En résumé
Le Xperia 1 II séduisait par ses prestations, et le Xperia 5 II ambitionne d’en faire autant dans un format réduit, et nettement plus maniable. C’est donc un smartphone fort agréable à utiliser que nous avons pu tester. Si l’approche de Sony en matière de prise de vue reste déconcertante, son dernier-né reste capable de jolis clichés avec son triple appareil photo arrière de 12 mégapixels, et l’on apprécie le soin apporté à l’expérience multimédia. Non seulement Sony propose un équipement complet pour regarder des vidéos et jouer avec son écran OLED au ratio 21:9 de 6,1 pouces, sans 4K, mais avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz, ses haut-parleurs stéréo et sa prise casque compatibles Dolby Atmos, et son Snapdragon 865, mais il y ajoute aussi de nombreux réglages, en plus d’un système de vibrations pas inintéressant pour renforcer l’immersion. Le Xperia 5 II, avec sa batterie de 4000 mAh, s’améliore également au rayon de l’autonomie. Bon et agréable à utiliser, le Xperia 5 II n’est toutefois pas sans défaut (sa colorimétrie d’écran, ses clichés de nuit, ou ses performances à l’exécution d’apps exigeantes restant perfectibles) malgré un positionnement tarifaire premium. Un arrière-goût d’inachevé nous reste donc en bouche, d’autant que la concurrence, féroce, propose à tarif équivalent des appareils particulièrement compétitifs.
Note technique
Les plus et les moins
- Ecran OLED au ratio adapté au multimédia avec affichage 120 Hz
- Maintien de la prise casque
- De vraies améliorations par rapport au Xperia 5 (dont le support de la 5G)
- Une colorimétrie perfectible
- Quelques limitations en puissance
- Un volet photo complexe
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Plus compact et moins cher que le Xperia 1 II, le Xperia 5 II de Sony en reprend néanmoins la plupart des éléments. Nous l’avons testé pour vous au sein de notre laboratoire d’essai.
Sony a restructuré sa gamme de smartphones en 2019, et poursuit depuis lors dans la même direction, proposant des mises à jour techniques de ses modèles. Nous avons ainsi eu droit à des versions Mark II des Xperia 1 et 10 – mais pas du Xperia 10 Plus toutefois – début 2020, et le Xperia 5 a logiquement eu droit au même traitement. Annoncé à la rentrée 2020, il est arrivé en magasin en octobre au prix public conseillé de 899 euros, soit 300 euros de moins que le prix de lancement du Xperia 1 II, dont il reprend l’essentiel des caractéristiques dans un format plus compact, avec son écran de 6,1 pouces.
Au format 21:9 et de type OLED toujours, cet écran abandonne au passage la définition 4K UHD, mais compense par un taux de rafraîchissement de 120 Hz que le Xperia 5 II est d’ailleurs seul à proposer au catalogue du Nippon. On y trouve pour le reste un Snapdragon 865 complété de son modem 5G, 8 Go de RAM de 128 Go de stockage extensible, un triple appareil photo de 12 mégapixels avec zoom 3x et ultra grand-angle au dos, un module de 8 mégapixels assorti de haut-parleurs stéréo en façade ou encore un lecteur d’empreintes latéral et une batterie de 4000 mAh. Le Xperia 5 II supporte bien sûr aussi la 5G, en plus du Wi-Fi 6 et du Bluetooth 5.0, et s’accompagne d’Android, livré à sa sortie dans sa version 10.
Smartphone haut de gamme donc, mais pas le plus haut de gamme de chez Sony, le Xperia 5 II vient ainsi se frotter aux Galaxy S20 et S21, au Pixel 5, ou encore à l’iPhone 12 également testé par nos soins.
L’ergonomie et le design
La particularité du Xperia 5 II tient donc essentiellement à son format, tant dans le catalogue de Sony puisque c’est là que réside sa principale différence avec le Xperia 1 II, que sur le marché en général avec son écran 21:9 lui conférant une silhouette plus allongée que la moyenne. Notons d’ailleurs que Sony ne s’embête pas à réduire les bordures haute et basse de ses appareils, privilégiant à cela l’expérience multimédia, et surtout cinéma.
Pas question donc d’entailler l’écran pour y loger la caméra frontale, et des haut-parleurs stéréo sont en outre à signaler en façade du Xperia 5 II. On pourra d’ailleurs aussi souligner que Sony fait partie des rares fabricants proposant encore une prise casque sur ses terminaux haut de gamme, la plupart de ses concurrents se contentant désormais d’une prise USB-C.
Elle est évidemment aussi de la partie sur le Xperia 5 II, qui a aussi le mérite de proposer un déclencheur physique pratique pour l’appareil photo et un lecteur d’empreintes latéral, et donc accessible aussi bien lorsqu’il est en main que posé sur le bureau.
On regrette néanmoins que tous les boutons du Xperia 5 II aient été réunis sur sa tranche droite. Elle en devient si encombrée qu’il n’est pas rare d’appuyer sur l’un d’eux en le saisissant, ce qui peut notamment agacer lorsqu’il s’agit du raccourci Google Assistant. Le dernier-né de chez Sony, avec ses 68 mm de large et ses tranches arrondies, offre néanmoins une préhension agréable, se laissant attraper avec aise et fermeté d’une seule main.
Cela ne veut pas dire qu’il sera possible de l’utiliser aussi facilement d’une main, le pouce arrivant plutôt à mi-hauteur du Xperia 5 II avec ses 158 mm de long, mais Sony a prévu une option intéressante pour faciliter la navigation au sein d’Android 10. Sa surcouche ajoute une barre latérale permettant d’accéder en tout temps aux applications et réglages les plus fréquemment utilisés via un double-appui ou, en glissant vers le haut, de lancer le multi-fenêtrage.
Dans les bons points toujours, on soulignera que le bloc photo arrière du Xperia 5 II n’est pas trop imposant, et que l’ensemble paraît bien assemblé et robuste. Du Gorilla Glass 6 a d’ailleurs été employé à l’avant comme à l’arrière du smartphone, et il est aussi certifié IP68 pour l’étanchéité. Nous aurions certes apprécié des finitions moins brillantes et salissantes, mais il en faudra plus pour que nous boudions notre plaisir d’avoir entre les mains un smartphone sortant ne serait-ce qu’un peu de l’ordinaire. Surtout lorsque c’est bien fait.
L’écran
Taillé pour le multimédia donc, ou du moins pour les films avec son écran 21:9, moins adapté en revanche aux séries et contenus web, le Xperia 5 II peut en outre compter sur un affichage séduisant. La définition Full HD+ rend particulièrement bien sur cette “petite” dalle de 6,1 pouces, qui occupe 80 % de la façade de l’appareil. On apprécie bien sûr aussi d’y retrouver le noir absolu de l’OLED, d’autant que le contraste que nous avons mesuré en Labo est élevé : il atteint 580:5. À celui-ci s’ajoute une directivité faible. Ainsi, pour une luminosité mesurée à 258 cd/m2 lorsque le smartphone est observé de face, une inclinaison à 15° permet de conserver 242 cd/m2, tandis que l’on relève toujours 190 cd/m2 à 30° et 116 cd/m2 à 45°.
Une bonne performance qui compense une prestation un peu moins convaincante au rayon de la colorimétrie. Nous avons ainsi mesuré un delta u’v’ moyen de 0,019, en raison d’écarts notamment dans le magenta et le bleu. Heureusement toutefois, le rouge, couleur pour laquelle les imprécisions se font les plus visibles, est bien retranscrit. Le gamma, c’est-à-dire les dégradés, et pour sa part dans la moyenne.
Cet écran globalement réussi malgré tout a aussi le mérite de proposer un taux de rafraîchissement de 120 Hz, ce qui devient incontournable sur les smartphones les plus haut de gamme. Celui-ci s’active dans les paramètres du smartphone et permet de profiter d’un affichage plus fluide et résolument appréciable.
L’interface utilisateur
Si Sony a naturellement opté pour Android 10 à la sortie de son Xperia 5 II, Android 11 n’étant disponible en version finale que depuis septembre 2020. Néanmoins, le Nippon s’est montré réactif et déploie depuis janvier la mise à jour de son appareil vers la dernière mouture du système d’exploitation.
Bien qu’elle reste finalement très légère et proche d’Android Stock, la surcouche de Sony comporte d’ailleurs de nombreux réglages pour l’écran du Xperia 5 II, dont un mode Créateur faisant appel à la technologie CineAlta développée pour le cinéma. Le nouveau-né du Nippon doit d’ailleurs aussi permettre de profiter de la “technologie des appareils photo Alpha” avec ses appareils photo. Nous reviendrons plus loin sur ces éléments, qui d’ailleurs sont nombreux et ont tendance à charger l’interface du smartphone.
Les performances
Le Xperia 5 II est pourvu de l’équipement attendu d’un smartphone de la fin 2020. Il intègre donc la puce Snapdragon 865, gravée en 7 nm et comptant huit cœurs. Dans notre version d’essai, la plateforme de Qualcomm est flanquée de 8 Go de mémoire vive et, côté stockage, on retrouve 128 Go d’espace (avec microSD pour l’étendre au besoin). Nos tests JavaScript attestent des performances très satisfaisantes du smartphone, qui toutefois a tendance à atteindre assez rapidement ses limites. S’il affiche en effet 19 fps à l’exécution de processus légers, et 10 fps à celle de processus ordinaires (temps de réponse de 52 et de 101 ms), les tâches complexes et très complexes font tomber l’affichage à 1 fps, pour des temps de réponse montant à 872 ms et à 2000 ms. Dans les faits, le smartphone reste capable de faire tourner correctement la plupart des jeux avec les options graphiques les plus élevées grâce à son Snapdragon 865, et sans d’ailleurs faire appel à l’outil d’optimisation ajouté par Sony.
Le fabricant japonais propose en outre un taux de rafraîchissement de 120 Hz permettant de profiter d’un affichage plus fluide, mais aussi un système de vibration s’appuyant sur le signal audio pour renforcer l’immersion en lecture vidéo et durant les parties de jeux vidéo… lorsqu’ils sont reconnus. Étonnamment, même Call of Duty Mobile, pourtant préinstallé, ne l’est pas. Il est donc impossible de profiter de ce système en jouant au titre de Tencent et Activision. Certes, il ne révolutionne pas franchement l’expérience, mais c’est un petit plus intéressant. Dommage, donc.
La photo et la vidéo
Tout comme le Xperia 1 II, le Xperia 5 II compte trois capteurs photo au dos, tous de 12 mégapixels, chacun employant une optique différente. On trouve ainsi sur le premier un capteur Exmor RS de 1/1,7 pouce associé à une optique 24 mm (f/1,7) pour les prises classiques, auquel s’ajoutent un module avec capteur de 1/3,4 pouce et optique 70 mm (f/2,4) offrant donc un zoom 3x et un dernier associant un capteur Exmor RS de 1/2,55 pouce à une optique ultra grand-angle (124°, 16 mm, f/2,2). Cet équipement est en outre associé à trois applications, Sony ayant fait le choix de conserver celle d’Android pour les modes automatiques alors que tous les réglages manuels sont à trouver dans des applications dédiées, Photo Pro pour la photo et Cinema Pro pour la vidéo.
Nos essais ont donné des résultats encourageants, ce qui n’est pas peu dire dans le cas de Sony qui, en dépit de fournir la plupart des fabricants de smartphones en capteurs photo, peine toujours à en faire lui-même bon usage.
La fonction de suivi des yeux héritée des Alpha permet de ne pas manquer ses portraits, pour peu qu’il y ait un peu de lumière, et les quelques clichés réalisés de jour sont globalement satisfaisants tant dans la gestion du bruit que des couleurs, peu importe le module employé. En faible luminosité, le Xperia 5 II se montre un peu plus imprévisible, mais l’on apprécie la possibilité d’utiliser son zoom optique, généralement remplacé par un zoom numérique chez la concurrence. Cela ne change pas grand-chose en cas de lumière réellement faible, la qualité étant alors mauvaise dans les deux cas, mais cela permet souvent d’obtenir des clichés moins bruités et plus détaillés avec un minimum de lumière.
Il est en revanche à noter que la mise au point automatique ne se fait pas toujours correctement, et l’on regrette de n’avoir aucun contrôle sur le simili-mode nuit proposé par Sony, le Xperia 5 II y faisant tout simplement appel lorsqu’il le juge nécessaire. Si elle se montre généralement efficace, cette fonction augmente évidemment le temps de pose et avec lui le risque de flou de bougé. Il aurait donc été bon de pouvoir la désactiver. Le seul moyen de s’assurer qu’elle ne viendra pas gâcher une photo est de passer par Photo Pro, dont on apprécie certes l’interface joliment travaillée pour rappeler les appareils photo de Sony, mais un peu moins la complexité des réglages qui vont avec.
Nos essais Labo confirment ces impressions. Si le module principal du Xperia 5 II ne montre pas de difficulté particulière à assurer une bonne résolution, le centrage et l’homogénéité étant excellents, et les possibilités de recadrages nombreux, on note une tendance à la déformation géométrique, et surtout une baisse du niveau de détails à 500 Lux, et plus encore à 250 Lux.
Tout comme pour Cinema Pro d’ailleurs, mieux vaut donc savoir où on met les pieds avant de s’y aventurer. On apprécie néanmoins les différents effets proposés ici, ainsi que la possibilité de filmer jusqu’en 4K à 120 fps, avec le bloc arrière du moins. L’appareil avant du Xperia 5 II est quant à lui limité à la Full HD, mais délivre des selfies convenables avec son capteur de 8 mégapixels, ce qui reste évidemment le plus important. La résolution est certes un peu moins homogène qu’avec le grand-angle dorsal du smartphone, mais l’optique ne montre que très peu de défauts perceptibles, et la restitution des détails en basse luminosité se paie le luxe d’être légèrement meilleure à l’avant qu’au dos.
Le rendu audio
Nous l’avons noté plus haut, Sony mise très largement sur le rendu audio de son smartphone pour sublimer l’expérience vidéo ludique ou le visionnage de films sur son écran 21:9. Il dispose pour ce faire de haut-parleurs stéréo. Rappelons au passage que le smartphone dispose d’une rareté dans sa gamme tarifaire, à savoir une prise jack. Un atout qui devrait satisfaire les détenteurs d’un casque filaire qu’ils apprécient. Les autres noteront que le smartphone affiche une sensibilité Bluetooth mesurée en Labo à 51 dB. Le casque, quel qu’il soit, complétera avantageusement des haut-parleurs corrects, sans plus. Ajoutons tout de même que Sony propose divers profils audio avec égaliseur personnalisable sont en, en complément de la technologie Dolby Atmos, évidemment aussi disponible au casque.
La qualité de réception (performances radio)
L’un des avantages du Snapdragon 865 tient bien sûr à ce qu’il permet d’accéder à la 5G, le modem qui l’accompagne (à l’extérieur du SoC) étant compatible avec la nouvelle génération de réseaux. Nous avons pour notre part évalué le Xperia 5 II sur les autres fréquences qu’il supporte, de la 2G à la 4G. Le smartphone s’est avéré efficace sur l’ensemble de nos tests, quoiqu’il ne soit pas le plus sensible qu’il nous ait été donné d’évaluer. Ses performances homogènes devraient quoi qu’il en soit lui permettre de rester connecté aux réseaux mobiles un peu partout et de manière stable.
Le Xperia 5 II répond également aux standards WiFi du moment, puisqu’il est compatible avec la norme ax, c’est-à-dire avec le WiFi 6, qui complète les WiFi a, b, g, n et ac testés par nos soins (à titre indicatif). Plutôt convaincant sur ces normes, et notamment sur le standard g, le smartphone s’est avéré moins sensible, notamment en réception sur le WiFi ac.
L’autonomie
Si la photo est souvent un sujet délicat sur les smartphones Sony, l’autonomie en est un autre. Avec sa batterie de 4000 mAh, le Xperia 5 II est néanmoins bien pourvu. Il l’est en tout cas mieux que son prédécesseur, lequel n’intégrait qu’une batterie de 3180 mAh, et l’autonomie s’en ressent. Lors de son passage dans notre Labo, le smartphone s’est d’ailleurs montré plus endurant, assurant 9h55 d’usage avant extinction, contre 8h50 pour son prédécesseur. S’il n’est pas le plus endurant du marché, ce Xperia n’a aucun mal à tenir une journée d’utilisation même assez intensive malgré son écran 120 Hz. Plusieurs options sont en outre proposées pour prolonger l’autonomie, mais aussi la durée de vie de la batterie en optimisant automatiquement la charge. Cette dernière reste en revanche limitée à 18 W avec le chargeur fourni, ce qui reste bien loin des standards actuels sur le haut de gamme, et même sur le milieu de gamme. Il ne faudra donc pas être trop pressé au moment de faire le plein… Nous avons pour notre part observé en Labo qu’un plein complet demande 1h57 en moyenne.
Conclusion
Le Xperia 1 II séduisait par ses prestations, et le Xperia 5 II ambitionne d’en faire autant dans un format réduit, et nettement plus maniable. C’est donc un smartphone fort agréable à utiliser que nous avons pu tester. Si l’approche de Sony en matière de prise de vue reste déconcertante, son dernier-né reste capable de jolis clichés avec son triple appareil photo arrière de 12 mégapixels, et l’on apprécie le soin apporté à l’expérience multimédia. Non seulement Sony propose un équipement complet pour regarder des vidéos et jouer avec son écran OLED au ratio 21:9 de 6,1 pouces, sans 4K, mais avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz, ses haut-parleurs stéréo et sa prise casque compatibles Dolby Atmos, et son Snapdragon 865, mais il y ajoute aussi de nombreux réglages, en plus d’un système de vibrations pas inintéressant pour renforcer l’immersion. Le Xperia 5 II, avec sa batterie de 4000 mAh, s’améliore également au rayon de l’autonomie. Bon et agréable à utiliser, le Xperia 5 II n’est toutefois pas sans défaut (sa colorimétrie d’écran, ses clichés de nuit, ou ses performances à l’exécution d’apps exigeantes restant perfectibles) malgré un positionnement tarifaire premium. Un arrière-goût d’inachevé nous reste donc en bouche, d’autant que la concurrence, féroce, propose à tarif équivalent des appareils particulièrement compétitifs.