En résumé
À l’heure du bilan, il n’est vraiment pas difficile de recommander chaudement ce WH-1000XM4. Il s’agit certes d’une évolution plutôt qu’une révolution, mais Sony a su peaufiner son excellent 1000XM3. Le nouveau venu fait au moins aussi bien que son prédécesseur du côté du rendu sonore, et lui ajoute quelques fonctionnalités pratiques, à commencer par la connexion multipoint et l’arrêt automatique. La réduction de bruit active, difficile à mesurer en laboratoire en raison de son caractère adaptatif, est quant à elle performante, et secondée par des écouteurs isolant déjà très correctement des bruits extérieurs. Si vous possédez déjà un 1000XM3, sa nouvelle itération ne représentera sans doute pas un achat fondamental pour vous. En revanche, si vous n’êtes pas encore équipé d’un casque à réduction de bruit et que vous disposez du budget adéquat, le Sony WH-1000XM4 est sans aucun doute l’un des meilleurs choix du moment.
Note technique
Les plus et les moins
- Très bonne qualité audio
- Enfin une fonction d'arrêt automatique
- Autonomie longue durée
- ANC légèrement moins efficace que sur le 1000XM3, hors dimension adaptative
- Pas de support de l'ApX
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Au cœur de l’été, Sony dévoilait son nouveau casque à réduction de bruit active, le WH-1000XM4. Un modèle sur lequel repose la lourde tâche de succéder à l’excellent WH-1000XM3. Fait-il aussi bien que son prédécesseur ? Nous lui avons fait subir notre batterie de tests en Labo pour le savoir.
Ces dernières années, les casques audio très haut de gamme ont trouvé un nouveau champ de bataille : la réduction de bruit active. De nos jours, les casques les plus onéreux du marché se doivent donc non seulement d’offrir un rendu audio irréprochable, mais aussi une réduction de bruit de haut vol. À ce petit jeu, Sony et Bose sont ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Avec une mention spéciale pour le constructeur japonais qui semble avoir fait pencher la balance en sa faveur depuis 2018 et le lancement du casque 1000XM3. Le Nippon s’était lancé sur ce marché dès 2016 avec le premier WH-1000X, mais c’est vraiment le WH-1000XM3 (Mark 3) qui l’a fait passer dans une nouvelle dimension. Il faut dire que ce produit a reçu une véritable avalanche de louanges. Un succès tant critique que commercial, que le WH-1000XM4 que nous testons ici a la lourde tâche de reproduire.
Avant de passer au test à proprement parler, on notera que Sony fournit une housse rigide pour transporter le casque, un câble avec connecteur USB-C pour la recharge, ainsi qu’un autre câble pour l’écoute filaire.
L’ergonomie et le design
Comme pour beaucoup d’aspects du nouveau 1000XM4, les ingénieurs de Sony se sont très largement inspirés du modèle précédent en matière de design. À tel point qu’il serait d’ailleurs compliqué de faire un jeu des 7 différences avec ces deux casques, puisqu’ils n’en présentent pas autant !
En effet, le constructeur n’a opéré que quelques très légères modifications, comme une finition un peu plus mate sur le nouveau modèle, ou encore le logo NFC qui est désormais gravé sur l’oreillette gauche. En regardant à l’intérieur de cette même oreillette gauche, on constate aussi l’ajout d’un capteur de proximité. Mais pour le reste, tout est identique.
Est-ce un problème pour autant ? Pas du tout de notre point de vue, dans la mesure où ce design épuré n’a pas pris une ride. Il reste un modèle de sobriété, et fait même preuve d’une certaine élégance. La qualité de fabrication est également au rendez-vous. On apprécie aussi tout particulièrement le poids plume du casque, qui plafonne à 251 grammes seulement. Le 1000X premier du nom atteignait 275 grammes et le 1000XM3, 255 grammes.
Malgré son format, on peut donc le porter des heures durant sans qu’il gêne. Cela vaut également pour les porteurs de lunettes, puisque le 1000XM4 a le bon goût de ne pas trop appuyer sur les branches. Sa force d’appui est limitée à 480 gf, contre 490 gf pour le 1000XM3, quand bien des masques excèdent les 500, voire les 600 gf. Bref, si ce nouveau casque ne remporte pas le prix de l’originalité, il reste excellent en matière de confort, mais aussi d’ergonomie. Il est ainsi possible de contrôler directement depuis le casque les fonctions les plus utiles, à commencer bien sûr par la lecture musicale, mais aussi le passage de la réduction de bruit au mode “sons ambiants” ou encore l’activation de l’assistant vocal.
On trouve toujours deux boutons physiques sur le côté gauche de l’appareil. Rappelons que l’un sert à allumer et éteindre le casque, tandis que l’autre est une touche de raccourci personnalisable, configuré par défaut pour activer / désactiver la réduction de bruit et l’amplification des sons. Pour invoquer l’assistant vocal, il suffit de faire un appui long du côté droit, où un panneau tactile a été intégré. Totalement invisible, il permet aussi de contrôler le volume, la lecture ou encore le changement de chansons.
Les fonctions et l’application
Comme dit en début d’article, le constructeur mise beaucoup sur les fonctionnalités pour démarquer son nouveau casque star de son prédécesseur, et notamment sur un contrôle adaptatif du son plus poussé.
Il s’agit pour rappel d’une fonction permettant d’ajuster automatiquement le niveau de la réduction de bruit en fonction de la situation. Le casque peut ainsi décider de laisser passer les bruits de circulation dans la rue ou les annonces de train dans les gares, et même de les amplifier. Pour ce faire, il se base non seulement sur l’activité de l’utilisateur – il est censé détecter s’il marche, voyage ou patiente – comme sur l’ancien modèle, mais il peut aussi prendre en compte une autre donnée : la géolocalisation, via le GPS du smartphone associé. Il est ainsi possible d’enregistrer des lieux en y associant des réglages spécifiques, ou même de laisser le casque apprendre des habitudes de l’utilisateur et reconnaître ceux qu’il fréquente le plus.
Autre fonctionnalité connue, mais améliorée sur ce 1000XM4, Quick Attention fait donc son retour. Rappelons qu’elle permet de baisser fortement le volume d’un coup, simplement en plaçant la paume sur le côté droit. Idéal par exemple si quelqu’un vient vous parler ou si vous voulez entendre une annonce dans une gare. Sur le 1000XM3, on pouvait reprocher à cette fonction une certaine inertie. On note avec plaisir qu’elle a été améliorée sur le nouveau modèle et qu’elle est désormais presque instantanée.
Dans la même veine, Speak-to-Chat est une nouvelle fonction qui nous a semblé particulièrement pertinente. Grâce à de l’intelligence artificielle, elle détecte automatiquement quand vous parlez et met la musique en pause, afin de vous permettre d’entendre la réponse de votre interlocuteur. Vous pouvez paramétrer sa durée, de 15 à 30 secondes.
D’ailleurs, le nouveau capteur de proximité niché dans l’oreillette gauche a lui aussi pour effet de mettre en pause la musique lorsque vous ôtez le casque. Elle reprend automatiquement dès vous que remettez l’accessoire sur la tête. Mieux, ce détecteur de proximité permet aussi au casque de se mettre en veille, et même de s’éteindre au bout d’un certain temps. Un ajout particulièrement appréciable, puisqu’il évitera de le retrouver déchargé le lendemain si vous l’avez négligemment posé en oubliant de l’éteindre.
On note aussi, enfin, l’ajout de la connexion multipoint. Difficile de parler d’innovation puisque beaucoup de concurrents de Sony la proposent depuis des années. Mais cette fonction était absente de la famille des WH1000X et les utilisateurs la réclamaient depuis des années. Elle a donc enfin été implémentée, et fonctionne à la perfection. Le casque a même la courtoisie de vous informer quand les différents appareils auxquels il est appairé se connectent à lui. Néanmoins, quand le double appairage est activé, il n’est plus possible de profiter du codec LDAC, et donc d’un son Hi-Res.
La qualité audio
De l’aveu même de Sony, la conception audio du nouveau 1000XM4 est très proche de celle de son prédécesseur, le 1000XM3. Comme dit plus haut, le constructeur a réutilisé le même processeur de traitement de signal, le Sony QN1, cette fois accompagné d’un nouveau chipset Bluetooth offrant de meilleures performances, d’après Sony en tout cas : nous avons mesuré quant à nous une latence de 200 ms, plus élevée que les 155 ms du 1000XM3, mais compensée par la plupart des services de streaming vidéo jusqu’à en devenir imperceptible.
Le casque inclut en outre des haut-parleurs hybrides de 40 mm. L’ensemble propose la technologie DSEE Extreme, censée améliorer le rendu sonore des fichiers audio compressés. On note aussi qu’à l’autre extrémité du spectre, les fichiers Hi-Res sont eux aussi supportés, notamment grâce au codec LDAC de Sony. Le Japonais a en revanche cette fois choisi de faire l’impasse sur les codecs Apt-X et Apt-X HD de Qualcomm.
Force est de constater que même au niveau audio, le WH-1000XM4 s’inscrit clairement dans la continuité de son prédécesseur, et s’avère tout aussi bon. Le casque offre des performances d’ailleurs plus homogènes selon qu’il est utilisé en Bluetooth ou avec un câble, et s’avère même un peu plus efficace en mode sans fil, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Dans tous les modes examinés, la distorsion est particulièrement faible, à part peut-être sur notre mesure à 200 Hz en mode Bluetooth avec ANC. Quant à la signature sonore globale du casque, elle reste riche en graves, sans excès toutefois, et maîtrisée de bout en bout, même les extrêmes aigus étant largement restitués.
Comme sur le 1000XM3, on note par défaut une légère mise en avant des basses. Il s’agit d’un parti-pris du fabricant, qui peut facilement être changé en triturant les égaliseurs dans l’application. D’autant qu’on y trouve plusieurs profils préenregistrés. Si aucun ne vous convient, vous pouvez également créer les vôtres et les sauvegarder.
Notez enfin que le WH-1000XM4 prend en charge la technologie de spatialisation 360 Reality Audio créée par Sony, et compatible notamment avec les services de streaming Tidal et Deezer, sous réserve de souscrire à un abonnement adapté.
L’isolation (passive et active)
Sony promet des améliorations substantielles du côté de la réduction de bruit. Principalement grâce à une nouvelle puce qui “détecte et adapte le son à la musique, au bruit ainsi qu’aux caractéristiques acoustiques entre le diaphragme et les oreilles, plus de 700 fois par seconde”, d’après le constructeur. Voilà pour la théorie. Malheureusement, il va nous être assez difficile de vérifier si les promesses de Sony sont tenues en matière de réduction de bruit. Nous avons bien sûr mesuré en Labo les performances du casque, mais dans sa configuration la plus neutre, c’est-à-dire sans l’apprentissage algorithmique promis par Sony.
Sur notre banc d’essai donc, le casque s’est révélé efficace sur tous types de fréquences, filtrant très correctement les graves, et livrant une prestation incontestablement satisfaisante dans les médiums et les aigus, mais pas tout à fait au niveau du 1000XM3. Sur le terrain, difficile de quantifier cette réduction de bruit adaptative, qui nous a néanmoins paru particulièrement efficace, même dans des environnements bruyants, étouffant sans peine le brouhaha d’un boulevard très animé pour offrir un environnement de travail paisible.
Il est également à noter que le WH-1000XM4 filtre plus efficacement que son prédécesseur les fréquences les plus graves par sa conception même. L’ANC est donc ici soutenue par une isolation passive efficiente.
Enfin, le 1000MX4 sait se montrer discret, puisqu’il neutralise sans peine les fuites sonores vers l’extérieur. Vous pourrez donc écouter ce que bon vous semble même dans des environnements calmes.
L’autonomie
Côté autonomie, Sony promet jusqu’à 30h d’écoute avec la réduction de bruit activée, et jusqu’à 38h lorsqu’elle est désactivée. Nos tests Labo nous ont permis de confirmer que les promesses de la marque sont tout à fait réalistes, puisque le casque a enduré 36 heures d’écoute en Bluetooth seul. En Bluetooth avec réduction de bruit active, il a été capable de tenir en moyenne 28h25, ce qui constitue à la fois une belle performance et une hausse notable si on compare le 1000XM4 au 1000XM3. Celui-ci, soumis au même protocole, avait tenu respectivement 23h35 et 30h30 en moyenne.
Nous avons beaucoup apprécié la fonction de recharge rapide. Car s’il faut 2h50 pour charger le casque en entier selon nos mesures en Labo, il suffit en revanche de le brancher sur secteur 10 minutes seulement pour récupérer 5 heures d’écoute. Et si vous vous retrouvez quand même en rade de batterie, sachez qu’il reste possible d’utiliser le WH-1000XM4 en filaire, un cordon de 1,20 m l’accompagnant.
Conclusion
À l’heure du bilan, il n’est vraiment pas difficile de recommander chaudement ce WH-1000XM4. Il s’agit certes d’une évolution plutôt qu’une révolution, mais Sony a su peaufiner son excellent 1000XM3. Le nouveau venu fait au moins aussi bien que son prédécesseur du côté du rendu sonore, et lui ajoute quelques fonctionnalités pratiques, à commencer par la connexion multipoint et l’arrêt automatique. La réduction de bruit active, difficile à mesurer en laboratoire en raison de son caractère adaptatif, est quant à elle performante, et secondée par des écouteurs isolant déjà très correctement des bruits extérieurs. Si vous possédez déjà un 1000XM3, sa nouvelle itération ne représentera sans doute pas un achat fondamental pour vous. En revanche, si vous n’êtes pas encore équipé d’un casque à réduction de bruit et que vous disposez du budget adéquat, le Sony WH-1000XM4 est sans aucun doute l’un des meilleurs choix du moment.