, absence de viseur, prise en main moins stable en raison d’une taille très fine, achat d’un pancake lumineux indispensable pour qui veut tâter d’une profondeur de champ réduite en portrait) ne seraient faire oublier les excellentes qualités globales du produit.

Bref un hybride qui remplit sa mission première avec talent: répondre à une demande de plus en plus assumée d’un large public qui pose sur la photographie un regard hédoniste, joueur et néanmoins exigeant.

Article rédigé par
frrc
frrc
libraire à Fnac Montparnasse passionné de musique et de photo