En résumé
Realme ne cache pas ses ambitions sur le marché européen. La jeune marque, qui affiche une croissance record – logique, puisqu’elle est encore en phase de démarrage – ambitionne de rejoindre le top 5 des fabricants de smartphones en France, notamment grâce à ses modèles 5G. Pour ce faire, elle multiplie les références à bas coût, draguant la cible habituelle de marques telles que Xiaomi. Son modèle 8 5G s’inscrit dans cette démarche, mais vise aussi, en établissant un record d’attractivité tarifaire sur le segment des smartphones compatibles avec la 5G, à la faire connaître davantage encore. Mais cette course aux records signifie-t-elle que le mobile est en soi une bonne affaire ? Si nos impressions doivent être confirmées par un test Labo, le realme 8 nous a semblé faire quelques concessions regrettables : pour un prix équivalent au realme 8 4G, le modèle 5G perd sa dalle AMOLED, son appareil photo ultra-grand-angle, sa capacité à filmer en 4K et sa charge rapide 30W. Il n’est pas pour autant sous-équipé, constituant même une agréable surprise à l’usage : si son homologue 4G nous semble une meilleure option, il constitue une formule intéressante pour qui tient profiter de la 5G sans se ruiner. Xiaomi, avec son Redmi Note 10 5G, propose d’ailleurs une fiche technique et un tarif très comparables.
Notre test détaillé
Après le realme 8 Pro, à tarif somme toute contenu et ambitionnant de séduire une cible jeune, realme officialise son modèle 8 “tout court”. Ce dernier se décline en deux versions : la première est compatible avec la 4G, et la seconde, avec la 5G. La jeune marque se targue d’ailleurs de proposer, hors promotions de ses concurrents du moins, le smartphone 5G le plus abordable du marché. Au prix de quels compromis, si elle a dû en opérer ? C’est ce que nous avons tenté de déterminer dans les lignes qui suivent.
Pour mieux comprendre ce dont il est question, faisons le tour du propriétaire. Le realme 8 se distingue largement de son grand frère. Son écran de 6,5 pouces est plus grand, il adopte un chipset signé MediaTek, le Dimensity 700, pour remplacer le Snapdragon 720G au modem 4G, et embarque 6 à 8 Go de mémoire vive. Le smartphone bénéficie d’une imposante batterie de 5000 mAh, mais aussi d’un triple module photo dorsal mené par un capteur principal de 48 Mpx. Il diffère à la fois du realme 8 Pro et du realme 8 4G sur ce point, puisque le premier dispose d’un appareil principal de 108 mégapixels, et le second, de 64 Mpx, chacun le complétant d’un ultra-grand-angle qui fait défaut au realme 8.
Le design et l’ergonomie
Le temps où les smartphones d’entrée de gamme se contentaient d’un design basique est bel et bien révolu. Comme par exemple Xiaomi, qui soigne sans conteste ses modèles à moins de 200 euros, realme propose ici un smartphone qui ne fera pas rougir son propriétaire en public. Sa coque est certes en plastique, ce qui contribue d’ailleurs à limiter son poids à 185 grammes, mais sa finition brillante donne l’illusion du verre. Elle profite d’ailleurs, dans la version bleue que nous avons eu l’occasion de tester, d’un coloris dans l’air du temps. Et comme bon nombre de modèles bien plus haut de gamme, cette coque accueille un bloc photo rectangulaire et proéminent. Il suffit certes d’habiller le mobile de sa coque transparente pour faire disparaître ce déséquilibre, mais on s’interroge tout de même sur la pertinence d’un tel bloc dorsal, alors même que le smartphone se contente d’un équipement photo somme toute modeste.
Mesurant 162,5 x 74,8 x 8,5 mm, le realme 8 5G n’est ni compact, ni démesurément grand. Il se situe dans la moyenne actuelle et offre une prise en main agréable. Sa touche d’allumage, située sur sa tranche droite, tombe bien sous le pouce. Ce qui s’avère important, puisque ce bouton cache un lecteur d’empreintes digitales permettant de déverrouiller le smartphone : à ce niveau de prix, c’est une bonne surprise que de retrouver ce type d’options. Le smartphone étant large, la barre de réglage du volume située sur l’arête gauche de l’appareil est un peu moins commodément accessible, mais on s’y fait. On note de plus que le realme 8 5G associe, sur sa tranche inférieure, un port USB-C et une prise jack : de quoi contenter les propriétaires d’un casque filaire.
Terminons ce tour du propriétaire par l’avant de l’appareil. Doté d’un écran plat et non incurvé, ce qui ne surprend guère compte tenu de son prix, le smartphone a droit à un poinçon pour accueillir sa caméra frontale. En termes de design donc, hormis les matériaux choisis par realme, le smartphone opère peu de compromis.
L’écran et l’interface
Cet écran, justement, mesure 6,5 pouces, soit 0,1 pouce de plus que celui des realme 8 4G et 8 Pro, qui par ailleurs bénéficient d’une dalle AMOLED, quand le modèle qui nous intéresse ici s’accommode de la technologie IPS. Il affiche une définition on ne peut plus classique de 2400 x 1080 pixels (Full HD+) et occupe, aux dires de realme, 90,5 % de la façade de son appareil. Ses bordures sont raisonnablement fines, et on apprécie qu’une protection d’écran y soit par défaut appliquée. La résolution de l’ensemble, d’environ 405 ppp, est parfaitement adaptée au quotidien, et les couleurs paraissent assez justes. Notez à ce propos que l’interface de realme inclut diverses options de personnalisation, entre réglage de la température des couleurs et modes (vif, activé par défaut, ou doux). La luminosité, annoncée à 600 nits, nous a néanmoins semblé limitée, se traduisant par des angles de vision un peu étroits. Un point qu’il nous faudra bien entendu vérifier en laboratoire.
Cet écran bénéficie par ailleurs d’un taux de rafraîchissement de 90 Hz, ce qui fait défaut au realme 8 Pro, cantonné au 60 Hz. Le fabricant propose un mode adaptatif, qui bascule donc entre 90 et 60 Hz selon les applications utilisées, en plus de modes fixes disponibles au choix de l’utilisateur. Un bon point.
L’interface utilisateur affichée sur cet écran, realme UI 2.0, est basée sur Android 11. Elle est pour le moins chargée, bien plus d’ailleurs que celle du realme 8 Pro. On y retrouve de nombreuses applications préinstallées (TikTok, SoLoop, Booking…), mais aussi le cloud HeyTap (issu du même fournisseur que l’application HeyTap Health associée à l’Oppo Watch) et même un magasin d’applications alternatif. La grande majorité peut être désinstallée, heureusement, et l’espace de stockage ne manque pas. Le smartphone est en effet décliné en versions 64 et 128 Go, chacune disposant d’un slot microSD accompagnant deux ports pour cartes SIM.
Les performances
Le retour en force de MediaTek au sein des smartphones d’entrée de gamme passe par ses puces 5G, les Dimensity. C’est auprès de ce fabricant taïwanais que s’est approvisionné realme, qui a donc opté pour un chipset Dimensity 700. Celui-ci est composé de huit cœurs (Cortex-A76 et A55) CPU et d’un GPU Mali-G57. Dans notre version d’essai, le smartphone profite de 8 Go de RAM LPDDR4, mais il convient de rappeler que sa mouture la plus accessible est équipée de 6 Go.
À l’usage, la puce de MediaTek ne démérite pas. La navigation est fluide, et nous avons flirté avec les 60 fps lors de nos parties de Call of Duty Mobile, sans chauffe excessive d’ailleurs. Il ne faut certes pas en attendre de miracles lorsque de nombreuses applications sont ouvertes simultanément, mais le smartphone est capable de faire tourner les apps du quotidien : c’est exactement ce qu’on lui demande.
Le smartphone profite par ailleurs d’une batterie de 5000 mAh qui, lors de nos premiers essais, nous a semblé capable d’endurer une journée d’usage sans difficulté. Nous devrons bien sûr le vérifier en Labo. Petit compromis opéré par le realme 8 5G, il perd la charge rapide 30 W du modèle 4G, et se contente d’une charge 18 W plus conventionnelle.
Le multimédia
Malgré les apparences, le realme 8 embarque un bloc photo dorsal plutôt simple. Car en réalité, seul un module présente un réel intérêt au quotidien. Celui-ci est donc équipé d’un capteur de 48 mégapixels associé à une optique grand-angle ouvrant à f/1,8. Le second est un capteur monochrome mis à profit dans le cadre du mode portrait (optique f/2,4) et le troisième est un modèle macro (f/2,4 également) permettant d’obtenir des clichés de 2 Mpx. Hormis celui d’occuper un bloc photo largement mis en avant par realme, difficile de voir un réel intérêt à ce dernier.
C’est peut-être sur ce volet photo que les compromis opérés par realme pour aboutir à un prix de vente aussi attractif sont le plus visible. Les clichés sont loin d’être inexploitables, mais on perçoit une tendance au lissage, et surtout une gestion de la lumière décevante, même en pleine journée. Le smartphone fait par défaut appel au pixel-binning, réunissant les pixels par 4 pour capter davantage de lumière : il est vrai que même en plein jour, on perçoit une meilleure gestion de l’exposition avec ce réglage. Il reste toutefois possible d’enregistrer des clichés en 48 Mpx, si vous tenez réellement à zoomer dans les photos. Pour le reste, on note la présence d’un mode nuit, à réserver aux scènes fixes, et d’un mode portrait. N’en attendez pas de miracle.
Précisons qu’il est possible, en termes de vidéo, de filmer jusqu’en 1080p à 30 fps, ou encore de réaliser du slow-motion jusqu’à 120 fps en 720p. En façade, un capteur de 16 Mpx est en charge des selfies.
Conclusion
Realme ne cache pas ses ambitions sur le marché européen. La jeune marque, qui affiche une croissance record – logique, puisqu’elle est encore en phase de démarrage – ambitionne de rejoindre le top 5 des fabricants de smartphones en France, notamment grâce à ses modèles 5G. Pour ce faire, elle multiplie les références à bas coût, draguant la cible habituelle de marques telles que Xiaomi. Son modèle 8 5G s’inscrit dans cette démarche, mais vise aussi, en établissant un record d’attractivité tarifaire sur le segment des smartphones compatibles avec la 5G, à la faire connaître davantage encore. Mais cette course aux records signifie-t-elle que le mobile est en soi une bonne affaire ? Si nos impressions doivent être confirmées par un test Labo, le realme 8 nous a semblé faire quelques concessions regrettables : pour un prix équivalent au realme 8 4G, le modèle 5G perd sa dalle AMOLED, son appareil photo ultra-grand-angle, sa capacité à filmer en 4K et sa charge rapide 30W. Il n’est pas pour autant sous-équipé, constituant même une agréable surprise à l’usage : si son homologue 4G nous semble une meilleure option, il constitue une formule intéressante pour qui tient profiter de la 5G sans se ruiner. Xiaomi, avec son Redmi Note 10 5G, propose d’ailleurs une fiche technique et un tarif très comparables.