Pour son nouveau millésime de Galaxy S, Samsung reprend la même organisation que précédemment avec un S22 plutôt compact d’un côté et le S22 Ultra de l’autre qui joue la carte de l’ultra haut de gamme. Entre les deux, nous trouvons le S22+ qui est techniquement très proche du S22, mais qui propose un écran nettement plus grand. C’est ce modèle que nous allons à présent tester pour vous.
En résumé
Le Samsung Galaxy S22+ est un excellent smartphone et un modèle de cohérence. Nous retrouvons les points forts des mobiles haut de gamme de la marque (et même de ceux vendus bien moins cher) : le design est élégant avec des finitions parfaites, l’interface est une des plus réussies du moment et l’écran est excellent. Mais le constructeur semble être resté dans sa zone de confort face à une concurrence qui redouble d’efforts. En clair, il n’y a pas vraiment de prise de risque, tant sur le plan stylistique que technique. Le fossé par rapport à la précédente génération n’est pas aussi large que cela…
Note technique
Les plus et les moins
- Design classique, mais élégant
- Excellentes finitions
- IP68
- Un smartphone fluide
- Une interface réussie
- Un bel écran
- Un trio de caméras polyvalent
- Téléobjectif convaincant
- Un petit manque d’originalité
- Circuit graphique pas encore exploité à 100 %
- Pas de chargeur secteur fourni
- Le grand-angle et l’ultra grand-angle nous laissent sur notre faim
- Vitesse de charge en progrès, mais toujours moins rapide que la concurrence
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Le produit utilisé lors de ce test nous a été prêté par le fabricant. Nous le mettrons à jour ultérieurement avec les données récoltées lors d’un test réalisé à partir d’un appareil issu du stock de la Fnac.
Le Samsung Galaxy S22+ est proposé en plusieurs couleurs (NB : certaines sont réservées à la boutique en ligne du constructeur coréen) et en deux configurations mémoire : 8/128 Go ou, comme notre exemplaire, 8/256 Go. Une fois encore, en l’absence d’emplacement pour une carte mémoire optionnelle, n’hésitez pas à prendre la plus grosse capacité si votre budget vous le permet. La différence entre les deux versions est d’une cinquantaine d’euros seulement.
Le design, l’ergonomie et l’interface
Les dernières générations de Galaxy S sont souvent perçues comme faisant partie des plus beaux mobiles. Est-ce la raison qui a poussé Samsung à ne pas bouleverser les lignes des smartphones du nouveau millésime ?
La façade s’appuie sur un écran plat qui change de taille par rapport au S21+, passant de 6,7 à 6,6 pouces, et surtout de ratio en adoptant le 19,5/9e au lieu du 20/9e. Le taux d’occupation ne change pas et se situe autour des 88 %. Les bordures sont fines et affichent une largeur quasiment similaire sur les quatre côtés. L’écran intègre, dans un petit poinçon central, la caméra frontale et le lecteur d’empreinte digitale. Samsung le dispose à une hauteur idéale pour que le pouce vienne se poser dessus. Un confort certain à l’usage, et ce d’autant plus que la reconnaissance des empreintes est plutôt rapide.
Cet écran est protégé par du verre Gorilla Glass Victus, un matériau également présent à l’arrière du smartphone. Il y présente une finition satinée qui résiste assez bien aux traces de doigt. Le Galaxy S22+ est ultrasobre, le nom du constructeur se voit à peine. Le bloc photo reprend le même design général que sur la précédente génération. S’il accueille toujours trois caméras de belle taille, notons que Samsung ne le fait plus déborder sur les flancs.
Sur la droite, les commandes physiques, en l’occurrence les boutons de mise sous tension et de réglage du volume, sont très bien placées. Le S22+ offre une excellente prise en main avec des flancs qui perdent un peu de rondeur par rapport à ceux du S21+. Avec son nouveau format d’écran, il est moins haut tout en conservant une largeur quasiment identique. Il pèse 195 g, on ne peut donc pas vraiment le qualifier de poids plume. Du côté connectique, il faut se contenter du seul USB-C. Pas de prise casque donc, mais ce n’est pas vraiment une surprise. La finition est parfaite et le tout répond à la norme d’étanchéité IP68.
Du côté logiciel, nous trouvons un duo désormais bien rodé, puisque proposé depuis plusieurs mois sur la série S21. À la manœuvre donc, Android 12 et la surcouche One UI 4 (4.1, pour être précis). L’interface est esthétiquement très réussie et parfaitement stable. Les ajouts d’Android 12 répondent bien entendu présents, comme la possibilité de définir précisément les autorisations des applications et leur accès à des données personnelles comme la géolocalisation. L’utilisateur chevronné pourra accéder à de nombreux réglages, tandis que celui qui n’aime pas particulièrement mettre les mains dans le cambouis appréciera la simplicité.
L’écran
L’écran s’appuie sur une dalle techniquement très proche de celle des S21. Nous retrouvons ainsi une dalle Dynamic AMOLED 2X présentant une définition de 1 080×2 340 pixels. La densité atteint quasiment les 400 ppp pour une excellente finesse d’affichage, donc, même si les ténors du marché offrent parfois la possibilité d’aller au-delà : on pense notamment à l’Oppo Find X5 Pro ou au Xiaomi 12 Pro. Autre différence avec ces deux modèles cités, Samsung ne propose pas la technologie LPTO. Si la fréquence d’affichage peut effectivement s’ajuster automatiquement en fonction de l’usage du smartphone jusqu’à 120 Hz, elle ne peut descendre en deçà des 48 Hz. Le gain d’énergie est donc moindre que sur l’Oppo ou le Xiaomi, dont la fréquence peut descendre jusqu’à 1 Hz.
Par rapport à la précédente génération, Samsung annonce une luminosité boostée. L’écran pourrait atteindre 1 750 Nits en pic, contre 1 300 nits sur le S21+. En utilisation courante, y compris en extérieur sous un beau soleil, celui-ci s’est montré parfaitement lisible. Nous l’avons bien entendu soumis aux sondes de notre Labo. Le taux de contraste est bon, mais un peu décevant, puisque nous l’avons mesuré à 323:5. Pour rappel, celui du S21+ dépassait les 520:5.
En revanche, la fidélité des couleurs progresse puisque nous atteignons l’excellente note de 9,3. En jouant sur les différents réglages, nos experts sont même parvenus à un résultat très proche de la perfection. Nous avons, pour finir, mesuré la directivité de la dalle du S22+, c’est-à-dire sa capacité à conserver sa luminosité lorsque l’utilisateur n’est pas face à elle. Avec un angle de 30°, la perte de lumière est de 29 % et de 60 % avec un angle de 45°. Des résultats plutôt bons, mais sachez cependant que le S21 FE fait un peu mieux, tout comme l’iPhone 13 Pro Max.
Performances et rapidité
Le Samsung Galaxy S22+ est, comme son prédécesseur, mû par une mécanique maison. Il s’agit en l’occurrence de la toute nouvelle plateforme Exynos 2200 qui marque notamment l’arrivée de la gravure en 4 Nm et de la nouvelle architecture ARM. Nous trouvons donc au total huit cœurs, dont deux unités Cortex-X2 capables d’atteindre une fréquence de 2,8 GHz. Secondé par 8 Go de RAM, ce processeur procure une excellente expérience utilisateur au quotidien. Nous n’avons pas constaté de ralentissement. Cependant, le S22+ nous a semblé un peu moins à l’aise dans les jeux les plus exigeants. Pourtant, Samsung entend frapper fort dans le domaine avec un nouveau processeur graphique développé en collaboration avec AMD sur la base des technologies embarquées dans les nouvelles consoles de jeu. Peut-être faudra-t-il patienter jusqu’aux mises à jour optimisant ce composant ?
En attendant, l’Exynos 2200 s’est très bien comporté face à notre redoutable test Labo. Il obtient quasiment la note maximale. Les tests simulant des usages simples, moyens et complexes ne lui posent aucune difficulté. Le processeur commençant juste à marquer le pas face au dernier palier, qui correspond aux usages extrêmes. Voici certainement une des mécaniques les plus fluides passées entre nos mains, même si l’iPhone reste encore devant. Notons cependant une tendance assez nette à chauffer. Face à une longue séance de test ou de jeu, le smartphone va abaisser sa fréquence de fonctionnement de manière plutôt importante pour conserver la tête froide.
La photo
Samsung a longtemps refusé la course aux mégapixels pour la caméra principale de ses haut de gamme, mais ce n’est plus le cas avec le S22+, puisqu’il intègre pour son grand-angle un capteur de 50 mégapixels. Samsung suit du même coup la voie de la concurrence avec la mise en œuvre du pixels binning, qui aboutit à des clichés de 12 mégapixels. La logique voudrait que l’on obtienne des photos de 12,5 mégapixels, mais un recadrage léger est effectué par le smartphone. L’optique f/1,8 équivaut à un 23 mm. Le second module est un téléobjectif x3 soit un 70 mm. L’ouverture est de f/2,4 et c’est un capteur de 10 mégapixels. Celui-ci peut sembler modeste sur le papier par rapport aux 64 mégapixels alignés par celui du S21+, mais ici Samsung a opté pour un fonctionnement classique basé sur l’optique et non sur le numérique comme précédemment. Enfin, la dernière caméra est un ultra grand-angle de 12 mégapixels repris du précédent millésime.
Les choix de Samsung sont donc plutôt sages sur le papier et en pratique cela donne quoi ?
Les clichés, principalement réalisés sous un beau soleil, montrent de belles couleurs offrant un bon équilibre entre naturel et légère accentuation pour séduire l’œil. Le niveau de détails est plutôt satisfaisant. Nous constatons cependant un petit manque de netteté et un contraste parfois pas assez marqué. Samsung met l’accent sur la photo de nuit sur cette nouvelle génération de Galaxy S. Dans les faits, le résultat est bon, mais un iPhone 13 Pro Max ou un Google Pixel 6 font encore la course en tête avec un bruit plus efficacement jugulé.
L’ultra grand-angle se montre assez performant, mais, là encore, la concurrence parvient aujourd’hui à faire mieux, notamment en matière de netteté et de piqué. En basse luminosité, cette caméra s’en sort avec un certain brio.
Le téléobjectif x3 met en œuvre un léger upscaling, car si son capteur affiche 10 mégapixels, les photos affichent une résolution de 12 mégapixels. En journée, cette caméra est très séduisante avec un bon niveau de détail, un contraste séduisant et une bonne gestion de la lumière. Le rendu des couleurs est très proche de celui du module principal. Nous retrouvons simplement quelques petits errements en matière de mise au point, mais, pour le reste ce téléobjectif est une réussite. Notez que le résultat demeure exploitable, si la scène est bien éclairée, en poussant au x10. Bien entendu, la nuit, il ne faudra pas s’attendre à des miracles. Le bruit numérique devient très présent.
La caméra frontale de 10 mégapixels est reprise de la précédente génération. Les selfies sont convenables, sans plus, avec un léger déficit de détails.
Si le S22+ peut filmer en 8K à 24 images par seconde, il devrait être principalement utilisé en 4K, un mode qui lui permet de proposer 60 fps. Les scènes capturées affichent alors un excellent niveau de détails et un grand dynamisme.
Qualité audio
Sans surprise, le Samsung Galaxy S22+ dispose de deux haut-parleurs qui ne sont pas identiques puisque le premier est simplement le transducteur du mode mains-libre. Nous avons mesuré une puissance maximale de 76 dB dans notre Labo. Le rendu se concentre sur les médiums et les hauts médiums avec un creux marqué dans le bas du spectre. Du classique, donc. Faute de prise casque analogique, la plupart des utilisateurs devraient logiquement se tourner vers des écouteurs Bluetooth. Le S22+ propose donc le Bluetooth 5.2 qui, selon nos mesures, se comporte plutôt bien en matière de sensibilité et de stabilité. Le smartphone bénéficie de la technologie Dolby Atmos avec un mode spécifique pour le jeu. La marque coréenne reconduit par ailleurs l’Adapt Sound qui va ajuster le rendu à votre âge, car l’audition varie avec celui-ci. Il est aussi possible d’établir un profil totalement personnalisé.
Communication
Samsung a également développé la partie radio de sa plateforme Exynos avec un modem 5G ultravéloce capable d’atteindre des débits théoriques bien supérieurs à ce que vous rencontrerez en pratique. C’est aussi valable pour la 4G, bien entendu.
Face à nos tests qui ne prennent pas encore en charge la 5G, le S22+ affiche une belle efficacité. Si nous retrouvons la traditionnelle faiblesse pour la bande 8 de la 4G, le smartphone atteint la note maximale pour la bande 20 (800 MHz). Le wifi supporte la norme 6e, tout simplement ce qui se fait de mieux aujourd’hui et sans doute pour quelques années encore. Notre Labo met là aussi en lumière une très bonne qualité de fonctionnement.
Autonomie
Le S22+ embarque une batterie de 4 500 mAh contre 4 800 mAh pour son prédécesseur. Un petit retour en arrière qui se traduit aussi par une épaisseur légèrement réduite, 7,6 mm contre 7,8 mm. En usage courant, le smartphone parvient sans peine à enchaîner une journée et une soirée d’utilisation. Cela devrait sans doute suffire à la plupart des utilisateurs, mais ce n’est pas exceptionnel aujourd’hui, puisque les iPhone 13 parviennent notamment à faire mieux. Face à notre exigeant test Labo, le smartphone a résisté 10 h 54. Un résultat plutôt bon puisqu’il correspond au temps du S21+ : la capacité moindre de la batterie est donc compensée, preuve de la bonne optimisation du processeur et de son environnement logiciel. Le S22+ surclasse nettement le S21 FE, mais ne parvient pas à rattraper l’excellent iPhone 13 Pro Max.
Samsung ne fournit pas de bloc secteur, mais annonce que le S22+ accepte désormais une puissance de charge de 45 W, contre 25 W pour la précédente génération. Le progrès est là, mais la marque demeure en retrait face aux autres ténors du monde Android. La recharge sans fil n’évolue en revanche pas avec 15 W au mieux et 4,5 W pour la recharge inversée, contre respectivement 50 et 10 W pour le Xiaomi 12 Pro.
Dans notre Labo, nous avons mesuré un temps de charge de 1 h 33, soit quasiment une heure de moins que le S21+. Les progrès sont donc réels.
Général
Dimensions & poids
Conclusion
Le Samsung Galaxy S22+ est un excellent smartphone et un modèle de cohérence. Nous retrouvons les points forts des mobiles haut de gamme de la marque (et même de ceux vendus bien moins cher) : le design est élégant avec des finitions parfaites, l’interface est une des plus réussies du moment et l’écran est excellent. Mais le constructeur semble être resté dans sa zone de confort face à une concurrence qui redouble d’efforts. En clair, il n’y a pas vraiment de prise de risque, tant sur le plan stylistique que technique. Le fossé par rapport à la précédente génération n’est pas aussi large que cela…