Test Labo du Google Pixel 9 : son écran lui fait défaut

Notre test détaillé

Dévoilé lors de l’événement « Made by Google », le Pixel 9 est désormais accompagné de trois autres smartphones encore plus haut de gamme, le Pixel 9 Pro, le Pixel 9 Pro XL et enfin le Pixel 9 Pro Fold (nous vous avons présenté ce dernier juste ici). On peut dire que l’organisation de la gamme se calque désormais sur celle des iPhone et le Pixel 9 correspond à un smartphone haut de gamme relativement compact.

Vous l’aurez compris, notre smartphone du jour constitue désormais le ticket d’entrée pour accéder à une famille plus que jamais tournée vers le haut de gamme. En effet, il s’agit d’un ticket d’entrée plutôt cher, puisque le Pixel 9 est commercialisé au prix de 899 € en 8/128 Go et 999 € en 8/256 Go.

Ce tarif est assez élevé, surtout si on le compare par exemple au Samsung Galaxy S24 proposé lui à 799 € en 8/128 Go et à 859 € en 8/256 Go. 100 euros de moins, cela commence à peser sérieusement dans la balance, surtout que le smartphone coréen dispose, lui, de trois caméras, contre deux seulement pour son concurrent américain. Mais nous y reviendrons. Du côté de la Chine, on peut retrouver sur la route du nouveau Pixel le Xiaomi 14, mais celui-ci reste onéreux puisque sa version 256 Go est facturée au prix de 999,90 €.

Le Google Pixel 9 existe en quatre couleurs : rose pivoine, vert amande, porcelaine et enfin noir volcanique. Pour notre prise en main, Google nous a confié pour quelques semaines un exemplaire noir volcanique en 128 Go. Les experts du Labo Fnac ont pour leur part œuvré sur un exemplaire du commerce.

Design et prise en main

Le Google Pixel 9 s’appuie sur un écran de 6,3 pouces, soit 0,1 pouce de plus que son prédécesseur. Il est logiquement plus imposant que celui-ci avec des dimensions de 152,8x72x8,5 mm contre 150,5×70,9×8,9 mm. Il est également plus lourd avec ses 198 g contre 187 g pour le Pixel 8. Le Samsung Galaxy S24 fait donc cavalier seul en matière de compacité avec son écran de 6,2 pouces. Il mesure en effet 147×70,6×7,6 m et il aussi nettement plus léger : 167 g seulement, soit plus de 30 g de moins que le Google Pixel 9. Une différence qui se ressent vraiment une fois le téléphone en main.

L’écran du Pixel 9 occupe un peu plus de 86 % de la façade. En haut, nous trouvons la caméra frontale dans un poinçon central. La dalle intègre aussi le lecteur d’empreinte digitale qui est idéalement placé pour que le pouce vienne s’y positionner tout naturellement. Elle est protégée par du verre Gorilla Glass Victus 2, matériau également utilisé pour l’arrière du smartphone.

Si les Google Pixel 9 Pro optent pour une finition satinée, le Google Pixel 9 tout court affiche une coque arrière brillante. Au-delà d’une simple question de goût personnel, force est de constater que ce côté glossy est nettement plus sensible aux traces de doigt.

Le bloc photo accueille deux caméras disposées horizontalement. Contrairement au Pixel 8, le bloc qui forme une barre ne va pas jusqu’au bord du smartphone. Il prend une forme de gélule et dépasse nettement de la coque.

Cependant, le bloc photo est en métal noir et reste donc plutôt discret. Nous n’avons pas rencontré de problème de stabilité lorsque le mobile est posé à plat. Les tranches sont en aluminium de la couleur du smartphone alors qu’elles sont polies sur les versions Pro. À droite, les commandes sont inversées, avec le bouton de mise sous tension placé au-dessus du réglage du volume. Une petite originalité qui réclame un temps d’adaptation d’autant plus court que les deux touches ne sont pas trop hautes et sont donc très facilement accessibles, y compris pour les personnes ayant de petites mains.

Le Google Pixel 9 se passe de prise casque et, comme son prédécesseur, il est certifié IP68 (30 minutes sous 1,5 m d’eau). Sa qualité de fabrication est excellente et il propose deux haut-parleurs, mais pas de technologie Dolby Atmos ou DTS.

Écran

Le smartphone utilise une dalle AMOLED qui ne vient pas révolutionner les choses par rapport à celle équipant le Pixel 8. Sa définition est de 1080×2424 pixels avec une densité de 422 ppp. Google a travaillé sur sa luminosité avec un pic à 2700 nits et 1800 nits HBM, contre respectivement 2000 et 1400 nits pour la précédente génération.

Malheureusement, il faut toujours se passer de la technologie LPTO réservée aux versions Pro : le mode d’affichage dynamique ne variera donc qu’entre 60 et 120 Hz, contrairement au Samsung Galaxy S24 ou au Xiaomi 14 capables, eux, de descendre jusqu’à 1 Hz pour optimiser au mieux leur autonomie. Dommage.

L’écran du Pixel 8 avait souffert face aux experts du Labo Fnac qui avaient notamment pointé du doigt son manque de contraste et une progressivité loin d’être d’idéale. Autant dire que l’analyse de son successeur nous tient en haleine. Coupons court au suspense : cela ne s’arrange pas vraiment, au contraire même.

Le taux de contraste reste particulièrement décevant avec un modeste 184:5 contre 176:5 pour la précédente mouture. L’écran du Pixel 9 perd en fidélité des couleurs affichées : ce n’est pas une catastrophe, mais le Pixel 8 faisait mieux face aux sondes du Labo Fnac. La directivité suit la même pente descendante, puisque la perte de lumière avec un angle de 30° passe de 20 à 41 % entre les deux générations. Lorsque l’angle passe à 45°, le Pixel 9 fait une nouvelle fois moins bien que son prédécesseur avec une perte de 70 % contre 56 %. Un des plus mauvais résultats obtenus par un smartphone haut de gamme.

Communication

Pour la partie radio, on trouve à la manœuvre le modem Exynos 5400 qui supporte toutes les bandes de fréquences actuelles de la 5G, le Bluetooth 5.3 et le wifi 7, sans oublier la fonction d’appel d’urgence par satellite. Cela semble sensiblement identique que sur les versions Pro, à une exception près : il faut se passer de l’Ultra Wide Band (UWB).  

Nous avons pu obtenir de solides débits sur les réseaux mobiles comme sur un réseau domestique via le wifi. Aucun problème d’appairage avec nos écouteurs favoris. Face aux différentes mesures du Labo Fnac, le smartphone de Google se comporte honorablement, sans plus. Ses capacités face aux différents réseaux mobiles sont légèrement moins bonnes, notamment en 2G et en 3G, mais son wifi est un peu plus performant.

Performances et interface

Le Google Pixel 9 s’appuie sur la même mécanique que les versions Pro, avec simplement une quantité de mémoire vive ramenée de 16 à 12 Go. Nous retrouvons donc la nouvelle puce maison, le Tensor G4, et ses huit cœurs dont le plus véloce atteint la fréquence de 3,1 GHz. Difficile de prendre cette mécanique en défaut au quotidien, même si Google annonce la couleur en précisant que cette puce a été développée plus pour l’efficacité énergétique que pour exploser les scores aux benchmarks les plus populaires du moment.

L’interface a toujours répondu avec brio, tout comme les applications lourdes. Les jeux les plus gourmands en ressources n’atteignent cependant pas le même nombre d’images par seconde qu’avec les plateformes les plus haut de gamme de la concurrence. On pense notamment au Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3.

Reste à savoir comment le Pixel 9 et son Tensor G4 se comportent face au protocole du Labo Fnac. Le gain de performances entre le Pixel 8 et le Pixel 9 est ténu. Les différents tests du Labo ne perçoivent une différence que lorsque le processeur doit faire face à des usages particulièrement lourds. Pour le reste, y compris pour les performances graphiques, les deux générations de smartphone se tiennent véritablement dans un mouchoir de poche.

Depuis plusieurs années maintenant, Google s’est calqué sur la même stratégie qu’Apple en faisant coïncider la sortie de ses smartphones avec celle de la nouvelle version d’Android. Pour des raisons qui nous échappent, ce n’est pas le cas pour les Pixels 9 qui sont lancés avec Android 14 comme les Pixel 8. Il faut dire qu’ils ont été mis annoncés en août et non en octobre comme les précédentes générations.

Il faudra donc patienter encore un peu pour voir arriver Android 15. Une fois cette déception passée, force est de constater que l’interface du Pixel 9 est toujours aussi réussie. Derrière son design épuré, elle dissimule en réalité de très nombreuses fonctions et possibilités de personnalisation.

L’intelligence artificielle est d’ores et déjà largement présente, mais sachez que certaines fonctionnalités l’utilisant ne sont pas encore disponibles sur les modèles commercialisés en France. Gemini, l’IA générative de Google, est là pour vous aider avec une offre qui ne refuse pas : Gemini Advanced offert pendant un an, ainsi que 2 To d’espace de stockage dans le cloud de Google.

Photo

Alors que la plupart des concurrents du Google Pixel 9 proposent trois caméras, celui-ci s’en tient à ses deux modules photo : un grand-angle et un ultra grand-angle, le téléobjectif étant réservé aux versions Pro. Dommage. La caméra principale ne semble pas différente de celle équipant son prédécesseur. Nous retrouvons donc un capteur de 50 mégapixels associé à une optique grand-angle ƒ/1,7 qui correspond à un 25 mm argentique. Le pixels binning est de sortie et produit des clichés de 12,5 mégapixels.

Mais il y a du neuf du côté de l’ultra grand-angle et c’est une bonne nouvelle, car celui-ci était souvent pointé du doigt. Le capteur passe de 12 à 48 mégapixels. Le pixels binning est activé par défaut, mais on note qu’il produit des images de 12,5 mégapixels et non de 12 mégapixels. L’optique évolue également dans le but de capturer un maximum de lumière. Ainsi, son ouverture est désormais de ƒ/1,7 contre ƒ/2,2 pour le Pixel 8. Le champ de capture est de 123° contre 126° sur la précédente génération.

La caméra frontale de 10,5 mégapixels gagne l’autofocus. Un ajout loin d’être négligeable pour les fans de selfies ! L’ensemble est régi par une application très complète qui présente plusieurs fonctions directement liées à l’IA. Il sera possible de modifier la couleur du ciel, de se rajouter sur des photos ou encore de supprimer des éléments non désirés. Le tout en quelques clics. Impressionnant.

Le Pixel 8 avait réalisé un parcours impressionnant entre les mains des experts du Labo Fnac, qui l’ont classé parmi les meilleurs smartphones en photo. Autant dire que son successeur est attendu au tournant. Le Pixel 9 demeure excellent en photo, sans creuser l’écart avec son prédécesseur. On retrouve une qualité optique et une colorimétrie quasi parfaites. Le nouveau smartphone fait très légèrement mieux que son prédécesseur en sensibilité et en basse lumière.

La nouvelle caméra ultra grand-angle marque aussi une mince progression, mais on s’attendait à un plus grand écart. On notera l’absence de zoom optique, par rapport au S24 de Samsung, par exemple. Un oubli qui se fait oublier tant le zoom numérique est maîtrisé et même au-delà du x2. La caméra frontale est aussi très proche de celle du Pixel 8 et les spécialistes du Labo Fnac renvoient les deux générations quasiment dos à dos, même si celle du Pixel 9 se montre légèrement en deçà en basse lumière.

Le smartphone peut filmer en 4K à 60 images par seconde, contrairement aux versions Pro qui proposent la 8K.

Autonomie

L’autonomie n’est pas vraiment le point fort des smartphones de Google. Pour autant, le Pixel 8 avait assuré face à la procédure de tests du Labo Fnac avec un temps de fonctionnement de 12 h 56, soit 80 minutes de plus que le Samsung Galaxy S24 qui dispose d’une petite batterie de 4000 mAh contre 4575 mAh pour le Pixel 8.

Le Google Pixel 9 creuse encore l’écart avec une nouvelle batterie d’une capacité de 4700 mAh. Est-ce que son autonomie va progresser en conséquence ? Le Labo Fnac vient doucher notre enthousiasme, puisque le Pixel 9 fait moins bien que son prédécesseur avec une autonomie de seulement 10 h 42, plus de deux heures de perdues ! C’est une vraie déception sachant que Google affirme avoir privilégié la consommation énergétique de sa nouvelle plateforme par rapport à sa puissance brute.

Nous avons pu de notre côté utiliser de manière plutôt soutenue le smartphone durant une grosse journée sans le recharger. Nous partons sur des bases solides.

Pour la recharge, la marque américaine ne fournit pas de bloc secteur. La puissance admissible en filaire stagne à 27 W. Le Labo Fnac avait mesuré le temps de charge de son prédécesseur : 1 h 41. Ce n’est pas vraiment impressionnant ! Contre toute attente, le temps de charge du Pixel 9 est nettement inférieur avec 1 h 14. Quasiment 30 minutes de moins, c’est une excellente surprise.