Avec le Magic V5, Honor entend tenir la dragée haute à Samsung et son Z Fold 7 grâce à un smartphone de haut vol, très fin et à la fiche technique irréprochable. Voici nos premières impressions à son sujet.
En résumé
Le Honor Magic V5 présente l’essentiel de ce qu’on attend d’un smartphone pliant en 2025, avec un format fin sans fragilité apparente, des écrans de qualité et très lisibles, une interface qui tire parti du grand affichage, et une autonomie en hausse grâce à la batterie silicium-carbone. Reste un paradoxe : la course à la finesse se heurte au module photo, qui ajoute de l’épaisseur. Les performances, elles, sont suffisamment rapides au quotidien, mais montrent les limites physiques d’un châssis si mince en maintien de fréquence. Une chose est sûre, il n’a pas à rougir de la comparaison avec son rival coréen, le Galaxy Z Fold 7.
Note technique
Les plus et les moins
- Finesse réelle déplié, bonne qualité perçue, charnière rassurante
- Écrans très lumineux, 120 Hz
- MagicOS 9.0 pertinent sur grand écran
- Autonomie convaincante et recharge rapide
- Module photo polyvalent
- Module photo réellement épais en usage
- Traces de throttling en charge
- Quelques applis Android encore mal optimisées en grand écran
Après un excellent Magic V3 l’année dernière, Honor peaufine sa formule avec le nouveau Magic V5. Et si vous vous demandez où est passé le V4, sachez que le chiffre 4 porte malheur en Chine. La marque a donc tout simplement décidé de le sauter ! Pour le reste, son nouveau smartphone pliant s’est montré d’emblée très prometteur au regard de sa fiche technique.
Il revendique en effet l’un des formats pliables les plus fins du marché tout en conservant des caractéristiques solides, avec deux écrans LTPO 120 Hz très lumineux (jusqu’à 5 000 nits), un Snapdragon 8 Elite, une batterie de 5 820 mAh en silicium-carbone, et une charnière revue pour durer. L’ensemble s’appuie sur MagicOS 9.0 (Android 15) avec des outils de productivité concrets.
Côté connectivité, c’est très complet aussi avec le wifi 7, l’USB-C 3.1 avec DisplayPort 1.2 pour un écran externe, le NFC, l’infrarouge, et une SIM hybride (eSIM + double nano).
Le smartphone est proposé au prix public conseillé de 1 999 € à sa sortie. Notez au passage que l’appareil est fourni avec une coque de protection de belle facture, qui sert aussi de support.
Design et prise en main
Honor a en grande partie tenu sa promesse en matière de finesse. Déplié, le Magic V5 ne dépasse pas 4,2 mm d’épaisseur. L’objet paraît presque irréel en main, sans que la rigidité ne lui fasse défaut.
Plié, l’histoire change légèrement. Malgré une mesure annoncée à 8,8 mm pour la version Ivory White (les autres coloris montent à 9 mm), la présence d’un bloc photo très proéminent vient jouer les trouble-fête une fois le smartphone dans la poche.
Ce module circulaire dépasse en effet d’environ 5 mm. Posé sur une table, le téléphone ne reste pas parfaitement stable et en prise en main pliée, la bosse gêne parfois la tenue, même si certains y trouveront un point d’appui naturel pour l’index.
Le travail sur les finitions rattrape toutefois ce compromis. La déclinaison Dawn Gold, par exemple, s’offre un cadre et une charnière aux inserts dorés, avec des motifs géométriques qui accrochent la lumière. Les arêtes très légèrement arrondies « affinent » visuellement le châssis et trompent agréablement l’œil.
Autre détail qui en dit long sur la chasse au millimètre : la découpe du port USB-C, littéralement au bord de la matière.
Côté robustesse, le discours de la marque implique un indice IP58, une charnière « Super Steel » et un mécanisme à ressort qui se referme automatiquement sous 45°. S’il est impossible d’évaluer ces éléments avec aussi peu de recul, l’ensemble respire néanmoins la solidité et donne le sentiment d’un produit prêt à encaisser l’usage quotidien.
Les écrans
Le duo d’écrans coche les bonnes cases. En attendant les résultats du Labo Fnac pour nous prononcer définitivement à leur sujet, voici tout de même nos premières impressions, « à l’oeil nu ». À l’extérieur, une dalle de 6,43 pouces 2 376×1 060 pixels à 120 Hz ; à l’intérieur, 7,95 pouces en 2 352×2 172 pixels, également en 120 Hz.
Les deux peuvent grimper à 5 000 nits et acceptent le stylet. La modulation PWM s’annonce élevée (3 840 Hz interne, 4 320 Hz externe) pour le confort visuel. En extérieur, sous un temps ensoleillé, la lisibilité demeure très correcte.
Et la fameuse pliure ? Elle est tout simplement invisible de face en usage normal.
Les performances
Sous le capot, pas de mauvaise surprise puisqu’on retrouve la Rolls du moment, à savoir la puce Qualcomm Snapdragon 8 Elite. Que ce soit pour la navigation, la capture vidéo, le multitâche, le streaming ou encore le gaming, tout tourne à la perfection.
On note tout de même une chauffe (raisonnable) lors de sessions de jeu vidéo qui se prolongent. Ce qui n’est guère étonnant sur un appareil si fin. Il n’est donc pas impossible que les marathoniens du jeu 3D voient la cadence se lisser un peu au fil des minutes, si le processeur finit par trop monter en température.
L’interface
Une fois le smartphone allumé, c’est MagicOS 9.0 (Android 15) qui accueille l’utilisateur. Le grand écran interne prend tout son sens quand on glisse une appli à côté d’une autre, qu’on dépose un visuel, qu’on prépare une note en consultant une page web. Le module Magic Portal est l’assistant qu’on n’attendait pas : sélectionner, glisser, partager – c’est bête comme chou, mais redoutablement efficace pour passer d’une app à l’autre.
Tout n’est pas parfait. Certaines apps Android n’exploitent pas toujours l’espace : YouTube change parfois d’interface sans prévenir, Gmail réclame un passage en mode paysage pour dévoiler sa colonne de lecture, quand WhatsApp, à l’inverse, adopte une logique quasi desktop très confortable. Honor promet par ailleurs quatre ans d’OS et cinq ans de correctifs. Ce qui est correct, mais pas au niveau des meilleurs.
La photo et la vidéo
Le trio dorsal de modules photo constitue un attelage crédible. Le grand-angle 50 Mpx (ƒ/1,6) sert de capteur principal avec stabilisation optique, PDAF et AF laser. Il est épaulé par un ultra grand-angle 50 Mpx (ƒ/2,2) couvrant 112°. Quant au troisième module, il s’agit d’un téléobjectif périscope 64 Mpx (ƒ/2,5) offrant un zoom optique x3, stabilisé lui aussi, avec une extension jusqu’à x100 en numérique.
Dans la pratique, le capteur principal signe des clichés propres et équilibrés, avec des profils colorimétriques au choix (Naturel, Vibrant ou Authentique) qui permettent d’ajuster le rendu en direct, sans passer par un éditeur.
Le périscope x3 tient bien son rang en plein jour ; au-delà, l’AI Super Zoom peut aider à préserver la lisibilité sur de longues focales, même si l’on observe logiquement un ramollissement du piqué passé x10.
En basse lumière, les images restent exploitables : la scène est correctement exposée et le bruit contenu, au prix d’un lissage perceptible sur les détails les plus fins.
À noter enfin la présence de deux caméras 20 Mpx (ƒ/2,2) en façade, l’une sur l’écran externe et l’autre sur l’écran interne, utiles pour la visio comme pour les selfies.
L’autonomie et la recharge
Si l’autonomie a souvent été un reproche adressé aux smartphones pliants, elle se montre ici assez convaincante. La batterie de 5 820 mAh en silicium-carbone se révèle en effet de bonne tenue, surtout lorsque le téléphone est plié, évidemment. En n’utilisant que l’écran externe, vous pouvez envisager une grosse journée d’utilisation sans problème. Sans surprise, il faudra sans doute recharger en fin de journée si vous l’utilisez tout le temps en mode tablette, d’autant plus avec des usages gourmands. Les temps de charge sont très corrects, avec environ 45 minutes pour refaire le plein ou encore une quinzaine de minutes pour retrouver 50 %. Enfin, le bloc 66 W est fourni et la charge sans fil grimpe à 50 W.
Au quotidien, une journée dense en le dépliant régulièrement se passe sans stress, à condition d’éviter de cumuler jeu lourd et GPS prolongé.
