Test de la Xiaomi Redmi Pad 2 : la tablette abordable idéale pour la rentrée ?

Contrairement au marché des smartphones, où chaque tranche tarifaire a son heure de gloire au fil de l’année, celui des tablettes se distingue par une dualité moins évidente. Les modèles premium et milieu de gamme (iPad Air 11″ M3, Samsung Galaxy Tab S10+ et S10 Ultra, Oppo Pad 3 Pro, Honor MagicPad 2) attirent tellement la lumière qu’on en oublierait presque le dynamisme du secteur d’entrée de gamme.

Depuis le début de l’été, Oppo a officialisé la Pad S3, Honor la Pad 10 et Xiaomi la Redmi Pad 2. Situés autour de 300 euros, ces produits anticipent déjà la rentrée et s’adressent à des publics précis. Comme les étudiants en quête d’un compagnon léger pour la prise de notes, les personnes souvent en déplacement cherchant une tablette d’appoint, ou encore les familles souhaitant partager un outil de divertissement.

Avec son écran confortable de 11 pouces, une autonomie annoncée solide et un positionnement tarifaire attractif, la Redmi Pad 2 coche sur le papier toutes les cases pour répondre aux besoins de chacun de ces profils.

La Redmi Pad 2 est disponible en France depuis début juin 2025 en coloris gris ou vert clair. La tablette se décline en deux versions . La première offre 4 Go de RAM et 128 Go de stockage, pour 199,99 € au lancement, ou 229,99 € dans un pack contenant également un étui de protection.

La tablette est aussi disponible dans une version avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage, au prix de 299,99 € au moment du lancement.

Le design et l’ergonomie

Avec son châssis monocoque en aluminium et ses bords plats, la Redmi Pad 2 adopte un design sobre mais particulièrement soigné. L’utilisation d’un tel matériau, devenu courant même dans l’entrée de gamme, lui confère une impression de robustesse et une allure presque premium. 

Intégré avec finesse, le bloc photo présente un module carré discret qui dépasse à peine. Ainsi, posée à plat, la tablette reste parfaitement stable. Autre point appréciable, le revêtement du dos offre une sensation agréable au toucher tout en limitant les traces de doigts.

Malgré un poids supérieur à celui de la Honor Pad 10 (510 contre 460 grammes), la Redmi Pad 2 reste maniable (254,6 x 166 x 7,4 mm). Grâce à une bonne répartition du poids et des angles arrondis, la préhension s’avère excellente, même lors de longues sessions.

Contrairement à sa devancière de 2023, les boutons d’alimentation et de volume ne sont plus regroupés sur la même tranche. Désormais, le premier se trouve sur la tranche supérieure, le second sur le bord droit. Cette disposition améliore l’ergonomie en mode paysage, tout en pouvant déstabiliser légèrement les premiers usages en orientation portrait.

Sur le plan de la connectique, la Redmi Pad 2 se distingue clairement de ses concurrentes directes, comme l’Oppo Pad S3 ou la Honor Pad 10. Outre un port USB-C, l’ardoise de Xiaomi propose une prise jack 3,5 mm et un slot microSD permettant d’étendre le stockage jusqu’à 2 To. Deux coquetteries supplémentaires qui font vraiment la différence.

L’écran

La Redmi Pad 2 s’appuie sur une dalle LCD IPS de 11 pouces au format 16:10, avec une résolution 2 560 x 1 600 pixels, soit 274 ppi. Une belle progression par rapport à la génération précédente qui plafonnait à 2 000 x 1 200 pixels.

Aucun changement par contre au niveau du taux de rafraîchissement. Ce dernier se bloque toujours à 60 Hz ou 90 Hz. Même si nous aurions aimé une progression à ce niveau, ne faisons pas la fine bouche. Rappelons que certaines concurrences comme la Honor Pad 10 sont encore limitées à 60 Hz.

En sortie d’usine, la colorimétrie de la dalle semble manquer de précision. Même en mode Standard, le plus abouti de tous, les couleurs nous apparaissent comme un peu trop saturées. Pour régler la mire, nous vous conseillons d’adopter une tonalité plus chaude dans les réglages afin de réduire notamment la dominante de bleu.

De plus, malgré une luminosité maximale annoncée à 600 nits, la Redmi Pad 2 nous semble un petit cran en dessous. En intérieur, aucun problème pour profiter de ses contenus, mais en extérieur ou dans un train, mieux vaut éviter qu’elle soit directement sous la lumière du soleil.

Enfin, tablette entrée de gamme oblige, la Redmi Pad 2 n’embarque pas de technologies d’affichage avancées comme le Dolby Vision ou HDR10. Et même si son taux d’occupation d’écran est appréciable (81%), des bordures assez visibles de 7 à 8 mm viennent quelque peu limiter l’immersion. À titre de comparaison, la Pad S3 d’Oppo (84,4%) et la Honor Pad 10 (85%) affichent un meilleur ratio et des bordures plus fines.

Les performances

Sous son capot, la Redmi Pad 2 exploite le tout récent processeur MediaTek Helio G100 Ultra gravé en 6 nm. Dévoilé en 2024, ce SoC est épaulé selon la configuration par 4 ou 8 Go de RAM et 128 ou 256 Go de stockage. C’est la configuration la plus puissante que nous avons pu prendre en main.

Au quotidien, la tablette se montre réactive pour tous les usages basiques. Portée par l’écran de 90 Hz, la navigation profite d’une belle fluidité, que ce soit pour scroller sur les réseaux sociaux ou pour profiter d’une série en streaming vidéo. Les applications se lancent rapidement et aucun ralentissement notable n’est à signaler.

Avec 4 Go de RAM, la tablette devrait également assurer l’essentiel des tâches standards, mais pour un multitâche intensif ou du jeu vidéo léger, la version 8 Go offre une plus grande marge de confort.

Côté performances pures, la Redmi Pad 2 se positionne autour de 800 points en monocœur et 2 300 points en multicœur sur Geekbench 6. Des résultats sensiblement supérieurs à l’Unisoc T606 de la Honor Pad 10 et à la Snapdragon 680 de l’Oppo Pad S3.

Sur le volet graphique, le GPU Mali-G57 MP2 offre des résultats convaincants pour les jeux 2D populaires (Clash Royale, Candy Crush…) et des titres 3D très peu exigeants. Par contre, l’olympe du Play Store (Call of Duty Mobile, Genshin Impact, Crystal of Atlan…) n’est pas envisageable, même avec des paramètres graphiques au minimum : les jeux peuvent se lancer, mais le confort de jeu sera mauvais, avec des chutes brutales de framerate (de 40 à 25 ips), des bugs de textures, voire des crashs applicatifs.

Le logiciel

Contrairement à sa devancière, qui évoluait lors de sa sortie en 2022 sur la surcouche MIUI très perfectible, la Redmi Pad 2 tourne sous Android 15 et HyperOS 2.0. Une réelle avancée, puisque la nouvelle interface maison de Xiaomi se distingue par un centre de notifications plus épuré et une navigation plus intuitive.

De plus, les possibilités de personnalisation (widgets variés, thèmes dynamiques, effet de profondeur sur l’écran de verrouillage…) sont plus nombreuses, tandis que l’interconnectivité avec un smartphone Xiaomi est plus poussée.

La tablette gère aussi bien le multitâche, avec des fenêtres flottantes et un écran partagé en deux. Il est possible de redimensionner ou de jongler entre les applications compatibles sans ralentissement notable. 

Par contre, la tablette entrée de gamme de Xiaomi ne profite pas des fonctionnalités IA de la suite HyperAI, contrairement à ses grandes sœurs plus huppées, les Pad 7 et Pad 7 Pro. Les utilisateurs devront se contenter de la présence de Gemini et de la désormais célèbre fonction « entourer pour chercher » de Google.

Enfin, Xiaomi adopte une politique généreuse en termes de mises à jour pour sa tablette, lui garantissant cinq ans complets de mises à jour Android ainsi que sept ans de correctifs de sécurité.

La photo

Pas de surenchère visuelle avec la Redmi Pad 2. La discrétion de son bloc photo nous met d’emblée sur la voie de sa frugalité. La tablette se contente d’un simple capteur grand-angle à l’arrière de 8 mégapixels (f/2.0) et d’une caméra frontale de 5 mégapixels (f/2.2). Ces deux objectifs sont limités à la capture vidéo en 1080p à 30 images par seconde, sans flash ni stabilisation optique.

Même pour un produit qui ne se destine pas à la photo au quotidien, c’est le strict minimum. Le capteur dorsal délivre des clichés exploitables en bonnes conditions de luminosité. Les couleurs restent fidèles, mais le niveau de détail et la plage dynamique sont très limités. De plus, la surexposition est souvent mal gérée.

Un défaut que l’on retrouve également sur la caméra avant. Lors d’un appel vidéo, l’image demeure à peu près nette en plein jour, mais du bruit numérique apparaît dès que la luminosité baisse un peu.

L’autonomie

Comme leurs compères les smartphones, c’est la grande force des tablettes entrée de gamme : leur capacité à intégrer des batteries conséquentes. Malgré ses 7,4 mm d’épaisseur, la Redmi Pad 2 embarque un accumulateur de 9 000 mAh, soit 1 000 mAh de plus que le précédent modèle.

À l’usage, la tablette tient donc bien la route. À raison de deux heures par jour (réseaux sociaux, Netflix et un peu de jeux 2D), nous avons pu l’utiliser 5 jours en usage mixte. Une première impression qui la place dans le haut du panier de l’entrée de gamme.

En revanche, sa charge est longue. Certes, la tablette supporte une puissance de 18 W, mais le chargeur fourni plafonne à 15 W. En tout et pour tout, nous avons dû patienter près de 3 h 30 pour une charge complète et, en vingt minutes, la Redmi Pad 2 n’avait récupéré qu’à peine 10% de batterie. Mieux vaut donc ne pas oublier de la charger la nuit.